Poème:Billet Pour Pérégriner

Je m’échappe, je m’envole, je voyage…

Je m’esbigne des lieux d’enfance et de bonnes ambiances.
Bifurquant seul de gauche à droite sur des vieux trimards.
Tout cela dans le but de sonder le magnifique, en couleur, le voir.
Il me faut des congés que je retranscris dans de somptueuses stances.

Je m’échappe, je m’envole, je voyage…

Lundi, je ferai ma mallette et ânonnerai mon plausible adieu.
Mardi, j’embrasserai chacun de vous, le facteur, même les voisins.
Mercredi, je ne chercherai plus à atermoyer jusqu’à demain.
Jeudi, flottant tel un drapeau dans la tempête, je partirai à point.
Vendredi, sceptique, distant de vous me retrouverai-je…
Samedi, vous saurez à la sonnette que ce n’est point un jeu !
Dimanche, ne croyez pas que je pars loin rejoindre Dieu.

Je m’échappe, je m’envole, je voyage…

Janvier, le début de l’aventure, pour moi, c’est une nouvelle année.
Février, le début du désordre, dans mon cœur, il n’y a que mélancolie.
Mars, le parcours sur lequel je marche n’est pas encore abouti.
Avril, il ne faudrait pas penser à vous, de peur que j’y retourne.
Mai, retrouver mes esprits sera intraitable, car l’irrésolution domine.
Juin, vous me manquez à en mourir ! Votre absence m’a si peiné.

Je m’échappe, je m’envole, je voyage…

Juillet, je suis à l’antipode de votre région, sur des plaines.
Août, j’ai l’album garni et les chaussures excessivement usités.
Septembre, après mûres réflexions, le train me vint en idée.
Octobre, terminé la route, le train, je prends le bateau.
Novembre, à la suite d’une croisière, je mets pied sur mon continent berceau.
Décembre, pensez-vous que j’ai fini mon escapade ? Loin s’en faut, j’enchaîne…

Je m’échappe, je m’envole, je voyage…