Prose:Les Murs

Les murs
extérieur du territoire
se dressent transition
que traversent ces frénésies d’affichage
dans une répartition énervée de revendications
Dans leur verticalité de contradictions scandées
ils disproportionnent les distances
aux dévouements illégalement cycliques
entre anarchie du tag et tachycardie du graff

Décrochés en vrac à l’envers du ciel
dans un extatique
proche de l’immondice
ils se tassent crépi crasse nuancés pisse tiédie
Le long de leur horizon
comprimé à coups de ratures
tatouages de la dégradation des libertés exprimées
ils expulsent leurs polysémies contrariées
Les murs
s’acharnent en délimitation des quartiers
à purifier leur vétusté
préoccupation d’une gangrène
de génération en dégénération

Ils déshabillent les pudeurs
qui s’offusquent façon pleurs manichéens
ravivés par les caniveaux de proximité
veines à fleur de peau des proxénètes
Cloqués au bord claustré du cloaque
entre imposture et architecture imposée
à la dérive de sa réhabilitation
ils s’effondrent repoussant jamais abattus
Et passé leur renaissance
tassée en quantité poussiéreuse expropriée
presque prêts à témoigner
de leur propre reconstruction cadavérique
ils s’enferment libido bétonnée