Univers de poésie d'un auteur

Prose:Une Nuit.

La Prose

Une nuit

La sirène hurlante de la voiture de police
déchira le brouhaha de la ville.
Il se réveilla en sursaut.
Il s’adossa à la tête du lit et bougonna

« Fucking cops ! »

Puis, il s’assit sur le rebord, en faisant grincer fortement
le vieux sommier métallique usagé.
Un moment, il plongea sa tête dans ses mains.

Il faisait lourd et moite.
Bien que les fenêtres à guillotines de la pièce furent levées,
l’air était difficilement respirable.
Il transpire énormément, il est en nage.

Il jeta, un instant, son regard vers la fenêtre.
Doucement, le bleu des gyrophares projeté sur le mur
de l’hôtel d’en face s’évanouissait mangé par
la lumière des néons de la rue.

De même, la sirène responsable de son réveil,
était lentement absorbée par le ronronnement énervant du périphérique,
que troublait, parfois, le sifflement strident d’un train en manœuvre à la gare de triage.

Le store à persiennes en partie descendu,
offrait au studio une douce pénombre.

Dans le coin opposé, un écran de télévision non éteint
projetait la pâle lueur de sa neige.
En face, on pouvait distinguer un chien affalé sur une paillasse déchirée.
L’odeur acre de ce dernier polluait l’appartement.

De sa main gauche, à tâtons,
l’homme repoussa légèrement le revolver posé sur la table de chevet.
Puis, il la dirigea vers un paquet souple et froissé de cigarettes.
Il le saisit, en prit une, la porta à sa bouche.
De même, il prit une pochette d’allumettes et en craqua une.
Il pencha doucement la tête, l’approcha de la cigarette tordue et fatiguée.
La flamme famélique fit découvrit son visage.

C’est un homme d’environ quarante ans.
Ses cheveux sont noirs, bouclés et gras.
Ses yeux, entourés de gouttes de sueur, également noirs, sont surmontés d’épais sourcils.

Ses traits sont rudes, le nez lourd.

Ses lèvres charnues sont traversées d’une profonde cicatrice.
Il est mal rasé !
On devine, par l’échancrure de son Marcel trempé, un torse bien garni.

Il tira de larges bouffées, expira la fumée.

Alors, il dévissa le bouchon d’une bouteille, d’un Whisky Irlandais, déjà bien entamée.
Il aime cela, le bougre ! le Whisky Irlandais !
Il porta le goulot à sa bouche.
La première goulée, le fit tousser et cracher.
Les gouttelettes du précieux liquide arrosèrent la cigarette.

« Oh ! Shit ! » Hurla-t-il.

Puis, il recommença l’opération et acheva la bouteille dont il jeta le cadavre au sol.
Il prit une nouvelle cigarette.

« Tu ne dors pas ? » lui fit une voix féminine, cachée dans l’ombre, sortie de l’autre côté du lit.

« Non ! » répondit-il en se retournant vers la voix.

La femme, était là, allongée.
Le drap, dégagé, laissait apparaitre, à la lumière lunaire, la rondeur nue de ses rondeurs noires.

De sa main calleuse, il caressa ces courbes envoutantes.

Il se glissa à ses côtés, la retourna brusquement, pénétrant son dard entre ses fesses.
Avec force, il travailla, méthodiquement et machinalement les entrailles de l’animal en augmentant de façon infernal ses coups de buttoir, arrachant ainsi à la bête le hurlement déchirant de la louve soumise.

Épuisé, notre homme s’écroula, laissant perler sa jouissance sur l’entre cuisses de la fille.

Au petit matin, le jeune soleil éblouissait les lieux.
Il se frotta les yeux.
La tête de la femme reposait sur son biceps droit.
Câlin, il promena sa main sous le T-shirt, remontant ainsi jusqu’aux seins.

Ils étaient froids.
Il sentit une matière gluante et chaude sous son doigt.
Le vieux chien puant, était là, sur le lit, léchant goulument le menton de la fille.

Il lui tourna sa tête vers lui.
Elle avait les yeux grands ouverts.
Une large ouverture sanguinolente traversait sa gorge.

Il regarda sa main, elle tenait encore son beau rasoir à manche d’ivoire ouvert.
Il afficha un beau sourire et fit une caresse au chien.

Loïc ROUSSELOT
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Poeme de Loic Rousselot

Poète Loic Rousselot

Loic Rousselot a publié sur le site 120 écrits. Loic Rousselot est membre du site depuis l'année 2014.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Une Nuit.ynə nɥi

la siʁεnə yʁlɑ̃tə də la vwatyʁə də pɔlisə
deʃiʁa lə bʁuaa də la vilə.
il sə ʁevεja ɑ̃ syʁso.
il sadɔsa a la tεtə dy li e buɡɔna

« fykiŋ kɔp ! »

pɥi, il sasi syʁ lə ʁəbɔʁ, ɑ̃ fəzɑ̃ ɡʁɛ̃se fɔʁtəmɑ̃
lə vjø sɔmje metalikə yzaʒe.
œ̃ mɔmɑ̃, il plɔ̃ʒa sa tεtə dɑ̃ sε mɛ̃.

il fəzε luʁ e mwatə.
bjɛ̃ kə lε fənεtʁəz- a ɡjɔtinə də la pjεsə fyʁe ləve,
lεʁ etε difisiləmɑ̃ ʁεspiʁablə.
il tʁɑ̃spiʁə enɔʁmemɑ̃, il εt- ɑ̃ naʒə.

il ʒəta, œ̃n- ɛ̃stɑ̃, sɔ̃ ʁəɡaʁ vεʁ la fənεtʁə.
dusəmɑ̃, lə blø dε ʒiʁɔfaʁə pʁɔʒəte syʁ lə myʁ
də lotεl dɑ̃ fasə sevanuisε mɑ̃ʒe paʁ
la lymjεʁə dε neɔ̃ də la ʁy.

də mεmə, la siʁεnə ʁεspɔ̃sablə də sɔ̃ ʁevεj,
etε lɑ̃təmɑ̃ absɔʁbe paʁ lə ʁɔ̃ʁɔnəmɑ̃ enεʁvɑ̃ dy peʁifeʁikə,
kə tʁublε, paʁfwa, lə sifləmɑ̃ stʁide dœ̃ tʁɛ̃ ɑ̃ manœvʁə a la ɡaʁə də tʁjaʒə.

lə stɔʁə a pεʁsjεnəz- ɑ̃ paʁti desɑ̃dy,
ɔfʁε o stydjo ynə dusə penɔ̃bʁə.

dɑ̃ lə kwɛ̃ ɔpoze, œ̃n- ekʁɑ̃ də televizjɔ̃ nɔ̃ etɛ̃
pʁɔʒətε la palə lɥœʁ də sa nεʒə.
ɑ̃ fasə, ɔ̃ puvε distɛ̃ɡe œ̃ ʃjɛ̃ afale syʁ ynə pajasə deʃiʁe.
lɔdœʁ akʁə də sə dεʁnje pɔlɥε lapaʁtəmɑ̃.

də sa mɛ̃ ɡoʃə, a tatɔ̃,
lɔmə ʁəpusa leʒεʁəmɑ̃ lə ʁəvɔlve poze syʁ la tablə də ʃəvε.
pɥi, il la diʁiʒa vεʁz- œ̃ pakε suplə e fʁwase də siɡaʁεtə.
il lə sεzi, ɑ̃ pʁi ynə, la pɔʁta a sa buʃə.
də mεmə, il pʁi ynə poʃεtə dalymεtəz- e ɑ̃ kʁaka ynə.
il pɑ̃ʃa dusəmɑ̃ la tεtə, lapʁoʃa də la siɡaʁεtə tɔʁdɥ e fatiɡe.
la flamə famelikə fi dekuvʁi sɔ̃ vizaʒə.

sεt- œ̃n- ɔmə dɑ̃viʁɔ̃ kaʁɑ̃tə ɑ̃.
sε ʃəvø sɔ̃ nwaʁ, buklez- e ɡʁa.
sεz- iø, ɑ̃tuʁe də ɡutə də sɥœʁ, eɡaləmɑ̃ nwaʁ, sɔ̃ syʁmɔ̃te depε suʁsil.

sε tʁε sɔ̃ ʁydə, lə ne luʁ.

sε lεvʁə- ʃaʁnɥ sɔ̃ tʁavεʁse dynə pʁɔfɔ̃də sikatʁisə.
il ε mal ʁaze !
ɔ̃ dəvinə, paʁ leʃɑ̃kʁyʁə də sɔ̃ maʁsεl tʁɑ̃pe, œ̃ tɔʁsə bjɛ̃ ɡaʁni.

il tiʁa də laʁʒə- bufe, εkspiʁa la fyme.

alɔʁ, il devisa lə buʃɔ̃ dynə butεjə, dœ̃ wiski iʁlɑ̃dε, deʒa bjɛ̃ ɑ̃tame.
il εmə səla, lə buɡʁə ! lə wiski iʁlɑ̃dε !
il pɔʁta lə ɡulo a sa buʃə.
la pʁəmjεʁə ɡule, lə fi tuse e kʁaʃe.
lε ɡutəlεtə dy pʁesjø likidə aʁozεʁe la siɡaʁεtə.

« ɔ ! ʃi ! » yʁla til.

pɥi, il ʁəkɔmɑ̃sa lɔpeʁasjɔ̃ e aʃəva la butεjə dɔ̃ il ʒəta lə kadavʁə o sɔl.
il pʁi ynə nuvεllə siɡaʁεtə.

« ty nə dɔʁ pa ? » lɥi fi ynə vwa femininə, kaʃe dɑ̃ lɔ̃bʁə, sɔʁti də lotʁə kote dy li.

« nɔ̃ ! » ʁepɔ̃di til ɑ̃ sə ʁətuʁnɑ̃ vεʁ la vwa.

la famə, etε la, alɔ̃ʒe.
lə dʁa, deɡaʒe, lεsε apaʁεtʁə, a la lymjεʁə lynεʁə, la ʁɔ̃dœʁ nɥ də sε ʁɔ̃dœʁ nwaʁə.

də sa mɛ̃ kaløzə, il kaʁesa sε kuʁbəz- ɑ̃vutɑ̃tə.

il sə ɡlisa a sε kote, la ʁətuʁna bʁyskəmɑ̃, penetʁɑ̃ sɔ̃ daʁ ɑ̃tʁə sε fesə.
avεk fɔʁsə, il tʁavaja, metɔdikəmɑ̃ e maʃinaləmɑ̃ lεz- ɑ̃tʁajə də lanimal ɑ̃n- oɡmɑ̃tɑ̃ də fasɔ̃ ɛ̃fεʁnal sε ku də bytwaʁ, aʁaʃɑ̃ ɛ̃si a la bεtə lə yʁləmɑ̃ deʃiʁɑ̃ də la luvə sumizə.

epɥize, nɔtʁə ɔmə sekʁula, lεsɑ̃ pεʁle sa ʒuisɑ̃sə syʁ lɑ̃tʁə kɥisə də la fijə.

o pəti matɛ̃, lə ʒənə sɔlεj ebluisε lε ljø.
il sə fʁɔta lεz- iø.
la tεtə də la famə ʁəpozε syʁ sɔ̃ bisεp dʁwa.
kalɛ̃, il pʁɔməna sa mɛ̃ su lə te ʃiʁ, ʁəmɔ̃tɑ̃ ɛ̃si ʒysko sɛ̃.

ilz- etε fʁwa.
il sɑ̃ti ynə matjεʁə ɡlɥɑ̃tə e ʃodə su sɔ̃ dwa.
lə vjø ʃjɛ̃ pɥɑ̃, etε la, syʁ lə li, leʃɑ̃ ɡulymɑ̃ lə mɑ̃tɔ̃ də la fijə.

il lɥi tuʁna sa tεtə vεʁ lɥi.
εllə avε lεz- iø ɡʁɑ̃z- uvεʁ.
ynə laʁʒə uvεʁtyʁə sɑ̃ɡinɔlɑ̃tə tʁavεʁsε sa ɡɔʁʒə.

il ʁəɡaʁda sa mɛ̃, εllə tənε ɑ̃kɔʁə sɔ̃ bo ʁazwaʁ a mɑ̃ʃə divwaʁə uvεʁ.
il afiʃa œ̃ bo suʁiʁə e fi ynə kaʁεsə o ʃjɛ̃.

lɔik ʁusəlo

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Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
26/03/2015 18:26Delideal

Bonjour Loïc.
C’est glauque, peut-être un peu trop pour moi. Il fut un temps où j’aimais ça. Le pire dans le glauque, enfin, le mieux du style que j’ai pu lire, c’est Poppy Z. Brite qui raconte des crimes horribles du point de vue du tueur en série. Par exemple : "le corps exquis". C’est la poétesse de l’horreur. Sinon, ton texte est bien écrit mais j’aurais préféré un texte laissé en présentation prose. Là, on mixe prose et poésie avec la présentation, je trouve que ça perd un peu le lecteur. C’est froid, violent, malsain, mais je trouve qu’il manque un trait d’humanité pour s’identifier à ton meurtrier. Car là, c’est juste un monstre froid dont on n’a le temps d’apprécier l’humanité. Et je trouve que pour faire dans l’horreur, c’est ce qu’il faut mettre en avant, l’humanité du meurtrier. C’est le lien entre lui et nous qui rend le récit terrible et flippant.

Auteur de Poésie
26/03/2015 18:38Missréré

bonjour loic cela mets la chair de poule ce sans doute le but aussi un peu de suspens,
ceux ci dit c’est intéressant a lire cela change !!
bravo !
amitiés réré

Auteur de Poésie
26/03/2015 18:45Loic Rousselot

A Delideal.
Je te remercie de ton juste et intelligent commentaire.
Bon, j’suis un peu particulier. J’aime bien écrire parfois des ambiances glauques.
J’aime aussi écrire de beaux poèmes doux. Mais je suis sincèrement convaincu qu’il me
faut, aussi écrire le pire. J’aime aussi décrire des situations, des odeurs des approches et ne
pas être que bisounours. J’aime pour cela est un sérial poète....C’est un jeu littéraire...
C’est bien volontaire que dans ce texte j’ai voulu être froid, malsain (comme tu le dis si bien) sans
humanité. Car je sais très bien que ce manque d’humanité existe....Fort malheureusement. Et je suis un combattant
de ce mépris d’humanité.
Ce texte n’est qu’une image, d’une société qui nous dépasse et rend l’homme à un tel niveau je me
dois de l’écrire...
Encore mille fois merci.
Avec toutes mes amitiés
Loïc ROUSSELOT

Auteur de Poésie
26/03/2015 19:15Nouga

c’est un scenar de polar, loin des romans a l’eau de rose
eh oui la chair est faible , et l’humain un animal cruel

Auteur de Poésie
26/03/2015 20:01Tulipe Noire

Bravo pour ce joli texte qui met en valeur ta belle plume.....Mes amitiés.

Auteur de Poésie
26/03/2015 20:42Loic Rousselot

Grand merci à toi Nouga, à toi Dani, Missréré et Tulipe Noire d’avoir tous appréciés ma folie.
Et aussi et encore merci à Delideal d’avoir, sans partagé, compris l’approche de l’écrit.
Amicalement
Loïc

Auteur de Poésie
26/03/2015 21:21Lemmiath

C’est tout un roman !

Auteur de Poésie
26/03/2015 22:00Loic Rousselot

A Lemmiath.
Oui, l’ami, tout un roman avec tellement peu de mots...
Amicalement
Loïc

Auteur de Poésie
27/03/2015 10:00Delideal

Bon comme on se plaint de mes critiques acerbes, j’ai oublié de dire que c’était bien écrit. Mais cet constatation allait de soi pour moi, tu écris toujours bien Loïc.

Auteur de Poésie
27/03/2015 10:03Loic Rousselot

Bonjour Delideal,
Oh ! pour ma part, je ne me plains pas de tes critiques, bien au contraire, elles sont biens utiles.
Continues ainsi d’être critique, cela aide.
Cordialement
Loïc ROUSSELOT

Auteur de Poésie
28/03/2015 10:38Monalisa.Morales.35

tres joli ce morceau de vie d un dépravé qui finit par tuer sa compagne
effectiveùent tu pourrais écrire un roman tu en a l etoffe
bien sincerement AMITIes
monalisa morales

Auteur de Poésie
29/03/2015 09:55Coburitc

Une petite fin pour ton histoire, pour prendre l’air il se penche à la fenêtre et bien sur la fenêtre guillotine .
Que verra t il sa tête tombée sur le bitume ? un beau soleil d’été.

Amitié

Jean-Pierre