Poème:Première Sortie

Au prodrome de la vêprée, quand les fêtes s’animent
Les bandits et dragueurs prennent leur service dit-elle
Le danger est partout, alors rien ne sera accidentel
Après ça, moi et mes amies, dehors nous partîmes…

« Allez, viens juste ce soir, un verre puis basta »
Me laissant berner dans leur valse mensongère
Je n’étais pas retenu au fauteuil, tout le contraire
Comment ne pas se lâcher pour la première fois ?

Piste, bar, pendant des plombes j’opérais cette rotation
Échangeant de compagnons et de numéros
Trichant sur les codes de conduite, j’étais encore ado
Nous rentrâmes irrémédiablement à la maison.

À pied, non en voiture, par chance, nul n’avait le permis
Et par malheur, un homme nous braqua tête voilée
Notre ivresse s’envola et nous lui avons tout laissé
Agressées dans une rue nue de torchères sauf de junkies.

J’en voulais à mes amies sans y voir ma part
Est-ce la faute de cette sortie ou de ce destin
Ce voleur s’y est faufilé pour s’acheter un festin
Si je savais, si j’avais prévu, si je pouvais le croire !

J’ai compris qu’il fallait écouter sa maman
Même si ça nous limite en de principales libertés
Cette conseillère compatissante a vécu, a anticipé
Une telle option ; sa harangue me fit un jugement.