Poème:La Raison Et L’absence
Le Poème
Des heures bien trop comptées en triste récital
Égrenant à l’excès des notes cannibales
Qui dévorent, affamées, ma raison absidale.
Cachée derrière le chœur d’un paraître souriant,
D’un apparat menteur et d’un égo plaisant,
Tristement elle se meurt en espoirs épuisants
Abandonnant son cœur aux affres du néant.
Trop de heurts ont brisé ses rêves élémentaires
Trop de jolis projets devinrent éphémères,
Les coups trop répétés et les vaines prières
L’ont fait bien chanceler, devenir solitaire.
Elle n’est plus que remords, improbables mentions
Posées en anaphores sur beaucoup de versions ;
Bien souvent elle implore une autre partition
Mais l’absence pérore qu’il n’en n’est point question.
Alors je reste muet puisqu’il m’est refusé
Ce dont pourtant j’étais disposé à chanter ;
Cet hymne à l’amour que j’avais composé
Auquel vous êtes sourds et à jamais fermés.
Voilà ce qu’il en est de ce vide abyssal ;
Une raison qui meurt chaque jour d’avantage,
Une absence posée sur un noir piédestal,
Et mon chagrin qui pleure sur cet affreux mixage.
Manu Edouard Moulin
Poète Manu Edouard Moulin
Manu Edouard Moulin a publié sur le site 43 écrits. Manu Edouard Moulin est membre du site depuis l'année 2013.Lire le profil du poète Manu Edouard MoulinSyllabation De L'Écrit
Syllabes Hyphénique: La Raison Et L’absence
voi=là=ce=quil=en=est=de=ce=vide=a=bys=sal 12des=heures=bien=trop=comp=tées=en=tris=te=ré=ci=tal 12
égre=nant=à=lex=cès=des=no=tes=can=ni=ba=les 12
qui=dé=vorent=af=fa=mées=ma=rai=son=ab=si=dale 12
ca=chée=der=rière=le=chœur=dun=pa=raî=tre=sou=riant 12
dun=ap=pa=rat=men=teur=et=dun=é=go=plai=sant 12
triste=ment=el=le=se=meurt=en=es=poirs=é=pui=sants 12
aban=don=nant=son=cœur=aux=af=fres=du=né=ant 11
trop=de=heurts=ont=bri=sé=ses=rê=ves=élé=men=taires 12
trop=de=jo=lis=pro=jets=de=vin=rent=é=phé=mères 12
les=coups=trop=ré=pé=tés=et=les=vai=nes=pri=ères 12
lont=fait=bien=chan=ce=ler=de=ve=nir=so=li=taire 12
el=le=nest=plus=que=re=mords=im=pro=bables=men=tions 12
po=sées=en=a=na=phores=sur=beau=coup=de=ver=sions 12
bien=souvent=elleim=plo=re=u=ne=au=tre=par=ti=tion 12
mais=lab=sence=pé=ro=re=quil=nen=nest=point=ques=tion 12
a=lors=je=res=te=muet=puis=quil=mest=re=fu=sé 12
ce=dont=pour=tant=jé=tais=dis=po=sé=à=chan=ter 12
cet=hym=ne=à=la=mour=que=ja=vais=com=po=sé 12
au=quel=vous=ê=tes=sourds=et=à=ja=mais=fer=més 12
voi=là=ce=quil=en=est=de=ce=vide=a=bys=sal 12
u=ne=rai=son=qui=meurt=cha=que=jour=da=van=tage 12
une=ab=sen=ce=po=sée=sur=un=noir=pié=des=tal 12
et=mon=cha=grin=qui=pleu=re=sur=cet=af=freux=mixage 12
ma=nu=e=dou=ard=mou=lin 7
Phonétique : La Raison Et L’absence
vwala sə kil ɑ̃n- ε də sə vidə abisal,dεz- œʁ bjɛ̃ tʁo kɔ̃tez- ɑ̃ tʁistə ʁesital
eɡʁənɑ̃ a lεksε dε nɔtə kanibalə
ki devɔʁe, afame, ma ʁεzɔ̃ absidalə.
kaʃe dəʁjεʁə lə ʃœʁ dœ̃ paʁεtʁə suʁjɑ̃,
dœ̃n- apaʁa mɑ̃tœʁ e dœ̃n- eɡo plεzɑ̃,
tʁistəmɑ̃ εllə sə məʁ ɑ̃n- εspwaʁz- epɥizɑ̃
abɑ̃dɔnɑ̃ sɔ̃ kœʁ oz- afʁə- dy neɑ̃.
tʁo də œʁz- ɔ̃ bʁize sε ʁεvəz- elemɑ̃tεʁə
tʁo də ʒɔli pʁɔʒε dəvɛ̃ʁe efemεʁə,
lε ku tʁo ʁepetez- e lε vεnə pʁjεʁə
lɔ̃ fε bjɛ̃ ʃɑ̃səle, dəvəniʁ sɔlitεʁə.
εllə nε plys kə ʁəmɔʁd, ɛ̃pʁɔbablə mɑ̃sjɔ̃
pozez- ɑ̃n- anafɔʁə syʁ boku də vεʁsjɔ̃,
bjɛ̃ suvɑ̃ εllə ɛ̃plɔʁə ynə otʁə paʁtisjɔ̃
mε labsɑ̃sə peʁɔʁə kil nɑ̃ nε pwɛ̃ kεstjɔ̃.
alɔʁ ʒə ʁεstə mɥε pɥiskil mε ʁəfyze
sə dɔ̃ puʁtɑ̃ ʒetε dispoze a ʃɑ̃te,
sεt imnə a lamuʁ kə ʒavε kɔ̃poze
okεl vuz- εtə suʁdz- e a ʒamε fεʁme.
vwala sə kil ɑ̃n- ε də sə vidə abisal,
ynə ʁεzɔ̃ ki məʁ ʃakə ʒuʁ davɑ̃taʒə,
ynə absɑ̃sə poze syʁ œ̃ nwaʁ pjedεstal,
e mɔ̃ ʃaɡʁɛ̃ ki plœʁə syʁ sεt afʁø miksaʒə.
many əduaʁ mulɛ̃
Syllabes Phonétique : La Raison Et L’absence
vwa=la=sə=kil=ɑ̃=nεdə=sə=vi=də=a=bi=sal 12dε=zœʁ=bjɛ̃=tʁo=kɔ̃=te=zɑ̃=tʁis=tə=ʁe=si=tal 12
e=ɡʁə=nɑ̃=a=lεk=sε=dε=nɔ=tə=ka=ni=balə 12
ki=de=vɔ=ʁe=a=fa=me=ma=ʁε=zɔ̃=ab=sidalə 12
ka=ʃe=də=ʁjεʁə=lə=ʃœʁ=dœ̃=pa=ʁε=tʁə=su=ʁjɑ̃ 12
dœ̃=na=pa=ʁa=mɑ̃=tœʁ=e=dœ̃=ne=ɡo=plε=zɑ̃ 12
tʁistə=mɑ̃=εl=lə=sə=məʁ=ɑ̃=nεs=pwaʁ=zep=ɥi=zɑ̃ 12
a=bɑ̃=dɔ=nɑ̃=sɔ̃=kœʁ=o=za=fʁə=dy=ne=ɑ̃ 12
tʁodə=œʁ=zɔ̃=bʁi=ze=sε=ʁε=və=ze=le=mɑ̃=tεʁə 12
tʁo=də=ʒɔ=li=pʁɔ=ʒε=də=vɛ̃=ʁe=e=fe=mεʁə 12
lε=ku=tʁo=ʁe=pe=te=ze=lε=vε=nə=pʁi=jεʁ 12
lɔ̃=fε=bjɛ̃=ʃɑ̃=sə=le=də=və=niʁ=sɔ=li=tεʁə 12
εl=lə=nε=plys=kə=ʁə=mɔʁd=ɛ̃=pʁɔ=bablə=mɑ̃=sjɔ̃ 12
po=ze=zɑ̃=na=na=fɔʁə=syʁ=bo=ku=də=vεʁ=sjɔ̃ 12
bjɛ̃=su=vɑ̃=εllə=ɛ̃plɔʁə=y=nə=o=tʁə=paʁ=ti=sjɔ̃ 12
mε=lab=sɑ̃=sə=pe=ʁɔʁə=kil=nɑ̃=nε=pwɛ̃=kεs=tjɔ̃ 12
a=lɔʁ=ʒə=ʁεs=tə=mɥε=pɥis=kil=mε=ʁə=fy=ze 12
sə=dɔ̃=puʁ=tɑ̃=ʒe=tε=dis=po=ze=a=ʃɑ̃=te 12
sεt=im=nə=a=la=muʁ=kə=ʒa=vε=kɔ̃=po=ze 12
o=kεl=vu=zε=tə=suʁ=dze=a=ʒa=mε=fεʁ=me 12
vwa=la=sə=kil=ɑ̃=nεdə=sə=vi=də=a=bi=sal 12
y=nə=ʁε=zɔ̃=ki=məʁ=ʃa=kə=ʒuʁ=da=vɑ̃=taʒə 12
ynə=ab=sɑ̃=sə=po=ze=syʁ=œ̃=nwaʁ=pje=dεs=tal 12
e=mɔ̃=ʃa=ɡʁɛ̃=ki=plœʁə=syʁ=sεt=a=fʁø=mik=saʒə 12
ma=ny=ə=du=aʁ=mu=lɛ̃ 7
Récompense
Commentaires Sur La Poesie
Bonsoir Manu.
Je n’ai point de mots pour te dire combien je suis confût dans ce poème.
Je m’en excuse mais, je ne suis vraiment pas à ta hauteur, coté vocabulaire.
Il ya des mots que je n’ai jamais attendu de ma sainte vie.
Il est temps je crois, malgré un âge avancé, de retourner sur les bancs d’écoles.
Je ne te dis pas ça pour d’offusquer, bien au contraire, pour te dire à quel point tu possède un vocabulaire des plus soffistiqué.
Sans rancune j’espère.
Malgré cette explication, j’apprécie beaucoups ce que tu écris.
Amitié quand même...Jacques
Bonne fin de semaine...
Les mots expriment avec une justesse la profondeur de ton état d’âme....
Tu entraînes le lecteur volontairement ou non dans ton "vide abyssal"...
Un tableau noir sur une toile d’un silence hadal et conséquent.....
Merci pour cette lecture dont je me suis fait raison de l’absence....
Amitié....Dan.....
Ta ’raison absidale’ tient sans doute la clé de voûte des Alexandrins... je suis intrigué par cet ’hymne à l’amour’, surtout s’il est anaphorique : je ne manquerai pas d’en tirer alors quelques Apophtegmes... coup de cœur...
Mais, foin de panégyrique ; pour la métrique, je suis dubitatif devant 3 vers : 2 (7/5) - 4 (7/6) et 9 (6/7), mais peut-être est-ce moi qui fait erreur, tant je suis néophyte dans la maitrise de la métrique... peut-être d’autres avis seront intéressants, sur ce point.
Amitiés - Patrice
Merci mes amis pour votre lecture et vos critiques....
Orpailleur: Je ne recherche pa la difficulté du vocabulaire mais sa musicalité et sa rythmique.
Les mots que j’emploi ne sont pas forcément ceux de mon quotidien,ils sont ceux de
Manu Edouard Moulin qui est un autre moi-même (skyzophrénie)??... Mon intention
n’est pas de créer une barrière entre celui qui écrit et celles et ceux qui lisent mais de
présenter un univers qui peut nous être commun. Amitié cher cousin.
Daniel: Effectivement ce poème est à la couleur de mon état d’âme,et il m’est très apaisant
d’écrire.... (Et rassurant d’être lu) Merci pour cela.
Patrice: Ma raison est absidale parcequ’elle se voûte au point de se rompre.... L’image est peut-
un peu osée,voire légère, mais la métaphore me semblait possible.
Seules les mentions sont anaphores,mon hymne à l’amour est simplement un cri du
coeur perdu dans un vide abyssal.
Quant à la métrique elle peut te paraitre légère (je le conçois) mais je chante les mots
tout en les écrivant,je ne mesure rien précisement (d’où,certainement quelques écarts
de ryhtme.) En tout cas j’apprécie tes critiques....
Amitié sincère mes chers amis poètes, et au plaisir de vous lire dès que possible.
Manu.
Manu, je ne sais s tu es tout à fait sérieux, mais ta métaphore ’absidiale’ ne me parait ni osée (??) ni légère (??) mais au contraire d’une finesse et d’une élégance : de telles expressions aussi raffinées sont une des marques de ton style, que je sais savourer...
Ta métrique est faite à l’intuition... hé ben, qu’est-ce que ce serait... pour savoir si elle est parfois légère, m’étonnerait beaucoup... j’attendrai d’avoir moi-même fait des progrès pour émettre un avis plus sûr d’éventuelles imprécisions.
Manu ’schizophrène’... mdr... aucune trace de troubles dissociatifs dans ce que tu écris, bien au contraire, une pensée d’une rare cohérence. Peut-être un zeste d’hypomanie^^ pendant les périodes d’écriture ? On en est tous là... Si le sujet t’intéresse, voir ’Psychologie de la créativité’ de Todd Lubart...
Amitiés - Patrice
Halbran
Manu, ma note est la plus haute qu’il soit possible d’attribuer.
De ton texte émanent la lucidité, la beauté des mots qui chantent (la musicalité et la rythmique) , je n’y trouve pas de résignation.
Je me souviens d’une réflexion de Léo Ferré : "ceux qui comptent les vers sur leurs doigts ne sont pas des poètes, ce sont des comptables"..
Tu es définitivement dans la première catégorie et avec quel talent, dans l’élégance.
Ce que tu nous fait partager est d’une intensité stellaire.
Merci
A bientôt l’ami
Guy
Merci Patrice pour les précisons que tu as apporté,suite à mon commentaire. Je me rapprocherait de ce Todd Lubart dont tu me parles afin de découvrir son univers.
Merci Guy pour tes critiques qui m’honorent et me rassurent (car je suis toujours un éternel inquiet quant à la qualité et la cohérence de ce que j’écris).
Amitiés sincères à vous qui me lisez et m’aidez par vos conseils,et, bien sûr,au plaisir de découvrir et de savourez vous prochains écrits.
Manu