Manu Edouard Moulin @manu-edouard-moulin

Présentation de l'auteur / poète

Manu Edouard Moulin est né au Havre au début des années cinquante.
Ainé d'une fratrie de trois garçons il mène une enfance solitaire et discrète. Le jardin de ses arrière-grands-parents jouxtant celui de ses parents il s'y réfugie journellement, parmi les fleurs, les plantes, les arbres fruitiers et les oiseaux. Là, il se construit une cabane où il s'isole avec de nombreux livres qu'il lit et relit maintes fois; ce qui lui donne envie d'être un jour
''quelqu'un de différent''. (Il rêve d'être explorateur, aviateur, reporter, écrivain, où prêtre.)
Jusqu'à l'âge de quatorze ans il vit ainsi, avec ce besoin de solitude et de rêves que ses parents traduisent comme de l'indifférence; seule, son arrière-grand-mère comprend tout son mal être et sa peur du devenir. Elle lui confie sa Bible et l'incite à prier.
Entre quatorze et quinze ans ses convictions religieuses et son approche tâtonnante de la vie sont ébranlées par nombre de contradictions morales et sociétales qui lui sont imposées. Fragile, il y laisse son âme et beaucoup d'illusions.
A seize ans il rencontre en Touraine une jeune beatnik qui lui transmet son goût pour la poésie, l'amour, Janis Joplin, et quelques substances, à l'époque, plus ou moins illicites.
L'année suivante, juste après les évènements de Mai soixante huit qui lui font découvrir le syndicalisme, il vogue pour l'Angleterre et s'installe à Londres au sein d'une émergente communauté hippie. Il pense alors avoir trouvé ce monde qu'il cherche désespérément; mais une nuit, alors que le groupe joue de la guitare et chante dans Hyde park, celui-ci est agressé par des "skin head" alcoolisés. Un membre de la troupe est gravement blessé; d'autres, dont Manu Edouard, reçoivent des coups plus ou moins conséquents.
Suite à cette affaire, la police Londonienne lui "conseille" de rentrer en France.
De retours, la confrontation avec ses parents est des plus orageuse; il part alors en stop pour Paris, y traine quelques temps, habite un squat où se mêlent musiciens, poètes, libertaires, idéalistes, égéries, et divers individus "fumivores".
Un matin les forces de l'ordre investissent les lieux et tout le monde se retrouve au commissariat, en garde à vue.
C'est à Rouen, quelques semaines plus tard, qu'il rencontre celui qui va lui révéler l'importance de l'idéologie anarchiste; il intègre une "cellule" au sein de laquelle il participe, la nuit, à des collages d'affiches à caractère subversif et assiste à des "causeries alcoolisées" où chacun entend refaire le monde à sa façon.
Après le suicide en prison de son mentor, Manu Edouard retourne au Havre où il s'isole et refuse tout contact avec qui que ce soit; seule, son arrière-grand-mère réussit à l'approcher.
Quelques temps plus tard il est appelé sous les drapeaux, en Allemagne. Le régiment semi-disciplinaire où il est affecté le déstabilise énormément. Il déserte suite à une bagarre avec un adjudant mais est arrêté quarante-huit heures après par la police locale. Ramené à la caserne sous bonne escorte il passe devant un tribunal militaire qui envisage de le condamner à seize mois de prison... C'est son capitaine qui lui sauve la mise en plaidant une incompatibilité maladive avec toute hiérarchie.
Il est renvoyé dans ses foyers deux mois plus tard...
Les années soixante sont terminées, et avec elles toutes leurs utopies idéologiques.
Les années soixante-dix sont monotones, routinières, et terriblement stériles. Manu Edouard est digéré par la société; il se marie, devient papa d'une petite fille handicapée pour laquelle il lutte pendant des années contre la machine à broyer qu'est le monde hospitalier. C'est un combat inégal qui finit par le mettre à terre.
Les années quatre-vingt sont une révélation; en effet, au début de cette décennie sont autorisées les radios dites "libres" sur la bande Fm.
Dès Mille neuf cent quatre-vingt deux Manu Edouard participe à la création d'une de ces radios associatives. Commence alors une longue aventure qui va durer douze années durant lesquelles il rencontre de nombreux artistes, réalisant ainsi moult interview: De Bernard Lavilliers à Léo Ferré, de Sapho à Catherine Lara, de Renaud à Charlélie Couture, de Trust à Alice Cooper... La liste est diversifiée et non exhaustive. Il présente également plusieurs émissions novatrices, et même provocatrices, ce qui l'amène à être "remercié" plusieurs fois.
Au milieu des années quatre-vingt dix, après avoir officié sur plusieurs fréquences, il créé une association: "La voix des ondes", afin d'aider et de promouvoir les petites radios locales. L'aventure dure trois ans.
Pendant tout ce temps Manu Edouard Moulin ne cesse d'écrire des poèmes; la petite beatnik des années soixante, initiatrice, muse et égérie, a posé en son cœur, à jamais, ce besoin essentiel, voire vital, qu'est pour lui l'écriture.
Aujourd'hui il vit retiré en Normandie, avec sa seconde épouse; il s'occupe régulièrement de sa fille qui séjourne en maison d'accueil spécialisé. A la retraite, il continue d'écrire. Il s'est replongé dans ses anciennes lectures, écoute du heavy métal, et fait quelques balades à moto.
Et toujours, toujours est en lui la voix rocailleuse de Janis Joplin...