Texte:Ma Détresse

Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?
Je ne me sens pas vraiment bien.
En fait, je ne l’ai jamais été.
Je suis toute seule chez moi, il n’y a personne pour m’aider, pour me parler.
Alors je franchis le pas.
Je prends l’alcool et les médicaments, et je bois.
Je bois sans m’arrêter.
Je n’ai plus d’envie, je souffre trop.
La vie est trop dure.
Je n’ai plus la force, je préfère partir.
Je sais ce que je fais.
Je sais qu’il n’y a plus d’échappatoire maintenant.
La boîte de médicaments que j’ai avalé va faire son effet, c’est trop tard. Je n’appelle même pas les secours, ni mes enfants. La douleur est trop forte. Je veux que tout cesse.
Alors je bois pour ne plus penser, je bois pour m’envoler. Trop d’années à ramer, je pleure à en crever.
Mes enfants ne voient pas ma détresse. Je ne suis qu’une mère qui n’a pas su les élever. Ils m’insultent et me prennent pour une bonne à rien.
Personne ne me regarde, je suis transparente. J’ai le sourire devant les autres, je fais semblant, mais je déteste ma vie.
Pourquoi vivre si tout n’est que difficulté ? Je n’ai pas d’avenir. J’ai trop attendu.
Aujourd’hui, je sais qu’il est temps.
Je rebois un verre, et un autre. J’ai déjà mal au ventre, les larmes coulent sur mes joues. Je pense à ce que je vais quitter. Je pense au malheur de ma vie. Je n’ai jamais rien réussi mais je choisis ma mort.
Je suis désolée pour ceux que je quitte mais c’est trop dur pour moi. J’ai honte de moi, je ne mérite pas de vivre. Regarder dans quel état je suis.
Je sens déjà la fatigue arriver. Je bois une dernière gorgée puis je m’endors assise sur la table de la cuisine. Je sens que je ne me réveillerai pas, c’est mon dernier sommeil. C’est la fin, je vous dis adieu.
J’aurais aimé vous dire je vous aime avant de vous quitter. Vous dire ma souffrance, mais j’ai trop honte pour cela.
Qui m’aurait compris ? Et même, qu’est-ce que cela aurait changé ?
Je quitte cette vie, je ne veux plus souffrir. Alors ça y est je lâche prise, je baisse les armes. Je ne sais pas où je vais mais ça ne peut pas être pire que là. Je n’ai plus la force alors je me laisse partir.
Mes enfants, je suis désolée de vous quitter comme ça. Je vous aime mais je n’en peux plus. Ne m’en voulez pas. Ma souffrance est trop grande.
Peut-être avec le temps, vous me pardonnerez.
Adieu, adieu la vie.