Univers de poésie d'un auteur

Prose:Les Nevroses Et Les Psychoses * (I)

La Prose

  • Selon le livre « Les prodigieuses victoires de la Psychologie », par Pierre Daco, Ed. Marabout, impression achevée en 2000
    Qu’est-ce que la névrose ?
    C’est une affection sans base anatomique connue. C’est une maladie « fonctionnelle », sans lésion organique. (La névrose cardiaque, par exemple, qui fait dire au médecin : « vous n’avez rien au cœur, c’est purement nerveux »
    Mais ici, on s’occupera uniquement des névroses dont les symptômes sont surtout psychologiques. On les appelle psycho-névroses. Cependant, pour plus de facilité, on continuera à les appeler simplement névroses.
    Il existe des milliers de symptômes de névroses, allant du bénin au grave. On y retrouve fréquemment des points communs ; après les avoir montrés, on passera aux grandes classifications cliniques :
    L’asthénie, la neurasthénie, la psychasthénie, l’angoisse, l’obsession, les phobies, l’hystérie, la cyclothymie, la paranoia.

    Quels sont les points communs aux névroses ?
    Plus en arrière dans le livre, nous avons parlé de l’autoritariste. Pourquoi est-il névrosé ?
    Extérieurement : il semble puissant, dominateur, très sûr de lui ; parfois très « bon », donnant tout, se saignant aux quatre veines, ne refusant rien etc.
    Intérieurement : il se sent inférieur et impuissant ; il est peu sûr de lui ; il éprouve des sentiments de peur, d’hostilité et de culpabilité.
    Donc, généralement, il y a décalage entre le comportement extérieur et les tendances intérieures d’un névrosé. Cherchons encore d’autres points communs :
    La vie du névrosé est gouvernée par des forces inconnues et obscures, sur lesquelles il n’a aucun contrôle. Cela se voit dans les complexes, les sentiments d’infériorité permanents, les obsessions etc. Freud disait : «… il est semblable au cavalier qui, croyant guider son cheval, est conduit où le cheval veut aller… »
    Le névrosé est toujours victime de conflits intérieurs. Rappelons-nous le chien de Pavlov qui, hésitant douloureusement entre un cercle et une ellipse, sombre dans une crise névrotique. Souvenons-nous également de la psychanalyse, et des conflits pouvant exister entre nos forces instinctives (le « ça ») , et nos forces morales dues à l’éducation (le « Sur-Moi ») .
    Le névrosé cherche inconsciemment à résoudre sa souffrance par des solutions de compromis, qui l’empêchent de voir l’abîme se trouvant en lui.
    Le névrosé est plongé dans une angoisse, parfois vague, parfois terrifiante.
    Le névrosé est souvent un infantile partiel ou total. Il réagit à l’âge adulte comme il le faisait durant son enfance ou son adolescence. Il reste fixé à des situations antérieures, dont il ne parvient pas à se dégager. Par exemple, une femme névrosée peut agir envers son mari comme elle réagissait devant son père ; ou bien toute la vie d’un homme adulte névrosé est organisée autour de complexes d’enfants, etc.
    Le névrosé est incapable de s’adapter à la réalité et à la société. Il répond de façon rigide, (fuites, peurs, attaques, etc. ) malgré toute son intelligence possible.

    Qu’est-ce que la psychose ?
    La différence entre névrose et psychose réside dans le degré de conscience qu’a la personne de son état.
    Par exemple : je suppose une personne souffrant d’hallucinations, qui « voit le diable ». Si elle est convaincue de l’absurdité de son hallucination, elle est névrosée. Si elle croit au contraire, à la présence réelle du diable, elle est atteinte de psychose.
    Autre exemple : une personne névrosée peut imaginer sans cesse qu’elle fait de très grandes choses, qu’elle est chef d’Etat, grand capitaine, grand médecin etc. Elle sait que c’est absurde, mais ces rêveries « lui font du bien », en lui permettant de fuir sa réalité intérieure. Mais si un individu croit être Napoléon, il est atteint de psychose. Il devient alors étranger à la réalité (aliéné = étranger) . Dans une psychose, le malade est donc incapable de faire la critique de son état. Il n’en a pas conscience.
    Le terme psychose est souvent défini par un adjectif : psychose sénile, polynévritique, maniaque-dépressive, hallucinatoire, toxique, infectieuse, etc.
    Certaines névroses ont leur « pendant » dans les psychoses. Par exemple, l’obsession (qui est fréquemment un symptôme de névrose) a son correspondant dans la schizophrénie (qui est une psychose) . Nous allons voir cela point par point.
    Quelles sont les névroses les plus répandues ?

    En premier lieu, les névroses liées au déséquilibre psychique. L’homme moderne vit artificiellement ; notre culture plonge l’individu dans les tracas, l’agitation, la compétition, l’épuisement, le bruit, le bourrage de crâne insensé. L’alcool, les excitants, les calmants s’achètent aussi facilement que des pommes de terre. L’hérédité physique et psychologique des enfants devient de plus en plus chargée. La délinquance juvénile augmente dans d’effrayantes proportions. Or, la plupart des délinquants juvéniles sont des névrosés, qu’une psychologie préventive aurait probablement sauvés ! Les déviations et les obsessions sexuelles, sous toutes leurs formes, deviennent reines de la société. Il n’est donc nullement étonnant que la névrose soit une maladie du siècle…
    La névrose chez l’enfant

    Le dépistage des déséquilibres enfantins est évidemment très important. C’est tout le problème de la prévention des grandes névroses adultes ! Il est souvent aisé de les détecter et les annuler, d’autant plus que le déséquilibre enfantin se manifeste rapidement.
    A) Des troubles du caractère sont observés. Au lieu d’avoir la vivacité et l’instabilité de son âge, l’enfant se montre rigide et « trop stable ». Il est exigeant et obstiné. Il désobéit agressivement, contredit, et s’oppose à son milieu d’une façon anormale. Il est hostile, boude et ment. Son caractère devient « renfermé » et buté. La paresse fait son apparition. Egalement une timidité exagérée et l’hyperémotivité. Se montre parfois de grandes révoltes, des fugues, le vagabondage, le vol…
    B) Des manifestations physiques apparaissent fréquemment dans les névroses enfantines. Par exemple : l’énurésie (pipi au lit) , le bégaiement, les tics, les accidents à forme hystériques, etc.
    C’est dans le milieu familial que la névrose enfantine se montre le mieux. Le jeune névrosé tient à présenter aux autres son aspect le plus favorable… et réserve à la famille ses plus mauvais élans. Il est donc souvent difficile de trouver rapidement les causes du déséquilibre. Est-ce le milieu familial ? Est-ce la prédisposition de l’enfant ? Si un enfant est « prédisposé », on comprend qu’il soit difficile aux parents de « garder l’église au milieu du village »… ! Le déséquilibre des parents peut être la cause de la névrose enfantine, comme cela se passe souvent. Mais parfois, la « faiblesse » des éducateurs n’est qu’un découragement devant l’inutilité de leurs efforts… Il faut donc, comme toujours, donner tous ses soins à la recherche des causes.
    Les causes fréquentes des névroses enfantines

    Nous avons montré (en psychanalyse) , le rôle du complexe d’Oedipe et du complexe de castration, dont on ignore, trop encore, les répercussions possibles. Ce sont alors les sentiments d’infériorité, de culpabilité, d’hostilité, qui constituent l’amorce idéale de la névrose future. Un déséquilibre enfantin est d’ailleurs souvent à base affective. Il ne faut pas oublier le grand nombre d’adaptations demandées à l’enfant ! Ne serait-ce que la classique adaptation à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur. L’intelligence des parents ne suffit pas toujours à éliminer le choc de jalousie, qui continue à tourner dans l’enfant comme une force obscure dont il n’a pas conscience. Souvent également, beaucoup d’enfants se trouvent dans une situation difficile. Ils jugent que l’adaptation leur est impossible. Ils font alors « marche arrière », et se réfugient dans une situation infantile. Pourquoi ? Parce qu’ils s’y sentent en sécurité et heureux. C’est ainsi que certains adolescents restent « enfants »… ou se réfugient dans la maladie, afin de conserver l’affection et l’attention des parents. De plus, tout ce qui provoque des sentiments de frustration, d’humiliation, de peur, risque d’amorcer une névrose. Au moment de la puberté, enfin, surgiront les grands conflits intérieurs : conflits sexuels, religieux, moraux, philosophiques, etc.
    Le traitement de la névrose enfantine

    Les racines de la névrose enfantine se trouvent rarement en profondeur. Même si les parents se trouvent impuissants à la guérir, il suffit souvent de quelques séances psychologiques pour couper ces racines. La vie n’a pas encore eu le temps de s’organiser, et de se cristalliser autour de la jeune névrose ; c’est pourquoi il est fréquemment inutile d’appliquer les grandes psychothérapies. Il existe de nombreux « tests » particulièrement destinés aux enfants ; également des jeux de guignols, des dessins, etc. Par ces jeux et dessins, l’enfant « projette » ses tendances conscientes ou refoulées. Il existe dans les dessins d’enfant un symbolisme primitif, qui permet de détecter les sentiments profonds. L’enfant se prête volontiers à ces jeux ; son « secret » remonte à la surface ; il est immédiatement noté par le psychologue, qui décide alors de la marche à suivre (travail sur l’enfant, convocation des parents, travail avec les parents, etc. )
    La névrose chez l’adulte

    Ici également, la névrose est fréquemment de nature affective. Tout se passe comme si une partie de la personnalité disait « oui », et l’autre « non ». Il existe beaucoup de traits communs aux névroses : inassouvissement affectif, inassouvissement sexuel : tendances sexuelles en contradiction avec la morale du sujet, etc.
    L’angoisse est le phénomène le plus courant dans les névroses. Elle est une réaction devant un danger inexistant ; parfois violente et insoutenable, elle est le plus souvent diffuse et inconsciente. Mais, pour l’angoissé, le danger intérieur et invisible est tout aussi objectif qu’un danger extérieurement visible ! (Rappelons-nous le perfectionniste : tout ce qui met en danger son apparence de perfection déclenche l’angoisse. Il cherche alors à éliminer cette angoisse en renforçant l’apparence de perfection… )
    Dans la névrose, se montrent souvent des troubles physiques (phénomènes de « conversion ») . Ce sont des mutismes, des paralysies, des convulsions… L’eczéma peut apparaître, et dépend fréquemment du psychisme ; ainsi que des manifestations cutanées d’ordre urticarien.
    Les névroses peuvent produire ou renforcer un épuisement nerveux. La lutte intérieure ne cesse jamais, surtout quand elle a lieu dans les régions obscures du subconscient. Beaucoup de névroses remontent à l’enfance ; la racine est devenue puissante, solidement plantée, et dirige toute la vie du sujet…
    Les causes des névroses adultes

    1) La prédisposition physique peut être importante. Cas fréquents : tares héréditaires, syphilis, consanguinité, alcoolisme, etc.
    2) La cause est parfois purement physique : intoxications, infections, épuisements, troubles endocriniens, troubles hépatiques ou gastro-intestinaux etc.
    3) Les causes les plus courantes restent cependant les conflits intérieurs. Ils sont, neuf fois dur dix, de nature sexuelle, religieuse ou familiale. Se montrent alors des sentiments prolongés et profonds de culpabilité, des scrupules lancinants, des doutes anxieux…
    4) Si la racine se trouve dans l’enfance, il existe un « blocage » affectif (infantilismes) , en contradiction totale avec les adaptations demandées à l’adulte.
    L’asthénie (d’un mot grec = sans force)
    L’asthénie est un manque de forces. Elle produit une grande fatigue dès le réveil et une difficulté de travail. La difficulté de « vouloir » apparaît également (aboulie) . Impossibilité de fixer son attention. Sensation de vide dans la tête. On retrouve dans l’asthénie beaucoup de symptômes de la dépression, avec laquelle elle se confond souvent.
    Causes fréquentes de l’asthénie : Travail excessif : milieu social ou familial physiquement épuisant ; convalescence de grippe ; infections ; intoxications ; manque de vitamines, etc.
    La neurasthénie
    La neurasthénie est une asthénie permanente. C’est une dépression généralisée du système nerveux, dont le potentiel est diminué. Le système neuro-végétatif se dérègle ; l’affaiblissement cérébral est parfois important. Or, l’harmonieux fonctionnement de l’écorce cérébrale est indispensable à la bonne distribution des impulsions électriques nerveuses.
    Ce dérèglement montre alors ses caractéristiques. Les réactions du neurasthénique sont inattendues, changeantes, brusques, paradoxales, illogiques, demesurées. Son irritabilité est grande, pour un rien. Il passe de l’excitation « joyeuse » au découragement le plus profond, sans que rien ne puisse le faire prévoir. Il présente toute une variété de symptômes, dont la démesure montre bien la mauvaise répartition des impulsions nerveuses, devenues « anarchiques ».
    Les symptômes généraux de la neurasthénie

    En premier lieu, une grande fatigue. Une sensation d’impuissance physique, d’épuisement nerveux, musculaire et cérébral. Le neurasthénique se sent faible et irritable, surtout après le réveil, et durant la matinée. Il cherche alors querelle pour un rien. Cet état s’améliore en fin d’après-midi et dans la soirée ; souvent il se sent « merveilleusement bien après huit heures du soir… » (Il y a donc ici un phénomène d’excitation, état second de l’épuisement, comme nous l’avons vu dans la fatigue) La sensation d’épuisement du neurasthénique varie d’ailleurs très fortement, d’un instant à l’autre… Ici également les réactions sont paradoxales ; tout cela semble incompréhensible, et étonne l’entourage… qui n’est pas loin d’estimer tout cela comme des choses « imaginaires » !
    Autres symptômes de la neurasthénie

    A) Maux de tête en casque, ou localisés au front, à la nuque, à la tempe. Ces douleurs sont souvent violentes et profondes. Les maux de tête apparaissent surtout le matin, ou durant la digestion.
    «… Effleurer le sol du talon me ferait crier de douleur », dit un neurasthénique.
    Ou : «… ma tête est comme comprimée par un cercle d’acier… »
    Ou : «… le fait de me peigner, ou même le simple contact du peigne renforcent mes maux de tête… »
    Il s’agit ici d’un trouble sensitif.
    B) Autre trouble sensitif : douleurs dans la colonne vertébrale (rachialgie) . Elles se localisent fréquemment à la nuque, ou dans les régions lombaires ou sacrées. Les rachialgies irradient parfois vers les hanches.
    «… C’est comme si un courant glacé circulait le long de ma colonne vertébrale… »
    Ou : «… c’est comme si ma nuque était remplacée par une plaque d’acier… ».
    C) Dans la même catégorie des troubles sensitifs : de douloureuses névralgies risquent d’apparaître. De même la peau devient exagérément sensible au froid et au chaud.
    «… Toucher un objet froid, ne serait-ce qu’une paire de ciseau, me fait trembler tout le corps, comme si j’allais avoir une crise nerveuse… »
    D) autres symptômes : bourdonnements parfois insupportables, s’amplifiant avec la fatigue - insomnies, tremblements - vertiges - troubles gastriques importants - constipation fréquente - coliques - spasmes - dérèglement sexuel - réaction violente à la lumière et au bruit.
    La dénutrition est parfois assez rapide, pouvant provoquer une descente des organes viscéraux.
    Tous ces symptômes montrent bien des réactions anarchiques du système nerveux ; troubles sensitifs, viscéraux, respiratoires, digestifs. Il y a des troubles fonctionnels cardiaques (hypotension ; fausses angines de poitrine) qui épouvantent parfois le malade.
    Des troubles moraux se greffent habituellement sur la neurasthénie. Parce que l’écorce cérébrale (siège de la volonté et des sensations conscientes) est en rapport étroit avec le système nerveux sympathique (siège principal des émotions et de tout ce qui se passe en dehors de la conscience et de la volonté)
    Chez le neurasthénique, l’affaiblissement cérébral est flagrant. La mémoire est infidèle. Il y a un manque de coordination des mouvements et des idées La volonté diminue. Il hésite, il doute, il se torture pour la moindre action, le moindre achat, la moindre décision. Et il souffre, d’autant plus qu’il est parfaitement conscient de sa maladie…
    Quelles sont les causes de la neurasthénie ? Sont-elles physiques ? Sont-elles psychiques ? Grosso modo, tout détraquement nerveux peut aboutir à la neurasthénie. Les causes peuvent être variées, mais elles aboutissent toutes à l’insuffisance nerveuse. Les émotions, à elles seules, sont la source principale de nombreuses perturbations. Toute émotion se répercute dans la totalité de l’organisme, et a donc des effets physiques et psychiques. Nous verrons bientôt ceci : si, pour une raison quelconque, une fatigue cérébrale s’installe, les émotions renforcent leur puissance dans les domaines viscéraux. Les opérations supérieures (volonté, conscience, choix, décision, cohérence, envergure de l’action) sont altérées.
    A leur place, se développe l’émotivité, avec toutes ses conséquences intoxicantes. La neurasthénie peut donc avoir une origine psychologique ou physique. (Surmenages émotionnels, tracas prolongés, infections, intoxications, refoulements, échecs, sexualité etc. ) Toutes ces causes possibles doivent être envisagées dans le traitement.
    Le traitement de la neurasthénie

    Cette très pénible maladie est parfaitement guérissable. A condition de considérer que le neurasthénique est malade dans l’entièreté de sa personne. L’organisme entier est atteint, même s’il y a localisation particulière du mal. Un examen clinique approfondi doit être accompli ; il est absurde de soigner le trouble le plus apparent. Il est probable qu’un examen psychologique doive être fait également.
    Voici une femme neurasthénique. A-t-elle été épuisée par des couches ? Par des désordres de l’utérus ? Des difficultés domestiques ? Une inadaptation à la sexualité ? Un mariage manqué (ou forcé) ? Par des complexes ? Par des intoxications ? Des émotions profondes s’étendant sur des années ? Quelle est son hérédité ?
    Un homme neurasthénique. Peut-être la cause est-elle purement physique ? Il peut s’agir d’imprégnation tuberculeuse (tuberculose latente ou faiblement évolutive) . Ou bien cetter neurasthénie est-elle le résultat d’émotions sans cesse refoulées, de conflits intérieurs, d’échecs répétés, d’une enfance inadaptée, avec dérèglement final du système nerveux ?
    Ces deux cas ne sont donnés qu’à titre d’exemple. Rechercher les origines d’un mal est une tâche longue et difficile. Mais, comme dans toute névrose quelle qu’elle soit, l’historique du malade doit être fait, physiquement et psychologiquement. En fait, toute dépense exagérée d’énergie, toute émotion prolongée, peuvent conduire à la neurasthénie, comme à n’importe quelle névrose, selon le tempérament du sujet et ses prédispositions particulières. Traiter le neurasthénique de « malade imaginaire » ou de « fainéant » est une solution d’ignorance ou de sottise.
    Le redressement nerveux s’impose en premier lieu. On prescrit généralement au départ : le repos, la strychnine, le phospore, les hormones, le calcium, et. Le traitement varie évidemment selon les conclusions médicales.
    Le traitement psychologique (souvent nécessaire) éliminera toute cause psychique ayant fait apparaître ou se développer la maladie. La psychologie rétablira et agrandira la maîtrise de soi. Elle aidera à régulariser le fonctionnement cérébral supérieur. Elle fera en sorte que le malade adapte ses forces à ses besoins. La psychologie en profondeur redressera éventuellement la personnalité faussée ou déchirée par des complexes. Par là, l’émotivité pourra redevenir normale, avec répercussion harmonieuse sur l’organisme tout entier.
    La neurasthérie est malheureusement une maladie du siècle. Fassent la psychologie et la médecine qu’elle cesse d’être épidémique…
    La psychasthénie (de psyché = esprit et asthénie = faiblesse)

    La psychasthénie se porte surtout sur le déroulement des idées. De nombreuses pensées disparates passent dans l’esprit, sans que le sujet puisse les chasser. Il s’agit d’une faiblesse psychique, et non d’une asthénie nerveuse comme la neurasthénie. Il y a chute de la tension psychologique ; la synthèse mentale se fait difficilement. Le psychasthénique accomplit difficilement des actes intellectuels (qui exigent, justement, une forte tension psychologique) ; mais ses activités automatiques ne sont pas affectées. Les obsessions sont très fréquentes ; le manque de synthèse mentale permet aux « parasites » psychologiques de s’installer à l’aise. Souvent, le psychasthénique se sent poussé à accomplir certaines actions opposées à sa morale ; mais il a fréquemment la force de résister à ses impulsions. Cette résistance est cependant pénible ; l’angoisse apparaît.
    Exemple : X. est un célibataire de 28 ans.
    «… Sans cesse, je lutte contre une impulsion… je la sens toujours en moi, mais parfois, elle éclate par crises. J’imagine que je me tranche les organes génitaux. Je demeure parfois durant une demi-heure à me concentrer là-dessus ; j’imagine ma castration dans ses plus petits détails ; souvent j’approche les ciseaux de mes organes, je me pique légèrement, puis plus fort, jusqu’à ce que j’aie mal… tout cela pour me rendre compte que cela doit être épouvantable. J’ai beau lutter, mettre ma volonté en jeu, me dire que je suis un imbécile et un maniaque… il n’y a rien à faire… je continue. Ensuite, je suis épuisé, en sueur, tremblant, pâle comme un mort. Je m’enfuis alors de chez moi. J’ai dû acheter un rasoir électrique. Evec mon rasoir ordinaire, c’était terrible. Je passais de longues minutes, là aussi, à me regarder dans le miroir, approchant le rasoir de mes organes… je me suis évanoui plusieurs fois. Et je partais à mon travail, non rasé et dans un épuisement dont vous ne pouvez pas vous faire idée. »
    Notons d’ailleurs que certains paroxysmes d’anxiété peuvent aboutir à des mutilations réelles, à des tentatives de suicide également. La tristesse fait partie de la psychasthénie. Le sujet ressent cruellement son incapacité d’agir et de vouloir ; il souffre des idées qu’il ne parvient pas à chasser. Les obsessions ont parfois l’aspect d’une idée très simple, mais bizarre.
    Le monde extérieur peut sembler étrange. Certains psychasthéniques ont l’impression que des parties de leur corps ne leur appartiennent pas :
    «… J’ai l’impression que mes mains ne sont pas à moi ; je les regarde comme des objets étrangers. C’est absurde, car je dois faire un effort fatiguant pour me dire : ce sont mes main à moi, à moi, à moi… ».
    Des scrupules excessifs et obsédants apparaissent :
    «… Je vérifie mes comptes plus de vingt fois. Je le fais avec angoisse, je m’énerve et je m’épuise. Quand je le fais je m’insulte… Je me dis : c’est la dernière fois et puis zut ! … et je recommence. Si je me force à partir, je reviens afin de vérifier une nouvelle fois… ».
    Beaucoup d’autres symptômes se montrent souvent. Des scrupules, la honte de soi, les hésitations, l’aboulie, la timidité sociale. De nombreuses ruminations mentales ; l’impression de « ne plus savoir où l’on se trouve » ; l’imagination morbide ; de très nombreuses manies, des tics.
    Exemple : «… Quand je suis dans ma cuisine, je me rends vingt fois dans la salle de bains. Pourquoi, vous le savez ? Pour vérifier si les essuie-mains sont pliés et disposés d’une façon parfaitement parallèle… On m’a dit que je n’avais qu’à dire non. J’ai essayé, avec rage, Ah ! ouiche ! … quelque chose me tirait vers la salle de bains, à tel point que j’étais incapable de faire un travail quelconque… J’y allais. J’étais soulagée pour dix minutes. Puis cela recommençait. J’avais beau dire : tu viens de le faire, tu as vérifié ; j’avais beau revoir en pensée les essuie-mains disposés parallèlement… Je retournais. Je les regardais et me disais : tu vois ? Ils sont parallèles. Bon, vous savez ce que je faisais alors ? Je les déplaçais pour pouvoir les replacer parallèlement afin de me convaincre ! Et cela dure toute la journée… cette manie ne cesse que si je sors, mais la première chose que je fais en rentrant chez moi est de courir à la salle de bains… ».
    Il s’agit ici de la manie de « symétrie », très courante. Existent également la manie de la propreté, de la perfection, etc.
    Toutes ces manifestations psychasthéniques sont donc conscientes, je le répète, et provoquent de vives souffrances chez le sujet, qui se sent impuissant à vaincre des actions qu’il qualifie lui-même d’absurdes.
    Toute psychasthénie est liée parfois à certaines conditions physiques (maladie, épuisement, infections) , et très souvent morales (chocs émotionnels, complexes affectifs, etc. ) La psychothérapie en profondeur donne d’excellents résultats, alliée parfois à des thérapeutiques biologiques dont nous parlerons, et à la médecine restaurant les forces nerveuses.
    L’angoisse (de angere = serrer, oppresser)

    Tout être intelligent est angoissé. C’est le lot de l’homme qui réfléchit un peu… et c’est bien normal. Les multiples points d’interrogation de la vie, du monde et de l’univers nous demandent de perpétuelles adaptations. Qui nous pousserait en avant, sinon cette angoisse ? Qui nous forcerait à chercher, et à trouver, sinon elle, encore ? Toutes les marches en avant de l’Humanité, toutes les découvertes scientifiques, artistiques et littéraires sont basées sur l’angoisse. Mais c’est là une angoisse métaphysique constructive, positive, et relativement faible. Disons que dix pour cent d’angoisse sont nécessaires à l’être humain normal… Malheureusement, il n’en est pas toujours ainsi.
    L’angoisse pathologique

    L’angoisse pathologique, elle, est destructive. Non seulement elle détruit l’individu qui en est possédé, mais elle anéantit d’avance son action. Quelle est la différence entre la « peur » et l’ « angoisse » ? La peur est une réaction devant un danger réel. L’angoisse est une réaction devant un danger qui n’existe pas extérieurement. Cependant l’angoisse n’est pas « imaginaire » ! Elle repose sur une peur intérieure, parfois violente ; il arrive souvent que l’angoisse soit produite par des motifs entièrement subconscients.
    L’angoisse pathologique est une sensation très pénible, accompagnée d’une ou plusieurs manifestations physiques : pâleur, tremblement, crise de nerfs, battements de cœur, sueurs, spasmes viscéraux (parfois tellement douloureux qu’ils forcent l’angoissé à se plier en deux) ; sensations d’étouffement, sécheresse de la bouche, fausse angine de poitrine, jambes fauchées… Une asthénie peut s’installer due aux émotions répétées (surmenage émotif) . L’angoisse et l’obsession sont fréquemment liées.
    Ce que disent les angoissés

    L’angoisse se déclenche devant un sentiment de danger imminent et indéterminé. Le sujet devient la proie de son angoisse ; et son esprit construit des drames, tout en se rendant compte de leur absurdité objective.
    Exemple : «… J’ai comme une boule dans la gorge, et cela toute la journée ; je ne vis pas ; j’ai sans cesse des oppressions ; je m’attends toujours aux pires catastrophes concernant ma mère. tout le temps, je la vois renversée par un tram, par une voiture… mais surtout par un tram ; je l’entends hurler… je dois me passer la main sur le front pour essayer de chasser tout cela, mais il n’y a rien à faire… à mon bureau, tout appel téléphonique me fait presque trembler… »
    Ou «… J’ai une peur terrible d’attraper le cancer ; le moindre bobo est pour moi une certitude ; je cours les médecins ; je vais de l’un à l’autre ; ils rient de moi… je sais bien que c’est ridicule. J’ai même l’impression que je serais soulagéed’avoir un cancer ; au moins ce doute angoissant pourrait cesser… » (L’hystérie et certaines névroses présentent ce « soulagement ». Des symptômes physiques servent de « soupape » au conflit intérieur, soulageant le malade de son angoisse. )
    A l’angoisse, se joint souvent le désarroi. La sensation d’impuissance est absolue devant le danger imminent ; ce qui ne fait que renforcer le mécanisme.
    La diversité des phénomènes d’angoisse

    L’angoisse peut être un simple malaise mental (idées noires) , une inquiétude incessante, ou un affolement sans cause apparente.
    Mais il existe également la très grande angoisse terrifiante, qui laisse le sujet plongé dans la stupeur. Il redoute alors la folie imminente, la mort subite, l’abolition de tous ses moyens d’existence… Cette crise se termine fréquemment par une forte émission d’urines claires (polyurie) .
    Le cas de Paul : Paul a vécu toute son enfance dans la peur terrible du péché mortel.
    «… Mon père et ma mère ne faisaient que parler du péché, d’enfer et de damnation. A l’époque, je les prenais pour des saints, vous pensez bien ! … Ma première communion a été terrible pour moi. Pendant les mois la précédant, ce furent des peurs angoissées d’être en état de péché. Parfois, je m’ouvrais un peu à mes parents qui me donnaient pour toute réponse : maudits soient le mal et l’impureté ; Dieu te voit et te juge. Mettez-vous à la place d’un enfant ! … Je me souviens que le jour même de ma communion, j’ai attrapé des obsessions… et cela n’a plus cessé. Je me confessais je ne sais combien de fois par semaine, avec chaque fois, une peur tremblante d’avoir oublié un péché mortel…
    En allant à l’école, je ruminais cela, souvent avec épouvante. Vous entendez ? Avec épouvante ! Aux cours, même chose. Avant de m’endormir, même chose. Comme je devais communier chaque dimanche, je ne puis pas expliquer combien j’étais terrorisé, dans l’église où j’avais l’impression que Dieu allait m’écraser à tout moment, ou me faire mourir d’un seul coup pour me projeter en enfer… Personne ne peut comprendre ce que j’ai ressenti… »
    Et l’histoire de Paul a continué durant des années ? Pas une seule journée ne se passait sans des doutes angoissants, des scrupules tenaillants, des émotions terrifiantes. A l’âge de dix-huit ans, Paul commence à « regarder les filles », dans l’état d’esprit qu’on devine.
    «… Chaque fois que mon regard tombait sur elles, même par hasard, je me sentais pris à la gorge par l’angoisse. Je me mettais à transpirer, à haleter et à trembler de peur… Comme si j’avais été possédé par le démon… »
    Parfois, la grande crise d’angoisse se déclenchait :
    «… Une boule me montait à la gorge, à en étouffer. J’avais de violents spasmes au diaphragme qui m’immobilisaient. J’avais des pointes au cœur, et je me disais : maintenant tu vas mourir et pourrir sur place, en punition de tes horribles péchés. J’avais l’impression d’être le rebut sexuel de l’Humanité, et je me précipitais dans le premier endroit venu pour me cacher, en attendant que cela passe… »
    Il faudrait évidemment un livre entier pour décrire, jour àprès jour, les pensées, les doutes torturants et les crises qu’a subis Paul… Il aurait d’ailleurs pu aboutir à la psychose. Au lieu d’être obsédé par le péché mortel, il aurait pu devenir convaincu d’être possédé du diable, ou se croire le diable lui-même. (C’est ce qu’on appelle le passage de l’obsession au délire)
    Les causes fréquentes d’angoisse

    1. Un conflit intérieur produit généralement de l’angoisse. Ce conflit est parfois subconscient. La personne constate son angoisse, mais est incapable d’en donner les motifs. Il est donc inutile de raisonner ce genre d’angoissé ; mais il faut rechercher les causes profondes, cela va de soi…
    Exemple : Le cas de Paul que nous venons de voir. Il y avait conflit puissant entre ses pulsions naturelles (sexuelles par exemple) et sa « morale » (qui n’était qu’une moralisation rigide imposée par ses parents) .
    2. L’hostilité refoulée est une autre cause d’angoisse. Cette hostilité apparaît le plus souvent dans le milieu familial, ou le milieu du travail. Si un parent est dominateur, autoritaire et cassant, il est normal qu’une hostilité se déclenche chez l’enfant. Mais l’hostilité sera fréquemment refoulée avant d’atteindre la conscience. Pourquoi ? Parce que la morale su Sur- Moi interdit la révolte contre un parent. L’angoisse subconsciente se traduit alors par des symptômes : rêves, palpitations, sueurs, vertiges, trac permanent, etc.
    Exemple courant de la légère angoisse d’hostilité : Y. est employé de bureau. Il travaille dans un trac sourd et permanant ; il se sent « sans cesse coupable ».
    A) Il éprouve beaucoup d’hostilité envers son chef, qu’il méprise.
    B) Cette hostilité le crispe et produit des émotions. Ces émotions devraient pouvoir se décharger.
    C) Or, si Y. montre son hostilité, son chef risque de se retourner contre lui. Mais, chez Y. , l’indifférence ou l’hostilité des autres fait naître de l’anxiété, et un malaise « intérieur »
    Nous trouvons ici les traces d’un complexe d’Oedipe. Il y a donc :
    A) Hostilité de Y. . Besoin de décharger cette hostilité, et de dire à son chef « ce qu’il pense de lui » ; désir de donner des marques de mépris, de faire des remarques cinglantes, etc.
    B) Au lieu de cela, Y. est parfaitement gentil et prévenant. Il acquiesce à ce que dit son chef. Il se place « en dessous » de lui. Il fait en sorte que son chef remarque la perfection de son travail. On pourrait donc croire que Y. désire être bien vu. Or, ce n’est pas cela du tout. La vérité est que Y. ne supporte pas l’hostilité des autres. Y. éprouve des sentiments d’infériorité et de culpabilité (pas tant engendrés par l’hostilité que par la position de son chef, hiérarchiquement supérieure) , et le moindre blâme le plonge dans la rumination mentale et le malaise angoissé. Il est donc « très gentil » parce qu’il n’ose pas ne pas être gentil… Eviter l’hostilité des autres est donc pour Y. un besoin vital, une préservation de sa sécurité intérieure.
    3. L’angoisse qui naît si une impulsion menace un besoin vital
    Exemple : Jacques, 15 ans, pratique la masturbation solitaire. Son père lui a fréquemment répété : «… Ecoute moi bien ! Si tu fais le mal tout seul, tu attraperas une sale maladie, tu entends ? Tu vois ce que je veux dire ? … » Et Jacques, déjà infériorisé par un père sévère et brutal, a vécu pendant des années dans la peur très réelle de la syphilis, convaincu que la masturbation la provoquait ! Au bout de quelques temps, cette peur s’est transposée sur de simples pensées sexuelles… A dix-huit ans, chaque fois que, dans la rue il éprouvait une pensée sexuelle, une angoisse intense apparaissait. Il entrait alors dans un urinoir ou un café, afin de vérifier avec terreur si « des boutons ne poussaient pas »… Il avait en permanence de l’alcool sur lui afin de « pouvoir désinfecter si la sale maladie se montrait ». Nous imaginons bien les émotions et les angoisses qui ont dû habiter Jacques durant des années. Il a fallu toute la compréhension objective d’un psychologue pour obtenir ses confidences et lui montrer le mal-fondé de ses craintes…
    Et nous avions :
    Besoin vital : ne pas avoir de maladie génitale > ANGOISSE < Impulsions (masturbation)

    L’intérêt vital menacé peut être purement mental. Je reprends le cas d’une personne « matamore », qui se croit forte et énergique. (Cet exemple entre dix mille possibles) Quel est son intérêt vital ? Croire en sa force. Quelle est la menace ? Que les autres (ou lui-même) s’aperçoivent que cette « force » cache une grande faiblesse. Donc, chaque fois que cette menace semblera se préciser, maîtra l’angoisse. (Par exemple si elle éprouve de l’infériorité, qui risque de se montrer dans son attitude, ses gestes, ses paroles, etc. )
    C’est donc le cas de tous ceux qui ne sont pas ce qu’ils paraissent être, à leurs propres yeux comme aux yeux des autres… Ils ont besoin de croire à l’authenticité de leur aspect extérieur. L’angoisse demeure toujours présente et sourde, comme une sorte de perpétuel malaise intérieur.
    Et nous avons :
    Intérêt vital : Croire en ce qu’ils paraissent être > ANGOISSE< Impulsions (produites par ce qu’ils sont réellement)
    L’obsession (de obsidere = assiéger)

    L’obsession est un sentiment ou une idée escessivement pénible ; elle se présente à l’esprit de façon répétée et souvent atroce. L’idée est tenace, douloureuse, produisant de fortes angoisses, avec toutes leurs conséquences physiologiques et psychologiques.
    Elle détermine beaucoup d’actes du sujet. L’obsession se présente souvent par crises. Il suffit d’un mot, d’une idée, ou d’un fait pour la déclencher. C’est comme si, dans le sujet, sommeillait une puissance toujours prête à s’éveiller. Mais comme il ressent l’absurdité de son obsession, une lutte s’engage : c’est la bataille entre la raison et l’obsession.
    D’où, épuisement complet et douloureux, qui laisse l’obsédé vidé de toutes ses forces, et désespéré.
    Il ne faut évidemment pas confondre : si un air de musique revient malgré soi, le sujet dira : « Cet air m’obsède ». Ce sentiment peut être désagréable, mais n’a évidemment rien à voir avec l’obsession véritable.
    L’obsession est une maladie très répandue. Elle accompagne souvent les névroses et les psychoses. Elle va de la petite obsession angoissante à la très grande obsession épuisante. (Ces obsessions touchent plus fréquemment les grands domaines névrotiques ; obsessions religieuses, familiales, sexuelles, de maladie, de perfection, de justice, d’hygiène, de devoir, de responsabilité) .
    Il faut renoncer à s’attacher à telle ou telle obsession, mais décrire le climat général de l’obsédé. Nous verrons cependant plus loin quelques variétés d’obsession : les phobies.
    La souffrance de l’obsédé

    J’ai parlé de l’idée fixe. Et nous savons que l’idée fixe est comme un parasite puissant vivant dans le champ de la conscience.
    L’obsession fait de même. L’obsédé a pleine conscience de son état, même quand il est en proie à son obsession. Prise dans ce sens, elle est donc une névrose.
    Les obsédés éprouvent la honte de leur état, et tentent de le cacher soigneusement. Ils y réussissent souvent. Ils sembleront « tracassés », nerveux, concentrés, agités, mais peu se douteront de la lutte souvent terrible qui se passe en eux.
    Ici également, la sensation « d’être le seul à souffrir de ce genre de maladie absurde » est fréquente. Devant la honte ressentie, aucune décharge réelle de l’obsession n’est possible dans la vie courante…
    Q’on imagine d’ailleurs une personne dont l’obsession se déclenche au bureau, en famille etc. Qu’on imagine ses luttes, ses angoisses, et la force qu’elle doit employer pour les cacher…
    De nombreux obsédés déclarent d’ailleurs : « J’ai au moins la joie de savoir que personne ne sait rien de cet état épouvantable. Mais je donnerais tout pour qu’on puisse le connaître sans se moquer de moi… Peut-être cela m’aiderait-il. »
    L’obsédé cherche une certitude

    Il cherche une certitude rationnelle qui anéantira l’idée obsédante. Mais plus il cherche et discute, plus l’obsession augmente. La moindre question qu’il pose déclenche d’autres questions, tout aussi lancinantes. C’est un cercle vicieux infernal, que des efforts épuisants ne font que renforcer…
    Exemple : Madame X. est obsédée par l’idée que l’humanité forme une chaîne, et que tout acte personnel entraîne des répercussions, non seulement dans son entourage, mais aussi dans les contrées les plus reculées. Cette façon de voir les choses n’a rien d’anormal, bien au contraire. Mais, chez Mme X. une idée de responsabilité absolue s’est implantée. « Je suis responsable de tout » forme le noyau de son idée obsédante. « La moindre action que je commets me rend responsable de toute répercussion qui suivrait ».
    Cette obsession s’est ensuite dirigée (à la suite de plusieurs circonstances) vers les alcooliques. Ce furent d’abord les alcooliques connus d’elle. L’obsession commenca quand un de ses amis mourut d’alcoolisme. « Si, il y a un an, j’avais fait ceci ou cela, il ne serait pas mort… » Elle courut alors les médecins afin de vérifier si un traitement aurait été accepté par l’alcoolique, et aurait servi à quelque chose. Elle consulta ainsi avec l’angoisse que l’on devine trente médecins. Elle discuta, palabra, souffrit. La réponse était partout : « Non, il était trop tard pour entreprendre quelque chose ».
    Malgré cette certitude, l’obsession continua : « Mais si, il y a quelques années, quand je l’ai vu commencer à boire, j’étais intervenu, il ne serait pas mort. Je suis responsable de sa mort, entièrement et absolument. »
    Elle courut à nouveau les médecins, les psychiatres ; s’épuisa à étudier des livres sur l’alcoolisme, sur le libre-arbitre, sur le déterminisme…
    Et plus sa responsabilité semblait diminuer, plus elle se posait de questions. Cette responsabilité s’étendit ensuite à tous les alcooliques. Elle errait dans la rue, regardait à travers les vitres des cafés. Elle attendait à la sortie les jeunes gens qu’elle avait vus boire… Elle s’épuisait à écrire et à téléphoner à tous ceux qu’elle supposait boire, etc. Ses nuits ? Elle les passait à lutter contre ce sentiment de responsabilité totale, et à se répéter avec colère : « Mais je ne suis pas Dieu, tout de même, pour être responsable de la Terre entière… ! » Puis une autre idée fixe et tout aussi angoissante : « Et si Dieu n’existait pas ? Qui est responsable alors ? … Tout le monde ; et moi pour commencer, puisque je sais que je suis responsable… »
    C’était donc le cercle sans fin. Toute certitude raisonnable déclenchait une série d’obsessions. Le suicide se présentait à Mme X. comme la seule solution possible : fuir, pour ne plus penser, pour ne plus souffrir. Mais là aussi (heureusement d’ailleurs) une nouvelle obsession apparut : « Je suis responsable… car peut-être une seule parole dite par moi dans ma vie empêchera-t-elle quelqu’un de boire… je dois vivre pour cela ». C’est dans cet état qu’elle alla trouver le psychologue.
    L’homme normal s’imagine évidemment très mal les souffrances que provoque une obsession. Car l’obsession elle-même, très souvent, est le symptôme d’une profonde maladie psychologique.
    Que fait un obsédé pour chasser son mal ?

    Il tente évidemment de se rassurer, de n’importe quelle façon. Mais je voudrais parler ici d’un moyen fréquemment employés par les obsédés : il s’agit du « rire conjuratoire ».
    Exemple : P. est onsédé par la peur du cancer. Peur torturante, angoissante de chaque instant. Il tente de se rassurer en marmonnant : « Cancer, petit cancer de mon cœur, tu es là, mais je me fiche de toi et on verra bien. Cancer, petit cancer, je me fiche de toi, tu as compris petit cancer ? … »
    P. est un homme excessivement intelligent et d’une volonté supérieure à la moyenne. Malgré cela… il répète cette phrase conjuratoire cent fois par jour, entre les dents. Parfois à haute voix s’il est seul ; mentalement s’il est accompagné. Il articule avec grand soin ; il essaye de prononcer la phrase à la perfection, afin de se convaincre. Quand il y a du monde chez lui, il descend à la cave sous un quelconque prétexte. Et là, dans la solitude, il prononce les mots qu’il espère sauveurs… Puis il remonte. Une heure plus tard, il redescend, ou se rend aux toilettes, ou dans le jardin. Et à nouveau, il articule la même phrase… Et cela, tous les jours depuis des années… Notons que P. est absolument conscient de sa situation, qui le plonge dans des angoisses ne cessant jamais.
    D’autres rites conjuratoires

    Les obsédés font des gestes de la main, soit extérieurs, soit dans leu poche : gestes qui tranchent, signes de croix, gestes des doigts représentant un coup de ciseaux, etc.
    Ces gestes symbolisent donc : « je coupe mon obsession ». Ou bien ils prononcent certaines paroles avec colère, s’adressant à l’obsession :
    Fiche le camp, sale bête…
    Ca y est… encore celle-là ! …
    Maudit bazar ; que je meure et qu’on n’en parle plus…
    Tu crois m’avoir, mais c’est moi qui aurai ta peau, sale idée ! …
    Il n’est pas difficile d’imaginer, outre sa souffrance, l’exaspération d’un obsédé. Il lutte avec toute son intelligence et toute sa volonté ; il lutte de toutes ses forces. Et ces armes se brisent comme du verre contre l’idée qui revient comme une invincible puissance…
    L’état général de l’obsédé

    Très souvent la maladie de l’obsédé passe inaperçue. De grands obsédés, même, ne sont jamais soupçonnés tels. Leur intelligence n’est pratiquement pas atteinte, et garde son éclat. Leur mémoire est souvent d’une fidèlité à toute épreuve. Leur conscience reste vigilante (trop, d’ailleurs) . Neuf fois sur dix, l’hypnotisme n’a aucune prise sur eux, pas plus que la suggestion. (Du moins la suggestion en surface ; par contre la psychanalyse et le rêve éveillé conservent leur puissance thérapeutique. )
    Où se trouvent donc les fondements de l’obsession ? Comment se fait-il que des professeurs, des employés, des écrivains soient parfois atteints d’une obsession impitoyable ? Et qu’ils continuent malgré cela, à accomplir leur tâche avec la plus grande correction possible, et sans que personne ne se doute de quoi que se soit ? …
    Les obsédés occasionnels

    Ce sont des personnes chez qui l’obsession se déclenche à la suite de circonstances occasionnelles. Les obsessions peuvent être produites par tout fléchissement de l’état général : infections, intoxications, périodes menstruelles, ménopause, maladie physique épuisante, neurasthénie, etc.
    La cause est donc accidentelle, et dans certains cas, un traitement purement médical a toutes ses chances de succès.
    D’autre part, certaines adaptations à des travaux nouveaux, des nominations à des postes importants, peuvent créer des obsessions. Mais ici, elles sont liées au genre de travail accompli (obsession des imperfections, de ne pas réussir) , ou déclenchées par l’épuisement dû au travail excessif.
    De très nombreuses crises obsessionnelles apparaissent et disparaissent ainsi.
    Les obsédés prédisposés

    L’obsession peut résulter de prédispositions physiques ou mentales. La névrose est évidemment un terrain de choix. Une « tension » psychologique affaiblie permettra plus vite l’installation d’une idée parasite. (Comme cela se voit dans certaines psychasthénies. ) De même, les complexes stagnant au fond de l’inconscient amènent fréquemment des obsessions de tous genres. L’intoxication de l’organisme prédispose également à cette névrose. Et encore : la débilité, le rachitisme, l’hérédité, le mauvais fonctionnement digestif, le surmenage de certains organes d’élimination toxique : reins, foie, etc.
    En résumé, (comme dans toute névrose) une cause débilisant le système nerveux prépare le terrain. Il suffit alors de quelques circonstances pour que l’obsession apparaisse et s’épanouisse.
    La guérison de l’obsession

    La guérison, parfois difficile, est possible. L’idée de l’obsédé est semblable à une cellule vivante : elle tend à vivre aux dépends de son milieu. Elle grandit, et tend à tout envahir. Elle fait véritablement « le siège » de la personne atteinte.
    Tout doit être mis en oeuvre pour la guérison de l’obsédé. Son chapelet de souffrances est trop grand. Rien ne doit être négligé : ni dans le domaine médical, ni dans le domaine psychologique.
    L’hypnotisme est-il efficace ?
    Non, je le répète. La suggestion hypnotique n’a aucune prise sur l’obsédé. Contrairement à l’hystérique, son champ de conscience n’est nullement rétréci. La conscience de l’obsédé n’est pas rompue.
    De plus, et c’est valable pour beaucoup de traitements hypnotiques, la suggestion sous hypnose ne ferait que s’attaquer aux symptômes extérieurs. La racine de l’obsession resterait vivante, et produirait rapidement d’autres symptômes, soit physiques, soit mentaux.
    L’obsédé est, en général, intelligent

    Mais peut-on utiliser son intelligence pour le persuader ? Ce serait inutile. L’obsédé lui-même lutte déjà avec toute sa raison, sans le moindre effet… Avec lui, la persuasion aboutit à l’échec.
    Il dit alors : «… Je sais tout cela… mais je ne parviens pas à le croire. Mon idée est plus forte que toutes les raisons du monde… »
    Ou bien : «… Je suis parfaitement convaincu de n’être pas responsable vis-à-vis du monde entier… je passe mes jours et mes nuits à me le répéter… mais mon idée obsédante ne cède pas d’un pouce… »
    Quel est alors le traitement ?

    Grosso modo, le traitement sera celui de toute névrose. Seule, une psychologie profonde permet de toucher les racines qui produisent ce poison mental. La psychanalyse (ou le rêve éveillé) sont indiqués. Toute la vie de l’obsédé doit être « décortiquée ». Rien ne sera laissé dans l’ombre, autant que possible. Il faut, avant tout, que le malade n’est pas le seul à souffrir d’obsessions terrifiantes. Il faut le convaincre de cette vérité. Il faut le convaincre qu’il est digne d’intérêt. En effet, n’a-t-il pas honte de son état ? Il faut qu’il sache que sa souffrance est prise au sérieux ; très au sérieux même ! En effet, la honte et la peur du mépris sont caractéristiques dans l’obsession.
    Quant au traitement en profondeur, il analysera à fond toutes les situations de l’obsédé : sociale, familiale, sexuelle, religieuse, héréditaire.
    Très souvent, la prise de conscience du mécanisme profond ayant déclenché la névrose, produit la guérison théorique. La reconstruction de la personnalité doit être entreprise alors, si c’est nécessaire.
    C’est un travail dur, mais un beau travail ; d’autant plus qu’il exige la collaboration totale, et du malade, et du psychologue.
    Les phobies (d’un mot grec = crainte)

    La phobie est une variété d’obsession. Elle est caractérisée par la crainte d’une idée, d’un objet ou d’une situation déterminée.
    Parmi les plus « célèbres », on peut citer :
    L’ Agoraphobie et la peur des syncopes
    La claustrophobie
    L’Ereutophobie
    La Nosophobie et L’Hypocondrie
    Une phobie « digne de ce nom » envahit totalement la vie du sujet. Elle devient alors une obsession spéciale, qui empêche parfois toute activité normale.
    L’agoraphobie

    C’est la peur morbide de traverser un endroit ouvert : une place, une rue, un terrain. Une véritable panique apparaît, accompagnée de sueurs, de tremblements et d’angoisse. Ou bien le malade reste rivé sur place, sans oser bouger d’un pouce. Ou bien il rase les murs. Ou la panique est suivie de terreur, avec fuite éperdue vers un endroit fermé (corridor, café, maison, cinéma) .
    L’agoraphobie (comme toutes les obsessions) est un symptôme pénible et épuisant. Ces malades, eux aussi, font des efforts terribles pour surmonter leur phobie et leur panique. Souvent, ils doivent déployer un courage héroïque dans les situations les plus simples, comme traverser une rue, par exemple… Y songe-t-on suffisamment quand on leur parle de volonté et d’effort, qu’ils sont les premiers à essayer d’appliquer ?
    La peur d’avoir une syncope

    Elle est fréquemment liée à l’agoraphobie. Or, l’émotivité due à l’agoraphobie produit des troubles visuels et des sensations d’étourdissement. Ce sont ces troubles que le sujet interprète ; il croit que ce sont les signes d’une syncope imminente.
    Ceci doit être noté : jamais la syncope redoutée ne se produit, quelle que soit l’ampleur de la panique.
    La peur de la syncope disparaît parfois (pas toujours) si la personne est accompagnée.
    L’agoraphobie, (ainsi que ses phénomènes secondaires) est un symptôme peu grave, et accidentel. Il est fréquemment produit par l’épuisement nerveux. Devront donc être recherchés et traités, les causes de cet épuisement. Le mauvais fonctionnement digestif ou hépatique est un deuxième coupable fréquent.
    En plus de cela, d’autres causes restent évidemment possibles. Plus en profondeur, l’agoraphobie peut être le symptôme d’un conflit intérieur, que seule la psychanalyse est à même de trouver (conflits familiaux, religieux, sexuels etc. ) .
    La claustrophobie

    C’est la peur des espaces fermés : cinémas, théâtres, ascenseurs, voitures fermées, trains etc.
    Dans le cinéma ou dans une pièce quelconque, le sujet se placera à proximité immédiate de la sortie. Ceci, afin de pouvoir fuir immédiatement, dès que la panique apparaît.
    Exemple : Mme X. , souffrant de claustrophobie, a une terreur panique de l’ascenseur. Je précise : terreur panique d’être enfermée dans un ascenseur.
    Or, son fils et ses petits-enfants habitent au huitième étage d’un building. Mme X. empruntait donc l’escalier et gravissait péniblement ces huit étages. Mais (et cela chaque fois) après avoir appelé l’ascenseur, et lutté devant la cage ouverte pour essayer de dompter sa panique.
    Outre son angoisse pénible et sa rage contre elle-même, on voit aussi l’étonnement des locataires découvrant la bizarrerie de son comportement.
    Un peu plus tard, Mme X. contracta une maladie de cœur, et le médecin lui interdit formellement de monter plusieurs étages. Mme X. adorait ses enfants et ses petits-enfants. Mais la phobie fut la plus forte, et jamais Mme X. n’osa prendre l’ascenseur qui la conduisait chez son fils. Celui-ci, heureusement, comprit la situation, et l’envoya chez un psychologue.
    Cet exemple montre la puissance d’une phobie. Rien ne peut l’arrêter. Et essayer de la surmonter est souvent d’une difficulté inouïe.
    Ici également, le sujet reconnaît le caractère « absurde » de ce symptôme. Il tente souvent de l’expliquer par le souvenir d’un accident, d’un malaise. Pour la psychanalyse, la claustrophobie est en relation fréquente avec un sentiment de culpabilité ou d’infériorité.
    L’éreutophobie

    C’est la crainte de rougir. Y sont sujets les timides et les hyperémotifs, chez lesquels l’émotion produit ce phénomène. L’éreutophobie est parfois en rapport avec des sentiments subconscients de culpabilité.

    La nosophobie

    C’est une obsession centrée sur la crainte de la maladie. Les plus courantes sont : la phobie de la tuberculose, du cancer, de la syphilis, des maladies contagieuses. La nosophobie rejoint :
    L’hypocondrie

    … Qui est constituée par des angoisses permanentes au sujet de la santé. Toute l’attention du malade se concentre sur le fonctionnement de ses organes, ou d’un organe particulier. L’hypocondrie peut devenir une véritable obsession, envahissant toute la vie du malade. Dans beaucoup de cas, on observe d’ailleurs des troubles importants tels que : constipation, mauvais fonctionnement du foie, troubles génitaux, endocriniens. L’humeur changeante, égoïste et morose de l’hypocondriaque, est bien connue.
    Dans certains cas, l’hypocondrie va jusqu’à la psychose. Elle est alors accompagnée d’hallucinations, ou d’une certitude absolue de lésions imaginaires.
    L’hypocondrie doit faire l’objet d’un examen médical très complet, suivi d’une véritable rééducation psychologique.
    À Suivre…
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Poeme de Pendantce

Poète Pendantce

Pendantce a publié sur le site 282 écrits. Pendantce est membre du site depuis l'année 2011.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Les Nevroses Et Les Psychoses * (I)asteʁiskə səlɔ̃ lə livʁə « ləs pʁɔdiʒjøzə viktwaʁə də la psikɔlɔʒjə », paʁ pjeʁə dako, εd. maʁabu, ɛ̃pʁesjɔ̃ aʃəve ɑ̃ dø milə
kε sə kə la nevʁozə ?
sεt- ynə afεksjɔ̃ sɑ̃ bazə anatɔmikə kɔnɥ. sεt- ynə maladjə « fɔ̃ksjɔnεllə », sɑ̃ lezjɔ̃ ɔʁɡanikə. (la nevʁozə kaʁdjakə, paʁ εɡzɑ̃plə, ki fε diʁə o medəsɛ̃ : « vus nave ʁjɛ̃ o kœʁ, sε pyʁəmɑ̃ nεʁvøks »
mεz- isi, ɔ̃ sɔkypəʁa ynikəmɑ̃ dε nevʁozə dɔ̃ lε sɛ̃ptomə sɔ̃ syʁtu psikɔlɔʒik. ɔ̃ lεz- apεllə psiko nevʁozə. səpɑ̃dɑ̃, puʁ plys də fasilite, ɔ̃ kɔ̃tinɥəʁa a lεz- apəle sɛ̃pləmɑ̃ nevʁozə.
il εɡzistə dε milje də sɛ̃ptomə də nevʁozə, alɑ̃ dy benɛ̃ o ɡʁavə. ɔ̃n- i ʁətʁuvə fʁekamɑ̃ dε pwɛ̃ kɔmœ̃, apʁε lεz- avwaʁ mɔ̃tʁe, ɔ̃ pasəʁa o ɡʁɑ̃də klasifikasjɔ̃ klinik :
lasteni, la nəʁasteni, la psikasteni, lɑ̃ɡwasə, lɔpsesjɔ̃, lε fɔbi, listeʁi, la siklɔtimi, la paʁanwaa.

kεl sɔ̃ lε pwɛ̃ kɔmœ̃z- o nevʁozə ?
plysz- ɑ̃n- aʁjεʁə dɑ̃ lə livʁə, nuz- avɔ̃ paʁle də lotɔʁitaʁistə. puʁkwa εt- il nevʁoze ?
εksteʁjəʁəmɑ̃ : il sɑ̃blə pɥisɑ̃, dɔminatœʁ, tʁε syʁ də lɥi, paʁfwa tʁεs « bɔn », dɔnɑ̃ tu, sə sεɲɑ̃ o katʁə vεnə, nə ʁəfyzɑ̃ ʁjɛ̃ εtseteʁa.
ɛ̃teʁjəʁəmɑ̃ : il sə sɑ̃ ɛ̃feʁjœʁ e ɛ̃pɥisɑ̃, il ε pø syʁ də lɥi, il epʁuvə dε sɑ̃timɑ̃ də pœʁ, dɔstilite e də kylpabilite.
dɔ̃k, ʒeneʁaləmɑ̃, il i a dekalaʒə ɑ̃tʁə lə kɔ̃pɔʁtəmɑ̃ εksteʁjœʁ e lε tɑ̃dɑ̃səz- ɛ̃teʁjəʁə dœ̃ nevʁoze. ʃεʁʃɔ̃z- ɑ̃kɔʁə dotʁə- pwɛ̃ kɔmœ̃ :
suliɲe la vi dy nevʁoze ε ɡuvεʁne paʁ dε fɔʁsəz- ɛ̃kɔnɥz- e ɔpskyʁə, syʁ lekεlləz- il na okœ̃ kɔ̃tʁolə. səla sə vwa dɑ̃ lε kɔ̃plεksə, lε sɑ̃timɑ̃ dɛ̃feʁjɔʁite pεʁmanɑ̃, lεz- ɔpsesjɔ̃z- εtseteʁa. fʁød dizε : «… il ε sɑ̃blablə o kavalje ki, kʁwajɑ̃ ɡide sɔ̃ ʃəval, ε kɔ̃dɥi u lə ʃəval vø ale… »
suliɲe lə nevʁoze ε tuʒuʁ viktimə də kɔ̃fliz- ɛ̃teʁjœʁ. ʁapəlɔ̃ nu lə ʃjɛ̃ də pavlɔv ki, ezitɑ̃ duluʁøzəmɑ̃ ɑ̃tʁə œ̃ sεʁklə e ynə εllipsə, sɔ̃bʁə dɑ̃z- ynə kʁizə nevʁɔtikə. suvənɔ̃ nuz- eɡaləmɑ̃ də la psikanalizə, e dε kɔ̃fli puvɑ̃ εɡziste ɑ̃tʁə no fɔʁsəz- ɛ̃stɛ̃ktivəs (lə « sa ») , e no fɔʁsə- mɔʁalə dɥz- a ledykasjɔn (lə « syʁ mwa ») .
suliɲe lə nevʁoze ʃεʁʃə ɛ̃kɔ̃sjamɑ̃ a ʁezudʁə sa sufʁɑ̃sə paʁ dε sɔlysjɔ̃ də kɔ̃pʁɔmi, ki lɑ̃pεʃe də vwaʁ labimə sə tʁuvɑ̃ ɑ̃ lɥi.
suliɲe lə nevʁoze ε plɔ̃ʒe dɑ̃z- ynə ɑ̃ɡwasə, paʁfwa vaɡ, paʁfwa teʁifjɑ̃tə.
suliɲe lə nevʁoze ε suvɑ̃ œ̃n- ɛ̃fɑ̃tilə paʁsjεl u tɔtal. il ʁeaʒi a laʒə adyltə kɔmə il lə fəzε dyʁɑ̃ sɔ̃n- ɑ̃fɑ̃sə u sɔ̃n- adɔlesɑ̃sə. il ʁεstə fikse a dε sitɥasjɔ̃z- ɑ̃teʁjəʁə, dɔ̃ il nə paʁvjɛ̃ pa a sə deɡaʒe. paʁ εɡzɑ̃plə, ynə famə nevʁoze pø aʒiʁ ɑ̃vεʁ sɔ̃ maʁi kɔmə εllə ʁeaʒisε dəvɑ̃ sɔ̃ pεʁə, u bjɛ̃ tutə la vi dœ̃n- ɔmə adyltə nevʁoze εt- ɔʁɡanize otuʁ də kɔ̃plεksə dɑ̃fɑ̃, εtseteʁa.
suliɲe lə nevʁoze εt- ɛ̃kapablə də sadapte a la ʁealite e a la sɔsjete. il ʁepɔ̃ də fasɔ̃ ʁiʒidə, (fɥitə, pœʁ, atak, εtseteʁa. ) malɡʁe tutə sɔ̃n- ɛ̃tεlliʒɑ̃sə pɔsiblə.

kε sə kə la psikozə ?
la difeʁɑ̃sə ɑ̃tʁə nevʁozə e psikozə ʁezidə dɑ̃ lə dəɡʁe də kɔ̃sjɑ̃sə ka la pεʁsɔnə də sɔ̃n- eta.
paʁ εɡzɑ̃plə : ʒə sypozə ynə pεʁsɔnə sufʁɑ̃ dalysinasjɔ̃, ki « vwa lə djablə ». si εllə ε kɔ̃vɛ̃kɥ də labsyʁdite də sɔ̃-alysinasjɔ̃, εllə ε nevʁoze. si εllə kʁwa o kɔ̃tʁεʁə, a la pʁezɑ̃sə ʁeεllə dy djablə, εllə εt- atɛ̃tə də psikozə.
otʁə εɡzɑ̃plə : ynə pεʁsɔnə nevʁoze pø imaʒine sɑ̃ sεsə kεllə fε də tʁε ɡʁɑ̃də ʃozə, kεllə ε ʃεf dəta, ɡʁɑ̃ kapitεnə, ɡʁɑ̃ medəsɛ̃ εtseteʁa. εllə sε kə sεt- absyʁdə, mε sε ʁεvəʁjəs « lɥi fɔ̃ dy bjən », ɑ̃ lɥi pεʁmεtɑ̃ də fɥiʁ sa ʁealite ɛ̃teʁjəʁə. mε si œ̃n- ɛ̃dividy kʁwa εtʁə napɔleɔ̃, il εt- atɛ̃ də psikozə. il dəvjɛ̃ alɔʁz- etʁɑ̃ʒe a la ʁealite (aljene eɡal etʁɑ̃ʒəʁ) . dɑ̃z- ynə psikozə, lə maladə ε dɔ̃k ɛ̃kapablə də fεʁə la kʁitikə də sɔ̃n- eta. il nɑ̃n- a pa kɔ̃sjɑ̃sə.
lə tεʁmə psikozə ε suvɑ̃ defini paʁ œ̃n- adʒεktif : psikozə senilə, pɔlɛ̃evʁitikə, manjakə depʁesivə, alysinatwaʁə, tɔksikə, ɛ̃fεktjøzə, εtseteʁa.
sεʁtεnə nevʁozəz- ɔ̃ ləʁ « pɑ̃dɑ̃t » dɑ̃ lε psikozə. paʁ εɡzɑ̃plə, lɔpsesjɔn (ki ε fʁekamɑ̃ œ̃ sɛ̃ptomə də nevʁozə) a sɔ̃ kɔʁεspɔ̃dɑ̃ dɑ̃ la skizɔfʁenjə (ki εt- ynə psikozə) . nuz- alɔ̃ vwaʁ səla pwɛ̃ paʁ pwɛ̃.
kεllə sɔ̃ lε nevʁozə lε plys ʁepɑ̃dɥ ?

ɑ̃ pʁəmje ljø, lε nevʁozə ljez- o dezekilibʁə psiʃikə. lɔmə mɔdεʁnə vit aʁtifisjεllmɑ̃, nɔtʁə kyltyʁə plɔ̃ʒə lɛ̃dividy dɑ̃ lε tʁaka, laʒitasjɔ̃, la kɔ̃petisjɔ̃, lepɥizəmɑ̃, lə bʁɥi, lə buʁʁaʒə də kʁanə ɛ̃sɑ̃se. lalkɔl, lεz- εksitɑ̃, lε kalmɑ̃ saʃεte osi fasiləmɑ̃ kə dε pɔmə də teʁə. leʁedite fizikə e psikɔlɔʒikə dεz- ɑ̃fɑ̃ dəvjɛ̃ də plysz- ɑ̃ plys ʃaʁʒe. la delɛ̃kɑ̃sə ʒyvenilə oɡmɑ̃tə dɑ̃ defʁεjɑ̃tə pʁɔpɔʁsjɔ̃. ɔʁ, la plypaʁ dε delɛ̃kɑ̃ ʒyvenilə sɔ̃ dε nevʁoze, kynə psikɔlɔʒi pʁevɑ̃tivə oʁε pʁɔbabləmɑ̃ sove ! lε devjasjɔ̃z- e lεz- ɔpsesjɔ̃ sεksɥεllə, su tutə lœʁ fɔʁmə, dəvjεne ʁεnə də la sɔsjete. il nε dɔ̃k nylmɑ̃ etɔnɑ̃ kə la nevʁozə swa ynə maladi dy sjεklə…
la nevʁozə ʃe lɑ̃fɑ̃

lə depistaʒə dε dezekilibʁəz- ɑ̃fɑ̃tɛ̃z- εt- evidamɑ̃ tʁεz- ɛ̃pɔʁtɑ̃. sε tu lə pʁɔblεmə də la pʁevɑ̃sjɔ̃ dε ɡʁɑ̃də nevʁozəz- adyltə ! il ε suvɑ̃ εze də lε detεkte e lεz- anyle, dotɑ̃ plys kə lə dezekilibʁə ɑ̃fɑ̃tɛ̃ sə manifεstə ʁapidəmɑ̃.
a) dəs tʁublə dy kaʁaktεʁə sɔ̃t- ɔpsεʁve. o ljø davwaʁ la vivasite e lɛ̃stabilite də sɔ̃n- aʒə, lɑ̃fɑ̃ sə mɔ̃tʁə ʁiʒidə ət « tʁɔp stablə ». il εt- εɡziʒɑ̃ e ɔpstine. il dezɔbei aɡʁesivəmɑ̃, kɔ̃tʁədi, e sɔpozə a sɔ̃ miljø dynə fasɔ̃ anɔʁmalə. il ε ɔstilə, budə e mɑ̃. sɔ̃ kaʁaktεʁə dəvjɛ̃t « ʁɑ̃fεʁme » εt byte. la paʁεsə fε sɔ̃n- apaʁisjɔ̃. əɡaləmɑ̃ ynə timidite εɡzaʒeʁe e lipəʁemɔtivite. sə mɔ̃tʁə paʁfwa də ɡʁɑ̃də ʁevɔltə, dε fyɡ, lə vaɡabɔ̃daʒə, lə vɔl…
b) dəs manifεstasjɔ̃ fizikz- apaʁεse fʁekamɑ̃ dɑ̃ lε nevʁozəz- ɑ̃fɑ̃tinə. paʁ εɡzɑ̃plə : lenyʁezjə (pipi o lit) , lə beɡεmɑ̃, lε tik, lεz- aksidɑ̃z- a fɔʁmə isteʁik, εtseteʁa.
sε dɑ̃ lə miljø familjal kə la nevʁozə ɑ̃fɑ̃tinə sə mɔ̃tʁə lə mjø. lə ʒənə nevʁoze tjɛ̃ a pʁezɑ̃te oz- otʁə- sɔ̃n- aspε lə plys favɔʁablə… e ʁezεʁvə a la famijə sε plys movεz- elɑ̃. il ε dɔ̃k suvɑ̃ difisilə də tʁuve ʁapidəmɑ̃ lε kozə dy dezekilibʁə. ε sə lə miljø familjal ? ε sə la pʁedispozisjɔ̃ də lɑ̃fɑ̃ ? si œ̃n- ɑ̃fɑ̃ εst « pʁedispoze », ɔ̃ kɔ̃pʁɑ̃ kil swa difisilə o paʁɑ̃ də « ɡaʁde leɡlizə o miljø dy vilaʒə »… ! lə dezekilibʁə dε paʁɑ̃ pø εtʁə la kozə də la nevʁozə ɑ̃fɑ̃tinə, kɔmə səla sə pasə suvɑ̃. mε paʁfwa, la « fεblesə » dəs edykatœʁ nε kœ̃ dekuʁaʒəmɑ̃ dəvɑ̃ linytilite də lœʁz- efɔʁ… il fo dɔ̃k, kɔmə tuʒuʁ, dɔne tus sε swɛ̃z- a la ʁəʃεʁʃə dε kozə.
lε kozə fʁekɑ̃tə dε nevʁozəz- ɑ̃fɑ̃tinə

nuz- avɔ̃ mɔ̃tʁe (εn psikanalizə) , lə ʁolə dy kɔ̃plεksə dødipə e dy kɔ̃plεksə də kastʁasjɔ̃, dɔ̃ ɔ̃n- iɲɔʁə, tʁo ɑ̃kɔʁə, lε ʁepεʁkysjɔ̃ pɔsiblə. sə sɔ̃t- alɔʁ lε sɑ̃timɑ̃ dɛ̃feʁjɔʁite, də kylpabilite, dɔstilite, ki kɔ̃stitɥe lamɔʁsə idealə də la nevʁozə fytyʁə. œ̃ dezekilibʁə ɑ̃fɑ̃tɛ̃ ε dajœʁ suvɑ̃ a bazə afεktivə. il nə fo pa ublje lə ɡʁɑ̃ nɔ̃bʁə dadaptasjɔ̃ dəmɑ̃dez- a lɑ̃fɑ̃ ! nə səʁε sə kə la klasikə adaptasjɔ̃ a laʁive dœ̃ pəti fʁεʁə u dynə pətitə sœʁ. lɛ̃tεlliʒɑ̃sə dε paʁɑ̃ nə syfi pa tuʒuʁz- a elimine lə ʃɔk də ʒaluzi, ki kɔ̃tinɥ a tuʁne dɑ̃ lɑ̃fɑ̃ kɔmə ynə fɔʁsə ɔpskyʁə dɔ̃ il na pa kɔ̃sjɑ̃sə. suvɑ̃ eɡaləmɑ̃, boku dɑ̃fɑ̃ sə tʁuve dɑ̃z- ynə sitɥasjɔ̃ difisilə. il ʒyʒe kə ladaptasjɔ̃ lœʁ εt- ɛ̃pɔsiblə. il fɔ̃ alɔʁs « maʁʃə aʁjεʁə », e sə ʁefyʒje dɑ̃z- ynə sitɥasjɔ̃ ɛ̃fɑ̃tilə. puʁkwa ? paʁsə kil si sɑ̃te ɑ̃ sekyʁite e œʁø. sεt- ɛ̃si kə sεʁtɛ̃z- adɔlesɑ̃ ʁεstεnt « ɑ̃fɑ̃ts »… u sə ʁefyʒje dɑ̃ la maladi, afɛ̃ də kɔ̃sεʁve lafεksjɔ̃ e latɑ̃sjɔ̃ dε paʁɑ̃. də plys, tu sə ki pʁɔvɔkə dε sɑ̃timɑ̃ də fʁystʁasjɔ̃, dymiljasjɔ̃, də pœʁ, ʁiskə damɔʁse ynə nevʁozə. o mɔmɑ̃ də la pybεʁte, ɑ̃fɛ̃, syʁʒiʁɔ̃ lε ɡʁɑ̃ kɔ̃fliz- ɛ̃teʁjœʁ : kɔ̃fli sεksɥεl, ʁəliʒjø, mɔʁo, filozɔfik, εtseteʁa.
lə tʁεtəmɑ̃ də la nevʁozə ɑ̃fɑ̃tinə

lε ʁasinə də la nevʁozə ɑ̃fɑ̃tinə sə tʁuve ʁaʁəmɑ̃ ɑ̃ pʁɔfɔ̃dœʁ. mεmə si lε paʁɑ̃ sə tʁuve ɛ̃pɥisɑ̃z- a la ɡeʁiʁ, il syfi suvɑ̃ də kεlk seɑ̃sə psikɔlɔʒik puʁ kupe sε ʁasinə. la vi na pa ɑ̃kɔʁə y lə tɑ̃ də sɔʁɡanize, e də sə kʁistalize otuʁ də la ʒənə nevʁozə, sε puʁkwa il ε fʁekamɑ̃ inytilə daplike lε ɡʁɑ̃də psikɔteʁapi. il εɡzistə də nɔ̃bʁøks « tεsts » paʁtikyljεʁəmɑ̃ dεstinez- oz- ɑ̃fɑ̃, eɡaləmɑ̃ dε ʒø də ɡiɲɔl, dε desɛ̃, εtseteʁa. paʁ sε ʒøz- e desɛ̃, lɑ̃fɑ̃t « pʁɔʒεtə » səs tɑ̃dɑ̃sə kɔ̃sjɑ̃təz- u ʁəfule. il εɡzistə dɑ̃ lε desɛ̃ dɑ̃fɑ̃ œ̃ sɛ̃bɔlismə pʁimitif, ki pεʁmε də detεkte lε sɑ̃timɑ̃ pʁɔfɔ̃. lɑ̃fɑ̃ sə pʁεtə vɔlɔ̃tjez- a sε ʒø, sɔn « sεkʁət » ʁəmɔ̃tə a la syʁfasə, il εt- imedjatəmɑ̃ nɔte paʁ lə psikɔlɔɡ, ki desidə alɔʁ də la maʁʃə a sɥivʁə (tʁavaj syʁ lɑ̃fɑ̃, kɔ̃vɔkasjɔ̃ dε paʁɑ̃, tʁavaj avεk lε paʁɑ̃, εtseteʁa. )
la nevʁozə ʃe ladyltə

isi eɡaləmɑ̃, la nevʁozə ε fʁekamɑ̃ də natyʁə afεktivə. tu sə pasə kɔmə si ynə paʁti də la pεʁsɔnalite dizεt « ui », e lotʁə « nɔn ». il εɡzistə boku də tʁε kɔmœ̃z- o nevʁozə : inasuvisəmɑ̃ afεktif, inasuvisəmɑ̃ sεksɥεl : tɑ̃dɑ̃sə sεksɥεlləz- ɑ̃ kɔ̃tʁadiksjɔ̃ avεk la mɔʁalə dy syʒε, εtseteʁa.
lɑ̃ɡwasə ε lə fenɔmεnə lə plys kuʁɑ̃ dɑ̃ lε nevʁozə. εllə εt- ynə ʁeaksjɔ̃ dəvɑ̃ œ̃ dɑ̃ʒe inεksistɑ̃, paʁfwa vjɔlɑ̃tə e ɛ̃sutənablə, εllə ε lə plys suvɑ̃ difyzə e ɛ̃kɔ̃sjɑ̃tə. mε, puʁ lɑ̃ɡwase, lə dɑ̃ʒe ɛ̃teʁjœʁ e ɛ̃viziblə ε tut- osi ɔbʒεktif kœ̃ dɑ̃ʒe εksteʁjəʁəmɑ̃ viziblə ! (ʁapəlɔ̃ nu lə pεʁfεksjɔnistə : tu sə ki mεt ɑ̃ dɑ̃ʒe sɔ̃n- apaʁɑ̃sə də pεʁfεksjɔ̃ deklɑ̃ʃə lɑ̃ɡwasə. il ʃεʁʃə alɔʁz- a elimine sεtə ɑ̃ɡwasə ɑ̃ ʁɑ̃fɔʁsɑ̃ lapaʁɑ̃sə də pεʁfεksjɔ̃… )
dɑ̃ la nevʁozə, sə mɔ̃tʁe suvɑ̃ dε tʁublə fizikəs (fenɔmεnə də « kɔ̃vεʁsjɔn ») . sə sɔ̃ dε mytismə, dε paʁalizi, dε kɔ̃vylsjɔ̃… lεkzema pø apaʁεtʁə, e depɑ̃ fʁekamɑ̃ dy psiʃismə, ɛ̃si kə dε manifεstasjɔ̃ kytane dɔʁdʁə yʁtikaʁjɛ̃.
lε nevʁozə pəve pʁɔdɥiʁə u ʁɑ̃fɔʁse œ̃n- epɥizəmɑ̃ nεʁvø. la lytə ɛ̃teʁjəʁə nə sεsə ʒamε, syʁtu kɑ̃t- εllə a ljø dɑ̃ lε ʁeʒjɔ̃z- ɔpskyʁə dy sybkɔ̃sjɑ̃. boku də nevʁozə ʁəmɔ̃te a lɑ̃fɑ̃sə, la ʁasinə ε dəvənɥ pɥisɑ̃tə, sɔlidəmɑ̃ plɑ̃te, e diʁiʒə tutə la vi dy syʒε…
lε kozə dε nevʁozəz- adyltə

yn) la pʁedispozisjɔ̃ fizikə pø εtʁə ɛ̃pɔʁtɑ̃tə. ka fʁekɑ̃ : taʁəz- eʁeditεʁə, sifili, kɔ̃sɑ̃ɡinite, alkɔlismə, εtseteʁa.
døks) la kozə ε paʁfwa pyʁəmɑ̃ fizikə : ɛ̃tɔksikasjɔ̃, ɛ̃fεksjɔ̃, epɥizəmɑ̃, tʁubləz- ɑ̃dɔkʁinjɛ̃, tʁubləz- epatikz- u ɡastʁo ɛ̃tεstinoz- εtseteʁa.
tʁwas) ləs kozə lε plys kuʁɑ̃tə ʁεste səpɑ̃dɑ̃ lε kɔ̃fliz- ɛ̃teʁjœʁ. il sɔ̃, nəf fwa dyʁ dis, də natyʁə sεksɥεllə, ʁəliʒjøzə u familjalə. sə mɔ̃tʁe alɔʁ dε sɑ̃timɑ̃ pʁɔlɔ̃ʒez- e pʁɔfɔ̃ də kylpabilite, dε skʁypylə lɑ̃sinɑ̃, dε dutəz- ɑ̃ksjø…
katʁə) si la ʁasinə sə tʁuvə dɑ̃ lɑ̃fɑ̃sə, il εɡzistə yn « blɔkaʒə » afεktif (ɛ̃fɑ̃tilisməs) , ɑ̃ kɔ̃tʁadiksjɔ̃ tɔtalə avεk lεz- adaptasjɔ̃ dəmɑ̃dez- a ladyltə.
lastenjə (dœ̃ mo ɡʁεk eɡal sɑ̃ fɔʁsə)
lasteni εt- œ̃ mɑ̃kə də fɔʁsə. εllə pʁɔdɥi ynə ɡʁɑ̃də fatiɡ dε lə ʁevεj e ynə difikylte də tʁavaj. la difikylte də « vulwaʁ » apaʁε eɡaləmεnt (abuljə) . ɛ̃pɔsibilite də fikse sɔ̃n- atɑ̃sjɔ̃. sɑ̃sasjɔ̃ də vidə dɑ̃ la tεtə. ɔ̃ ʁətʁuvə dɑ̃ lasteni boku də sɛ̃ptomə də la depʁesjɔ̃, avεk lakεllə εllə sə kɔ̃fɔ̃ suvɑ̃.
kozə fʁekɑ̃tə də lasteni : tʁavaj εksesif : miljø sɔsjal u familjal fizikəmɑ̃ epɥizɑ̃, kɔ̃valesɑ̃sə də ɡʁipə, ɛ̃fεksjɔ̃, ɛ̃tɔksikasjɔ̃, mɑ̃kə də vitaminə, εtseteʁa.
la nəʁasteni
la nəʁasteni εt- ynə asteni pεʁmanɑ̃tə. sεt- ynə depʁesjɔ̃ ʒeneʁalize dy sistεmə nεʁvø, dɔ̃ lə pɔtɑ̃sjεl ε diminye. lə sistεmə nəʁo veʒetatif sə deʁεɡlə, lafεblisəmɑ̃ seʁebʁal ε paʁfwaz- ɛ̃pɔʁtɑ̃. ɔʁ, laʁmɔnjø fɔ̃ksjɔnəmɑ̃ də lekɔʁsə seʁebʁalə εt- ɛ̃dispɑ̃sablə a la bɔnə distʁibytjɔ̃ dεz- ɛ̃pylsjɔ̃z- elεktʁik nεʁvøzə.
sə deʁεɡləmɑ̃ mɔ̃tʁə alɔʁ sε kaʁakteʁistik. lε ʁeaksjɔ̃ dy nəʁastenikə sɔ̃t- inatɑ̃dɥ, ʃɑ̃ʒɑ̃tə, bʁysk, paʁadɔksalə, illɔʒik, dəməzyʁe. sɔ̃n- iʁitabilite ε ɡʁɑ̃də, puʁ œ̃ ʁjɛ̃. il pasə də lεksitasjɔn « ʒwajøzə » o dekuʁaʒəmɑ̃ lə plys pʁɔfɔ̃, sɑ̃ kə ʁjɛ̃ nə pɥisə lə fεʁə pʁevwaʁ. il pʁezɑ̃tə tutə ynə vaʁjete də sɛ̃ptomə, dɔ̃ la deməzyʁə mɔ̃tʁə bjɛ̃ la movεzə ʁepaʁtisjɔ̃ dεz- ɛ̃pylsjɔ̃ nεʁvøzə, dəvənɥəs « anaʁʃikəs ».
lε sɛ̃ptomə ʒeneʁo də la nəʁasteni

ɑ̃ pʁəmje ljø, ynə ɡʁɑ̃də fatiɡ. ynə sɑ̃sasjɔ̃ dɛ̃pɥisɑ̃sə fizikə, depɥizəmɑ̃ nεʁvø, myskylεʁə e seʁebʁal. lə nəʁastenikə sə sɑ̃ fεblə e iʁitablə, syʁtu apʁε lə ʁevεj, e dyʁɑ̃ la matine. il ʃεʁʃə alɔʁ kəʁεllə puʁ œ̃ ʁjɛ̃. sεt eta sameljɔʁə ɑ̃ fɛ̃ dapʁε midi e dɑ̃ la swaʁe, suvɑ̃ il sə sεnt « mεʁvεjøzəmɑ̃ bjɛ̃ apʁεz- ɥi œʁ dy swaʁ… » (il i a dɔ̃k isi œ̃ fenɔmεnə dεksitasjɔ̃, eta səɡɔ̃ də lepɥizəmɑ̃, kɔmə nu lavɔ̃ vy dɑ̃ la fatiɡə) la sɑ̃sasjɔ̃ depɥizəmɑ̃ dy nəʁastenikə vaʁi dajœʁ tʁε fɔʁtəmɑ̃, dœ̃n- ɛ̃stɑ̃ a lotʁə… isi eɡaləmɑ̃ lε ʁeaksjɔ̃ sɔ̃ paʁadɔksalə, tu səla sɑ̃blə ɛ̃kɔ̃pʁeɑ̃siblə, e etɔnə lɑ̃tuʁaʒə… ki nε pa lwɛ̃ dεstime tu səla kɔmə dε ʃozəs « imaʒinεʁəs » !
otʁə- sɛ̃ptomə də la nəʁasteni

a) mo də tεtə ɑ̃ kaskə, u lɔkalizez- o fʁɔ̃, a la nykə, a la tɑ̃pə. sε dulœʁ sɔ̃ suvɑ̃ vjɔlɑ̃təz- e pʁɔfɔ̃də. lε mo də tεtə apaʁεse syʁtu lə matɛ̃, u dyʁɑ̃ la diʒεstjɔ̃.
«… efləʁe lə sɔl dy talɔ̃ mə fəʁε kʁje də duləʁ », di œ̃ nəʁastenikə.
u : «… ma tεtə ε kɔmə kɔ̃pʁime paʁ œ̃ sεʁklə dasje… »
u : «… lə fε də mə pεɲe, u mεmə lə sɛ̃plə kɔ̃takt dy pεɲə ʁɑ̃fɔʁse mε mo də tεtə… »
il saʒi isi dœ̃ tʁublə sɑ̃sitif.
b) otʁə tʁublə sɑ̃sitif : dulœʁ dɑ̃ la kɔlɔnə vεʁtebʁalə (ʁaʃjalʒjə) . εllə sə lɔkalize fʁekamɑ̃ a la nykə, u dɑ̃ lε ʁeʒjɔ̃ lɔ̃bεʁəz- u sakʁe. lε ʁaʃjalʒiz- iʁadje paʁfwa vεʁ lεz- ɑ̃ʃə.
«… sε kɔmə si œ̃ kuʁɑ̃ ɡlase siʁkylε lə lɔ̃ də ma kɔlɔnə vεʁtebʁalə… »
u : «… sε kɔmə si ma nykə etε ʁɑ̃plase paʁ ynə plakə dasje… ».
k) dɑ̃ la mεmə kateɡɔʁi dε tʁublə sɑ̃sitif : də duluʁøzə nevʁalʒi ʁiske dapaʁεtʁə. də mεmə la po dəvjɛ̃ εɡzaʒeʁemɑ̃ sɑ̃siblə o fʁwa e o ʃo.
«… tuʃe œ̃n- ɔbʒε fʁwa, nə səʁε sə kynə pεʁə də sizo, mə fε tʁɑ̃ble tu lə kɔʁ, kɔmə si ʒalεz- avwaʁ ynə kʁizə nεʁvøzə… »
d) otʁə- sɛ̃ptomə : buʁdɔnəmɑ̃ paʁfwaz- ɛ̃sypɔʁtablə, sɑ̃plifjɑ̃ avεk la fatiɡ ɛ̃sɔmni, tʁɑ̃bləmɑ̃ vεʁtiʒə tʁublə ɡastʁikz- ɛ̃pɔʁtɑ̃ kɔ̃stipasjɔ̃ fʁekɑ̃tə kɔlik spasmə deʁεɡləmɑ̃ sεksɥεl ʁeaksjɔ̃ vjɔlɑ̃tə a la lymjεʁə e o bʁɥi.
la denytʁisjɔ̃ ε paʁfwaz- ase ʁapidə, puvɑ̃ pʁɔvɔke ynə desɑ̃tə dεz- ɔʁɡanə viseʁo.
tus sε sɛ̃ptomə mɔ̃tʁe bjɛ̃ dε ʁeaksjɔ̃z- anaʁʃik dy sistεmə nεʁvø, tʁublə sɑ̃sitif, viseʁo, ʁεspiʁatwaʁə, diʒεstif. il i a dε tʁublə fɔ̃ksjɔnεl kaʁdjakəs (ipɔtɑ̃sjɔ̃, fosəz- ɑ̃ʒinə də pwatʁinə) ki epuvɑ̃te paʁfwa lə maladə.
dε tʁublə mɔʁo sə ɡʁefe-abitɥεllmɑ̃ syʁ la nəʁasteni. paʁsə kə lekɔʁsə seʁebʁalə (sjεʒə də la vɔlɔ̃te e dε sɑ̃sasjɔ̃ kɔ̃sjɑ̃təs) εst ɑ̃ ʁapɔʁ etʁwa avεk lə sistεmə nεʁvø sɛ̃patikə (sjεʒə pʁɛ̃sipal dεz- emɔsjɔ̃z- e də tu sə ki sə pasə ɑ̃ dəɔʁ də la kɔ̃sjɑ̃sə e də la vɔlɔ̃te)
ʃe lə nəʁastenikə, lafεblisəmɑ̃ seʁebʁal ε flaɡʁɑ̃. la memwaʁə εt- ɛ̃fidεlə. il i a œ̃ mɑ̃kə də kuʁdinasjɔ̃ dε muvəmɑ̃z- e dεz- ide la vɔlɔ̃te diminɥ. il ezitə, il dutə, il sə tɔʁtyʁə puʁ la mwɛ̃dʁə aksjɔ̃, lə mwɛ̃dʁə aʃa, la mwɛ̃dʁə desizjɔ̃. e il sufʁə, dotɑ̃ plys kil ε paʁfεtəmɑ̃ kɔ̃sjɑ̃ də sa maladi…
kεllə sɔ̃ lε kozə də la nəʁasteni ? sɔ̃ tεllə fizik ? sɔ̃ tεllə psiʃik ? ɡʁɔso mɔdo, tu detʁakəmɑ̃ nεʁvø pø abutiʁ a la nəʁasteni. lε kozə pəve εtʁə vaʁje, mεz- εlləz- abutise tutəz- a lɛ̃syfizɑ̃sə nεʁvøzə. lεz- emɔsjɔ̃, a εllə sələ, sɔ̃ la suʁsə pʁɛ̃sipalə də nɔ̃bʁøzə pεʁtyʁbasjɔ̃. tutə emɔsjɔ̃ sə ʁepεʁkytə dɑ̃ la tɔtalite də lɔʁɡanismə, e a dɔ̃k dεz- efε fizikz- e psiʃik. nu veʁɔ̃ bjɛ̃to səsi : si, puʁ ynə ʁεzɔ̃ kεlkɔ̃kə, ynə fatiɡ seʁebʁalə sɛ̃stalə, lεz- emɔsjɔ̃ ʁɑ̃fɔʁse lœʁ pɥisɑ̃sə dɑ̃ lε dɔmεnə viseʁo. lεz- ɔpeʁasjɔ̃ sypeʁjəʁəs (vɔlɔ̃te, kɔ̃sjɑ̃sə, ʃwa, desizjɔ̃, kɔeʁɑ̃sə, ɑ̃vεʁɡyʁə də laksjɔn) sɔ̃ alteʁe.
a lœʁ plasə, sə devəlɔpə lemɔtivite, avεk tutə sε kɔ̃sekɑ̃səz- ɛ̃tɔksikɑ̃tə. la nəʁasteni pø dɔ̃k avwaʁ ynə ɔʁiʒinə psikɔlɔʒikə u fizikə. (syʁmənaʒəz- emɔsjɔnεl, tʁaka pʁɔlɔ̃ʒe, ɛ̃fεksjɔ̃, ɛ̃tɔksikasjɔ̃, ʁəfuləmɑ̃, eʃεk, sεksɥalite εtseteʁa. ) tutə sε kozə pɔsiblə dwave εtʁə ɑ̃vizaʒe dɑ̃ lə tʁεtəmɑ̃.
lə tʁεtəmɑ̃ də la nəʁasteni

sεtə tʁε peniblə maladi ε paʁfεtəmɑ̃ ɡeʁisablə. a kɔ̃disjɔ̃ də kɔ̃sideʁe kə lə nəʁastenikə ε maladə dɑ̃ lɑ̃tjεʁəte də sa pεʁsɔnə. lɔʁɡanismə ɑ̃tje εt- atɛ̃, mεmə sil i a lɔkalizasjɔ̃ paʁtikyljεʁə dy mal. œ̃n- εɡzamɛ̃ klinikə apʁɔfɔ̃di dwa εtʁə akɔ̃pli, il εt- absyʁdə də swaɲe lə tʁublə lə plysz- apaʁɑ̃. il ε pʁɔbablə kœ̃n- εɡzamɛ̃ psikɔlɔʒikə dwavə εtʁə fε eɡaləmɑ̃.
vwasi ynə famə nəʁastenikə. a tεllə ete epɥize paʁ dε kuʃə ? paʁ dε dezɔʁdʁə- də lyteʁys ? dε difikylte dɔmεstik ? ynə inadaptasjɔ̃ a la sεksɥalite ? œ̃ maʁjaʒə mɑ̃ke (u fɔʁse) ? paʁ dε kɔ̃plεksə ? paʁ dεz- ɛ̃tɔksikasjɔ̃ ? dεz- emɔsjɔ̃ pʁɔfɔ̃də setɑ̃dɑ̃ syʁ dεz- ane ? kεllə ε sɔ̃n- eʁedite ?
œ̃n- ɔmə nəʁastenikə. pø tεtʁə la kozə εt- εllə pyʁəmɑ̃ fizikə ? il pø saʒiʁ dɛ̃pʁeɲasjɔ̃ tybεʁkyløzə (tybεʁkylozə latɑ̃tə u fεbləmɑ̃ evɔlytivə) . u bjɛ̃ sεte nəʁasteni εt- εllə lə ʁezylta demɔsjɔ̃ sɑ̃ sεsə ʁəfule, də kɔ̃fliz- ɛ̃teʁjœʁ, deʃεk ʁepete, dynə ɑ̃fɑ̃sə inadapte, avεk deʁεɡləmɑ̃ final dy sistεmə nεʁvø ?
sε dø ka nə sɔ̃ dɔne ka titʁə dεɡzɑ̃plə. ʁəʃεʁʃe lεz- ɔʁiʒinə dœ̃ mal εt- ynə taʃə lɔ̃ɡ e difisilə. mε, kɔmə dɑ̃ tutə nevʁozə kεllə kεllə swa, listɔʁikə dy maladə dwa εtʁə fε, fizikəmɑ̃ e psikɔlɔʒikəmɑ̃. ɑ̃ fε, tutə depɑ̃sə εɡzaʒeʁe denεʁʒi, tutə emɔsjɔ̃ pʁɔlɔ̃ʒe, pəve kɔ̃dɥiʁə a la nəʁasteni, kɔmə a nɛ̃pɔʁtə kεllə nevʁozə, səlɔ̃ lə tɑ̃peʁame dy syʒε e sε pʁedispozisjɔ̃ paʁtikyljεʁə. tʁεte lə nəʁastenikə də « maladə imaʒinεʁə » u də « fεneɑ̃t » εst ynə sɔlysjɔ̃ diɲɔʁɑ̃sə u də sɔtizə.
lə ʁədʁəsəmɑ̃ nεʁvø sɛ̃pozə ɑ̃ pʁəmje ljø. ɔ̃ pʁεskʁi ʒeneʁaləmɑ̃ o depaʁ : lə ʁəpo, la stʁikninə, lə fɔspɔʁə, lεz- ɔʁmɔnə, lə kalsjɔm, e. lə tʁεtəmɑ̃ vaʁi evidamɑ̃ səlɔ̃ lε kɔ̃klyzjɔ̃ medikalə.
lə tʁεtəmɑ̃ psikɔlɔʒikə (suve nesesεʁə) eliminəʁa tutə kozə psiʃikə εjɑ̃ fε apaʁεtʁə u sə devəlɔpe la maladi. la psikɔlɔʒi ʁetabliʁa e aɡʁɑ̃diʁa la mεtʁizə də swa. εllə εdəʁa a ʁeɡylaʁize lə fɔ̃ksjɔnəmɑ̃ seʁebʁal sypeʁjœʁ. εllə fəʁa ɑ̃ sɔʁtə kə lə maladə adaptə sε fɔʁsəz- a sε bəzwɛ̃. la psikɔlɔʒi ɑ̃ pʁɔfɔ̃dœʁ ʁədʁesəʁa evɑ̃tɥεllmɑ̃ la pεʁsɔnalite fose u deʃiʁe paʁ dε kɔ̃plεksə. paʁ la, lemɔtivite puʁʁa ʁədəvəniʁ nɔʁmalə, avεk ʁepεʁkysjɔ̃-aʁmɔnjøzə syʁ lɔʁɡanismə tut- ɑ̃tje.
la nəʁasteʁi ε maləʁøzəmɑ̃ ynə maladi dy sjεklə. fase la psikɔlɔʒi e la medəsinə kεllə sεsə dεtʁə epidemikə…
la psikastenjə (də psike eɡal εspʁi e asteni eɡal fεblesə)

la psikasteni sə pɔʁtə syʁtu syʁ lə deʁuləmɑ̃ dεz- ide. də nɔ̃bʁøzə pɑ̃se dispaʁatə pase dɑ̃ lεspʁi, sɑ̃ kə lə syʒε pɥisə lε ʃase. il saʒi dynə fεblεsə psiʃikə, e nɔ̃ dynə asteni nεʁvøzə kɔmə la nəʁasteni. il i a ʃytə də la tɑ̃sjɔ̃ psikɔlɔʒikə, la sɛ̃tεzə mɑ̃talə sə fε difisiləmɑ̃. lə psikastenikə akɔ̃pli difisiləmɑ̃ dεz- aktəz- ɛ̃tεllεktɥεls (ki εɡziʒe, ʒystəmɑ̃, ynə fɔʁtə tɑ̃sjɔ̃ psikɔlɔʒikə) , mε sεz- aktivitez- otɔmatik nə sɔ̃ pa afεkte. lεz- ɔpsesjɔ̃ sɔ̃ tʁε fʁekɑ̃tə, lə mɑ̃kə də sɛ̃tεzə mɑ̃talə pεʁmε oks « paʁazitəs » psikɔlɔʒik də sɛ̃stale a lεzə. suvɑ̃, lə psikastenikə sə sɑ̃ puse a akɔ̃pliʁ sεʁtεnəz- aksjɔ̃z- ɔpozez- a sa mɔʁalə, mεz- il a fʁekamɑ̃ la fɔʁsə də ʁeziste a sεz- ɛ̃pylsjɔ̃. sεtə ʁezistɑ̃sə ε səpɑ̃dɑ̃ peniblə, lɑ̃ɡwasə apaʁε.
εɡzɑ̃plə : iks. εt- œ̃ selibatεʁə də vɛ̃t- ɥit ɑ̃.
«… sɑ̃ sεsə, ʒə lytə kɔ̃tʁə ynə ɛ̃pylsjɔ̃… ʒə la sɑ̃s tuʒuʁz- ɑ̃ mwa, mε paʁfwa, εllə eklatə paʁ kʁizə. ʒimaʒinə kə ʒə mə tʁɑ̃ʃə lεz- ɔʁɡanə ʒenito. ʒə dəməʁə paʁfwa dyʁɑ̃ ynə dəmi œʁ a mə kɔ̃sɑ̃tʁe la dəsy, ʒimaʒinə ma kastʁasjɔ̃ dɑ̃ sε plys pəti detaj, suvɑ̃ ʒapʁoʃə lε sizo də mεz- ɔʁɡanə, ʒə mə pikə leʒεʁəmɑ̃, pɥi plys fɔʁ, ʒyska sə kə ʒε mal… tu səla puʁ mə ʁɑ̃dʁə kɔ̃tə kə səla dwa εtʁə epuvɑ̃tablə. ʒε bo lyte, mεtʁə ma vɔlɔ̃te ɑ̃ ʒø, mə diʁə kə ʒə sɥiz- œ̃n- ɛ̃besilə e œ̃ manjakə… il ni a ʁjɛ̃ a fεʁə… ʒə kɔ̃tinɥ. ɑ̃sɥitə, ʒə sɥiz- epɥize, ɑ̃ sɥœʁ, tʁɑ̃blɑ̃, palə kɔmə œ̃ mɔʁ. ʒə mɑ̃fɥiz- alɔʁ də ʃe mwa. ʒε dy aʃəte œ̃ ʁazwaʁ elεktʁikə. əvεk mɔ̃ ʁazwaʁ ɔʁdinεʁə, setε teʁiblə. ʒə pasε də lɔ̃ɡ minytə, la osi, a mə ʁəɡaʁde dɑ̃ lə miʁwaʁ, apʁoʃɑ̃ lə ʁazwaʁ də mεz- ɔʁɡanə… ʒə mə sɥiz- evanui plyzjœʁ fwa. e ʒə paʁtεz- a mɔ̃ tʁavaj, nɔ̃ ʁaze e dɑ̃z- œ̃n- epɥizəmɑ̃ dɔ̃ vu nə puve pa vu fεʁə ide. »
nɔtɔ̃ dajœʁ kə sεʁtɛ̃ paʁɔksismə dɑ̃ksjete pəve abutiʁ a dε mytilasjɔ̃ ʁeεllə, a dε tɑ̃tativə də sɥisidə eɡaləmɑ̃. la tʁistεsə fε paʁti də la psikasteni. lə syʒε ʁəse kʁyεllmɑ̃ sɔ̃n- ɛ̃kapasite daʒiʁ e də vulwaʁ, il sufʁə dεz- ide kil nə paʁvjɛ̃ pa a ʃase. lεz- ɔpsesjɔ̃z- ɔ̃ paʁfwa laspε dynə ide tʁε sɛ̃plə, mε bizaʁə.
lə mɔ̃də εksteʁjœʁ pø sɑ̃ble etʁɑ̃ʒə. sεʁtɛ̃ psikastenikz- ɔ̃ lɛ̃pʁesjɔ̃ kə dε paʁti də lœʁ kɔʁ nə lœʁ apaʁtjεne pa :
«… ʒε lɛ̃pʁesjɔ̃ kə mε mɛ̃ nə sɔ̃ pa a mwa, ʒə lε ʁəɡaʁdə kɔmə dεz- ɔbʒεz- etʁɑ̃ʒe. sεt- absyʁdə, kaʁ ʒə dwa fεʁə œ̃n- efɔʁ fatiɡɑ̃ puʁ mə diʁə : sə sɔ̃ mε mɛ̃ a mwa, a mwa, a mwa… ».
dε skʁypyləz- εksesifz- e ɔpsedɑ̃z- apaʁεse :
«… ʒə veʁifi mε kɔ̃tə plys də vɛ̃ fwa. ʒə lə fεz- avεk ɑ̃ɡwasə, ʒə menεʁvə e ʒə mepɥizə. kɑ̃ ʒə lə fε ʒə mɛ̃syltə… ʒə mə di : sε la dεʁnjεʁə fwaz- e pɥi zyt ! … e ʒə ʁəkɔmɑ̃sə. si ʒə mə fɔʁsə a paʁtiʁ, ʒə ʁəvjɛ̃z- afɛ̃ də veʁifje ynə nuvεllə fwa… ».
boku dotʁə- sɛ̃ptomə sə mɔ̃tʁe suvɑ̃. dε skʁypylə, la ɔ̃tə də swa, lεz- ezitasjɔ̃, labuli, la timidite sɔsjalə. də nɔ̃bʁøzə ʁyminasjɔ̃ mɑ̃talə, lɛ̃pʁesjɔ̃ də « nə plys savwaʁ u lɔ̃ sə tʁuvə », limaʒinasjɔ̃ mɔʁbidə, də tʁε nɔ̃bʁøzə mani, dε tik.
εɡzɑ̃plə : «… kɑ̃ ʒə sɥi dɑ̃ ma kɥizinə, ʒə mə ʁɑ̃ vɛ̃ fwa dɑ̃ la salə də bɛ̃. puʁkwa, vu lə save ? puʁ veʁifje si lεz- esɥi mɛ̃ sɔ̃ pljez- e dispoze dynə fasɔ̃ paʁfεtəmɑ̃ paʁalεlə… ɔ̃ ma di kə ʒə navε ka diʁə nɔ̃. ʒε esεje, avεk ʁaʒə, a ! uiʃə ! … kεlkə ʃozə mə tiʁε vεʁ la salə də bɛ̃, a tεl pwɛ̃ kə ʒetεz- ɛ̃kapablə də fεʁə œ̃ tʁavaj kεlkɔ̃kə… ʒi alε. ʒetε sulaʒe puʁ di- minytə. pɥi səla ʁəkɔmɑ̃sε. ʒavε bo diʁə : ty vjɛ̃ də lə fεʁə, ty a veʁifje, ʒavε bo ʁəvwaʁ ɑ̃ pɑ̃se lεz- esɥi mɛ̃ dispoze paʁalεləmɑ̃… ʒə ʁətuʁnε. ʒə lε ʁəɡaʁdεz- e mə dizε : ty vwa ? il sɔ̃ paʁalεlə. bɔ̃, vu save sə kə ʒə fəzεz- alɔʁ ? ʒə lε deplasε puʁ puvwaʁ lε ʁəplase paʁalεləmɑ̃ afɛ̃ də mə kɔ̃vɛ̃kʁə ! e səla dyʁə tutə la ʒuʁne… sεtə mani nə sεsə kə si ʒə sɔʁ, mε la pʁəmjεʁə ʃozə kə ʒə fεz- ɑ̃ ʁɑ̃tʁɑ̃ ʃe mwa ε də kuʁiʁ a la salə də bɛ̃… ».
il saʒi isi də la mani də « simetʁjə », tʁε kuʁɑ̃tə. εɡziste eɡaləmɑ̃ la mani də la pʁɔpʁəte, də la pεʁfεksjɔ̃, εtseteʁa.
tutə sε manifεstasjɔ̃ psikastenik sɔ̃ dɔ̃k kɔ̃sjɑ̃tə, ʒə lə ʁepεtə, e pʁɔvɔke də vivə sufʁɑ̃sə ʃe lə syʒε, ki sə sɑ̃ ɛ̃pɥisɑ̃ a vɛ̃kʁə dεz- aksjɔ̃ kil kalifi lɥi mεmə dabsyʁdə.
tutə psikasteni ε lje paʁfwaz- a sεʁtεnə kɔ̃disjɔ̃ fizikəs (maladi, epɥizəmɑ̃, ɛ̃fεksjɔ̃s) , e tʁε suvɑ̃ mɔʁaləs (ʃɔkz- emɔsjɔnεl, kɔ̃plεksəz- afεktif, εtseteʁa. ) la psikɔteʁapi ɑ̃ pʁɔfɔ̃dœʁ dɔnə dεksεllɑ̃ ʁezylta, alje paʁfwaz- a dε teʁapøtik bjɔlɔʒik dɔ̃ nu paʁləʁɔ̃, e a la medəsinə ʁεstoʁɑ̃ lε fɔʁsə- nεʁvøzə.
lɑ̃ɡwasə (də ɑ̃ʒəʁə eɡal seʁe, ɔpʁesəʁ)

tut- εtʁə ɛ̃tεlliʒe εt- ɑ̃ɡwase. sε lə lo də lɔmə ki ʁefleʃi œ̃ pø… e sε bjɛ̃ nɔʁmal. lε myltiplə pwɛ̃ dɛ̃teʁɔɡasjɔ̃ də la vi, dy mɔ̃də e də lynive nu dəmɑ̃de də pεʁpetɥεlləz- adaptasjɔ̃. ki nu pusəʁε ɑ̃n- avɑ̃, sinɔ̃ sεtə ɑ̃ɡwasə ? ki nu fɔʁsəʁε a ʃεʁʃe, e a tʁuve, sinɔ̃ εllə, ɑ̃kɔʁə ? tutə lε maʁʃəz- ɑ̃n- avɑ̃ də lymanite, tutə lε dekuvεʁtə- siifik, aʁtistikz- e liteʁεʁə sɔ̃ baze syʁ lɑ̃ɡwasə. mε sε la ynə ɑ̃ɡwasə metafizikə kɔ̃stʁyktivə, pozitivə, e ʁəlativəmɑ̃ fεblə. dizɔ̃ kə di- puʁ sɑ̃ dɑ̃ɡwasə sɔ̃ nesesεʁəz- a lεtʁə ymɛ̃ nɔʁmal… maləʁøzəmɑ̃, il nɑ̃n- ε pa tuʒuʁz- ɛ̃si.
lɑ̃ɡwasə patɔlɔʒikə

lɑ̃ɡwasə patɔlɔʒikə, εllə, ε dεstʁyktivə. nɔ̃ sələmɑ̃ εllə detʁɥi lɛ̃dividy ki ɑ̃n- ε pɔsede, mεz- εllə aneɑ̃ti davɑ̃sə sɔ̃n- aksjɔ̃. kεllə ε la difeʁɑ̃sə ɑ̃tʁə la « pəʁ » εt l « ɑ̃ɡwasə » ? la pœʁ εt- ynə ʁeaksjɔ̃ dəvɑ̃ œ̃ dɑ̃ʒe ʁeεl. lɑ̃ɡwasə εt- ynə ʁeaksjɔ̃ dəvɑ̃ œ̃ dɑ̃ʒe ki nεɡzistə pa εksteʁjəʁəmɑ̃. səpɑ̃dɑ̃ lɑ̃ɡwasə nε pas « imaʒinεʁə » ! εllə ʁəpozə syʁ ynə pœʁ ɛ̃teʁjəʁə, paʁfwa vjɔlɑ̃tə, il aʁivə suvɑ̃ kə lɑ̃ɡwasə swa pʁɔdɥitə paʁ dε mɔtifz- ɑ̃tjεʁəmɑ̃ sybkɔ̃sjɑ̃.
lɑ̃ɡwasə patɔlɔʒikə εt- ynə sɑ̃sasjɔ̃ tʁε peniblə, akɔ̃paɲe dynə u plyzjœʁ manifεstasjɔ̃ fizik : palœʁ, tʁɑ̃bləmɑ̃, kʁizə də nεʁf, batəmɑ̃ də kœʁ, sɥœʁ, spasmə viseʁoks (paʁfwa tεllmɑ̃ duluʁø kil fɔʁse lɑ̃ɡwase a sə plje ɑ̃ døks) , sɑ̃sasjɔ̃ detufəmɑ̃, seʃəʁεsə də la buʃə, fosə ɑ̃ʒinə də pwatʁinə, ʒɑ̃bə foʃe… ynə asteni pø sɛ̃stale dɥ oz- emɔsjɔ̃ ʁepeteəs (syʁmənaʒə emɔtif) . lɑ̃ɡwasə e lɔpsesjɔ̃ sɔ̃ fʁekamɑ̃ lje.
sə kə dize lεz- ɑ̃ɡwase

lɑ̃ɡwasə sə deklɑ̃ʃə dəvɑ̃ œ̃ sɑ̃timɑ̃ də dɑ̃ʒe imine e ɛ̃detεʁmine. lə syʒε dəvjɛ̃ la pʁwa də sɔ̃n- ɑ̃ɡwasə, e sɔ̃n- εspʁi kɔ̃stʁɥi dε dʁamə, tut- ɑ̃ sə ʁɑ̃dɑ̃ kɔ̃tə də lœʁ absyʁdite ɔbʒεktivə.
εɡzɑ̃plə : «… ʒε kɔmə ynə bulə dɑ̃ la ɡɔʁʒə, e səla tutə la ʒuʁne, ʒə nə vis pa, ʒε sɑ̃ sεsə dεz- ɔpʁesjɔ̃, ʒə matɑ̃ tuʒuʁz- o piʁə katastʁɔfə kɔ̃sεʁnɑ̃ ma mεʁə. tu lə tɑ̃, ʒə la vwa ʁɑ̃vεʁse paʁ œ̃ tʁam, paʁ ynə vwatyʁə… mε syʁtu paʁ œ̃ tʁam, ʒə lɑ̃tɑ̃z- yʁle… ʒə dwa mə pase la mɛ̃ syʁ lə fʁɔ̃ puʁ esεje də ʃase tu səla, mεz- il ni a ʁjɛ̃ a fεʁə… a mɔ̃ byʁo, tut- apεl telefɔnikə mə fε pʁεskə tʁɑ̃ble… »
u «… ʒε ynə pœʁ teʁiblə datʁape lə kɑ̃se, lə mwɛ̃dʁə bɔbo ε puʁ mwa ynə sεʁtitydə, ʒə kuʁ lε medəsɛ̃, ʒə vε də lœ̃n- a lotʁə, il ʁje də mwa… ʒə sε bjɛ̃ kə sε ʁidikylə. ʒε mεmə lɛ̃pʁesjɔ̃ kə ʒə səʁε sulaʒeədavwaʁ œ̃ kɑ̃se, o mwɛ̃ sə dutə ɑ̃ɡwasɑ̃ puʁʁε sese… » (listeʁi e sεʁtεnə nevʁozə pʁezɑ̃te sə « sulaʒəmεnt ». dε sɛ̃ptomə fizik sεʁve də « supapə » o kɔ̃fli ɛ̃teʁjœʁ, sulaʒɑ̃ lə maladə də sɔ̃n- ɑ̃ɡwasə. )
a lɑ̃ɡwasə, sə ʒwɛ̃ suvɑ̃ lə dezaʁwa. la sɑ̃sasjɔ̃ dɛ̃pɥisɑ̃sə εt- absɔlɥ dəvɑ̃ lə dɑ̃ʒe imine, sə ki nə fε kə ʁɑ̃fɔʁse lə mekanismə.
la divεʁsite dε fenɔmεnə dɑ̃ɡwasə

lɑ̃ɡwasə pø εtʁə œ̃ sɛ̃plə malεzə mɑ̃tal (ide nwaʁəs) , ynə ɛ̃kjetydə ɛ̃sesɑ̃tə, u œ̃n- afɔləmɑ̃ sɑ̃ kozə apaʁɑ̃tə.
mεz- il εɡzistə eɡaləmɑ̃ la tʁε ɡʁɑ̃də ɑ̃ɡwasə teʁifjɑ̃tə, ki lεsə lə syʒε plɔ̃ʒe dɑ̃ la stypœʁ. il ʁədutə alɔʁ la fɔli iminɑ̃tə, la mɔʁ sybitə, labɔlisjɔ̃ də tus sε mwajɛ̃ dεɡzistɑ̃sə… sεtə kʁizə sə tεʁminə fʁekamɑ̃ paʁ ynə fɔʁtə emisjɔ̃ dyʁinə klεʁəs (pɔliyʁjə) .
lə ka də pɔl : pɔl a veky tutə sɔ̃n- ɑ̃fɑ̃sə dɑ̃ la pœʁ teʁiblə dy peʃe mɔʁtεl.
«… mɔ̃ pεʁə e ma mεʁə nə fəzε kə paʁle dy peʃe, dɑ̃fe e də damnasjɔ̃. a lepɔkə, ʒə lε pʁənε puʁ dε sɛ̃, vu pɑ̃se bjɛ̃ ! … ma pʁəmjεʁə kɔmynjɔ̃ a ete teʁiblə puʁ mwa. pɑ̃dɑ̃ lε mwa la pʁesedɑ̃, sə fyʁe dε pœʁz- ɑ̃ɡwase dεtʁə ɑ̃n- eta də peʃe. paʁfwa, ʒə muvʁεz- œ̃ pø a mε paʁɑ̃ ki mə dɔnε puʁ tutə ʁepɔ̃sə : modi swae lə mal e lɛ̃pyʁəte, djø tə vwa e tə ʒyʒə. mεte vuz- a la plasə dœ̃n- ɑ̃fɑ̃ ! … ʒə mə suvjɛ̃ kə lə ʒuʁ mεmə də ma kɔmynjɔ̃, ʒε atʁape dεz- ɔpsesjɔ̃… e səla na plys sese. ʒə mə kɔ̃fesε ʒə nə sε kɔ̃bjɛ̃ də fwa paʁ səmεnə, avεk ʃakə fwa, ynə pœʁ tʁɑ̃blɑ̃tə davwaʁ ublje œ̃ peʃe mɔʁtεl…
ɑ̃n- alɑ̃ a lekɔlə, ʒə ʁyminε səla, suvɑ̃ avεk epuvɑ̃tə. vuz- ɑ̃tɑ̃de ? avεk epuvɑ̃tə ! o kuʁ, mεmə ʃozə. avɑ̃ də mɑ̃dɔʁmiʁ, mεmə ʃozə. kɔmə ʒə dəvε kɔmynje ʃakə dimɑ̃ʃə, ʒə nə pɥi pa εksplike kɔ̃bjɛ̃ ʒetε teʁɔʁize, dɑ̃ leɡlizə u ʒavε lɛ̃pʁesjɔ̃ kə djø alε mekʁaze a tu mɔmɑ̃, u mə fεʁə muʁiʁ dœ̃ səl ku puʁ mə pʁɔʒəte ɑ̃n- ɑ̃fe… pεʁsɔnə nə pø kɔ̃pʁɑ̃dʁə sə kə ʒε ʁəsɑ̃ti… »
e listwaʁə də pɔl a kɔ̃tinye dyʁɑ̃ dεz- ane ? pa ynə sələ ʒuʁne nə sə pasε sɑ̃ dε dutəz- ɑ̃ɡwasɑ̃, dε skʁypylə tənajɑ̃, dεz- emɔsjɔ̃ teʁifjɑ̃tə. a laʒə də diz- ɥit ɑ̃, pɔl kɔmɑ̃sə a « ʁəɡaʁde lε fijs », dɑ̃ leta dεspʁi kɔ̃ dəvinə.
«… ʃakə fwa kə mɔ̃ ʁəɡaʁ tɔ̃bε syʁ εllə, mεmə paʁ-azaʁ, ʒə mə sɑ̃tε pʁiz- a la ɡɔʁʒə paʁ lɑ̃ɡwasə. ʒə mə mεtεz- a tʁɑ̃spiʁe, a-aləte e a tʁɑ̃ble də pœʁ… kɔmə si ʒavεz- ete pɔsede paʁ lə demɔ̃… »
paʁfwa, la ɡʁɑ̃də kʁizə dɑ̃ɡwasə sə deklɑ̃ʃε :
«… ynə bulə mə mɔ̃tε a la ɡɔʁʒə, a ɑ̃n- etufe. ʒavε də vjɔlɑ̃ spasməz- o djafʁaɡmə ki mimɔbilizε. ʒavε dε pwɛ̃təz- o kœʁ, e ʒə mə dizε : mɛ̃tənɑ̃ ty va muʁiʁ e puʁʁiʁ syʁ plasə, ɑ̃ pynisjɔ̃ də tεz- ɔʁiblə peʃe. ʒavε lɛ̃pʁesjɔ̃ dεtʁə lə ʁəby sεksɥεl də lymanite, e ʒə mə pʁesipitε dɑ̃ lə pʁəmje ɑ̃dʁwa vəny puʁ mə kaʃe, ɑ̃n- atɑ̃dɑ̃ kə səla pasə… »
il fodʁε evidamɑ̃ œ̃ livʁə ɑ̃tje puʁ dekʁiʁə, ʒuʁ apʁε ʒuʁ, lε pɑ̃se, lε dutə tɔʁtyʁɑ̃z- e lε kʁizə ka sybi pɔl… il oʁε dajœʁ py abutiʁ a la psikozə. o ljø dεtʁə ɔpsede paʁ lə peʃe mɔʁtεl, il oʁε py dəvəniʁ kɔ̃vɛ̃ky dεtʁə pɔsede dy djablə, u sə kʁwaʁə lə djablə lɥi mεmə. (sε sə kɔ̃n- apεllə lə pasaʒə də lɔpsesjɔ̃ o deliʁə)
lε kozə fʁekɑ̃tə dɑ̃ɡwasə

œ̃. œ̃ kɔ̃fli ɛ̃teʁjœʁ pʁɔdɥi ʒeneʁaləmɑ̃ də lɑ̃ɡwasə. sə kɔ̃fli ε paʁfwa sybkɔ̃sjɑ̃. la pεʁsɔnə kɔ̃statə sɔ̃n- ɑ̃ɡwasə, mεz- εt- ɛ̃kapablə dɑ̃ dɔne lε mɔtif. il ε dɔ̃k inytilə də ʁεzɔne sə ʒɑ̃ʁə dɑ̃ɡwase, mεz- il fo ʁəʃεʁʃe lε kozə pʁɔfɔ̃də, səla va də swa…
εɡzɑ̃plə : lə ka də pɔl kə nu vənɔ̃ də vwaʁ. il i avε kɔ̃fli pɥisɑ̃ ɑ̃tʁə sε pylsjɔ̃ natyʁεlls (sεksɥεllə paʁ εɡzɑ̃plə) εt sa « mɔʁalə » (ki netε kynə mɔʁalizasjɔ̃ ʁiʒidə ɛ̃poze paʁ sε paʁɑ̃ts) .
dø. lɔstilite ʁəfule εt- ynə otʁə kozə dɑ̃ɡwasə. sεtə ɔstilite apaʁε lə plys suvɑ̃ dɑ̃ lə miljø familjal, u lə miljø dy tʁavaj. si œ̃ paʁɑ̃ ε dɔminatœʁ, otɔʁitεʁə e kasɑ̃, il ε nɔʁmal kynə ɔstilite sə deklɑ̃ʃə ʃe lɑ̃fɑ̃. mε lɔstilite səʁa fʁekamɑ̃ ʁəfule avɑ̃ datɛ̃dʁə la kɔ̃sjɑ̃sə. puʁkwa ? paʁsə kə la mɔʁalə sy syʁ mwa ɛ̃tεʁdi la ʁevɔltə kɔ̃tʁə œ̃ paʁɑ̃. lɑ̃ɡwasə sybkɔ̃sjɑ̃tə sə tʁadɥi alɔʁ paʁ dε sɛ̃ptomə : ʁεvə, palpitasjɔ̃, sɥœʁ, vεʁtiʒə, tʁak pεʁmane, εtseteʁa.
εɡzɑ̃plə kuʁɑ̃ də la leʒεʁə ɑ̃ɡwasə dɔstilite : i. εt- ɑ̃plwaje də byʁo. il tʁavajə dɑ̃z- œ̃ tʁak suʁ e pεʁmanɑ̃, il sə sεnt « sɑ̃ sεsə kupablə ».
a) il epʁuvə boku dɔstilite ɑ̃vεʁ sɔ̃ ʃεf, kil mepʁizə.
b) sεtə ɔstilite lə kʁispə e pʁɔdɥi dεz- emɔsjɔ̃. sεz- emɔsjɔ̃ dəvʁε puvwaʁ sə deʃaʁʒe.
k) ɔʁ, si i. mɔ̃tʁə sɔ̃n- ɔstilite, sɔ̃ ʃεf ʁiskə də sə ʁətuʁne kɔ̃tʁə lɥi. mε, ʃez- i. , lɛ̃difeʁɑ̃sə u lɔstilite dεz- otʁə- fε nεtʁə də lɑ̃ksjete, e œ̃ malεzə « ɛ̃teʁjəʁ »
nu tʁuvɔ̃z- isi lε tʁasə dœ̃ kɔ̃plεksə dødipə. il i a dɔ̃k :
a) ɔstilite də i. bəzwɛ̃ də deʃaʁʒe sεtə ɔstilite, e də diʁə a sɔ̃ ʃəf « sə kil pɑ̃sə də lɥi », deziʁ də dɔne dε maʁk də mepʁi, də fεʁə dε ʁəmaʁk sɛ̃ɡlɑ̃tə, εtseteʁa.
b) o ljø də səla, i. ε paʁfεtəmɑ̃ ʒɑ̃til e pʁevənɑ̃. il akjεsə a sə kə di sɔ̃ ʃεf. il sə plasə « εn dəsus » də lɥi. il fε ɑ̃ sɔʁtə kə sɔ̃ ʃεf ʁəmaʁkə la pεʁfεksjɔ̃ də sɔ̃ tʁavaj. ɔ̃ puʁʁε dɔ̃k kʁwaʁə kə i. deziʁə εtʁə bjɛ̃ vy. ɔʁ, sə nε pa səla dy tu. la veʁite ε kə i. nə sypɔʁtə pa lɔstilite dεz- otʁə. i. epʁuvə dε sɑ̃timɑ̃ dɛ̃feʁjɔʁite e də kylpabilite (pas tɑ̃ ɑ̃ʒɑ̃dʁe paʁ lɔstilite kə paʁ la pozisjɔ̃ də sɔ̃ ʃεf, jeʁaʁʃikəmɑ̃ sypeʁjəʁə) , e lə mwɛ̃dʁə blamə lə plɔ̃ʒə dɑ̃ la ʁyminasjɔ̃ mɑ̃talə e lə malεzə ɑ̃ɡwase. il ε dɔ̃k « tʁε ʒɑ̃til » paʁsə kil nozə pa nə pa εtʁə ʒɑ̃til… əvite lɔstilite dεz- otʁəz- ε dɔ̃k puʁ i. œ̃ bəzwɛ̃ vital, ynə pʁezεʁvasjɔ̃ də sa sekyʁite ɛ̃teʁjəʁə.
tʁwa. lɑ̃ɡwasə ki nε si ynə ɛ̃pylsjɔ̃ mənasə œ̃ bəzwɛ̃ vital
εɡzɑ̃plə : ʒak viʁɡylə kɛ̃zə ɑ̃, pʁatikə la mastyʁbasjɔ̃ sɔlitεʁə. sɔ̃ pεʁə lɥi a fʁekamɑ̃ ʁepete : «… əkutə mwa bjɛ̃ ! si ty fε lə mal tu səl, ty atʁapəʁaz- ynə salə maladi, ty ɑ̃tɑ̃ ? ty vwa sə kə ʒə vø diʁə ? … » εt ʒak, deʒa ɛ̃feʁjɔʁize paʁ œ̃ pεʁə sevεʁə e bʁytal, a veky pɑ̃dɑ̃ dεz- ane dɑ̃ la pœʁ tʁε ʁeεllə də la sifili, kɔ̃vɛ̃ky kə la mastyʁbasjɔ̃ la pʁɔvɔkε ! o bu də kεlk tɑ̃, sεtə pœʁ sε tʁɑ̃spoze syʁ də sɛ̃plə pɑ̃se sεksɥεllə… a diz- ɥit ɑ̃, ʃakə fwa kə, dɑ̃ la ʁy il epʁuvε ynə pɑ̃se sεksɥεllə, ynə ɑ̃ɡwasə ɛ̃tɑ̃sə apaʁεsε. il ɑ̃tʁε alɔʁ dɑ̃z- œ̃n- yʁinwaʁ u œ̃ kafe, afɛ̃ də veʁifje avεk teʁœʁ si « dəs butɔ̃ nə pusε pas »… il avε ɑ̃ pεʁmanɑ̃sə də lalkɔl syʁ lɥi afɛ̃ də « puvwaʁ dezɛ̃fεkte si la salə maladi sə mɔ̃tʁεt ». nuz- imaʒinɔ̃ bjɛ̃ lεz- emɔsjɔ̃z- e lεz- ɑ̃ɡwasə ki ɔ̃ dy-abite ʒak dyʁɑ̃ dεz- ane. il a faly tutə la kɔ̃pʁeɑ̃sjɔ̃ ɔbʒεktivə dœ̃ psikɔlɔɡ puʁ ɔptəniʁ sε kɔ̃fidɑ̃səz- e lɥi mɔ̃tʁe lə mal fɔ̃de də sε kʁɛ̃tə…
e nuz- avjɔ̃ :
bəzwɛ̃ vital : nə pa avwaʁ də maladi ʒenitalə sypeʁjœʁ ɑ̃ɡwasə ɛ̃feʁjœʁ ɛ̃pylsjɔ̃s (mastyʁbasjɔn)

lɛ̃teʁε vital mənase pø εtʁə pyʁəmɑ̃ mɑ̃tal. ʒə ʁəpʁɑ̃ lə ka dynə pεʁsɔnə « matamɔʁə », ki sə kʁwa fɔʁtə e enεʁʒikə. (sεt εɡzɑ̃plə ɑ̃tʁə di- milə pɔsibləs) kεl ε sɔ̃n- ɛ̃teʁε vital ? kʁwaʁə ɑ̃ sa fɔʁsə. kεllə ε la mənasə ? kə lεz- otʁəs (u lɥi mεmə) sapεʁswave kə sεtə « fɔʁsə » kaʃə ynə ɡʁɑ̃də fεblεsə. dɔ̃k, ʃakə fwa kə sεtə mənasə sɑ̃bləʁa sə pʁesize, mεtʁa lɑ̃ɡwasə. (paʁ εɡzɑ̃plə si εllə epʁuvə də lɛ̃feʁjɔʁite, ki ʁiskə də sə mɔ̃tʁe dɑ̃ sɔ̃n- atitydə, sε ʒεstə, sε paʁɔlə, εtseteʁa. )
sε dɔ̃k lə ka də tus sø ki nə sɔ̃ pa sə kil paʁεse εtʁə, a lœʁ pʁɔpʁəz- iø kɔmə oz- iø dεz- otʁə… ilz- ɔ̃ bəzwɛ̃ də kʁwaʁə a lotɑ̃tisite də lœʁ aspε εksteʁjœʁ. lɑ̃ɡwasə dəməʁə tuʒuʁ pʁezɑ̃tə e suʁdə, kɔmə ynə sɔʁtə də pεʁpetɥεl malεzə ɛ̃teʁjœʁ.
e nuz- avɔ̃ :
ɛ̃teʁε vital : kʁwaʁə ɑ̃ sə kil paʁεse εtʁə sypeʁjœʁ ɑ̃ɡwasə ɛ̃feʁjœʁ ɛ̃pylsjɔ̃s (pʁɔdɥitə paʁ sə kil sɔ̃ ʁeεllmεnt)
lɔpsesjɔn (də ɔpsidəʁə eɡal asjeʒəʁ)

lɔpsesjɔ̃ εt- œ̃ sɑ̃timɑ̃ u ynə ide εsesivəmɑ̃ peniblə, εllə sə pʁezɑ̃tə a lεspʁi də fasɔ̃ ʁepete e suvɑ̃ atʁɔsə. lide ε tənasə, duluʁøzə, pʁɔdɥizɑ̃ də fɔʁtəz- ɑ̃ɡwasə, avεk tutə lœʁ kɔ̃sekɑ̃sə fizjɔlɔʒikz- e psikɔlɔʒik.
εllə detεʁminə boku daktə dy syʒε. lɔpsesjɔ̃ sə pʁezɑ̃tə suvɑ̃ paʁ kʁizə. il syfi dœ̃ mo, dynə ide, u dœ̃ fε puʁ la deklɑ̃ʃe. sε kɔmə si, dɑ̃ lə syʒε, sɔmεjε ynə pɥisɑ̃sə tuʒuʁ pʁεtə a sevεje. mε kɔmə il ʁəse labsyʁdite də sɔ̃n- ɔpsesjɔ̃, ynə lytə sɑ̃ɡaʒə : sε la batajə ɑ̃tʁə la ʁεzɔ̃ e lɔpsesjɔ̃.
du, epɥizəmɑ̃ kɔ̃plε e duluʁø, ki lεsə lɔpsede vide də tutə sε fɔʁsə, e dezεspeʁe.
il nə fo evidamɑ̃ pa kɔ̃fɔ̃dʁə : si œ̃n- εʁ də myzikə ʁəvjɛ̃ malɡʁe swa, lə syʒε diʁa : « sεt εʁ mɔpsεdə ». sə sɑ̃timɑ̃ pø εtʁə dezaɡʁeablə, mε na evidamɑ̃ ʁjɛ̃ a vwaʁ avεk lɔpsesjɔ̃ veʁitablə.
lɔpsesjɔ̃ εt- ynə maladi tʁε ʁepɑ̃dɥ. εllə akɔ̃paɲə suvɑ̃ lε nevʁozəz- e lε psikozə. εllə va də la pətitə ɔpsesjɔ̃ ɑ̃ɡwasɑ̃tə a la tʁε ɡʁɑ̃də ɔpsesjɔ̃ epɥizɑ̃tə. (səs ɔpsesjɔ̃ tuʃe plys fʁekamɑ̃ lε ɡʁɑ̃ dɔmεnə nevʁɔtik, ɔpsesjɔ̃ ʁəliʒjøzə, familjalə, sεksɥεllə, də maladi, də pεʁfεksjɔ̃, də ʒystisə, diʒjεnə, də dəvwaʁ, də ʁεspɔ̃sabilite) .
il fo ʁənɔ̃se a sataʃe a tεllə u tεllə ɔpsesjɔ̃, mε dekʁiʁə lə klima ʒeneʁal də lɔpsede. nu veʁɔ̃ səpɑ̃dɑ̃ plys lwɛ̃ kεlk vaʁjete dɔpsesjɔ̃ : lε fɔbi.
la sufʁɑ̃sə də lɔpsede

ʒε paʁle də lide fiksə. e nu savɔ̃ kə lide fiksə ε kɔmə œ̃ paʁazitə pɥisɑ̃ vivɑ̃ dɑ̃ lə ʃɑ̃ də la kɔ̃sjɑ̃sə.
lɔpsesjɔ̃ fε də mεmə. lɔpsede a plεnə kɔ̃sjɑ̃sə də sɔ̃n- eta, mεmə kɑ̃t- il εt- ɑ̃ pʁwa a sɔ̃n- ɔpsesjɔ̃. pʁizə dɑ̃ sə sɑ̃s, εllə ε dɔ̃k ynə nevʁozə.
lεz- ɔpsedez- epʁuve la ɔ̃tə də lœʁ eta, e tɑ̃te də lə kaʃe swaɲøzəmɑ̃. ilz- i ʁeysise suvɑ̃. il sɑ̃bləʁɔ̃t « tʁakases », nεʁvø, kɔ̃sɑ̃tʁe, aʒite, mε pø sə dutəʁɔ̃ də la lytə suvɑ̃ teʁiblə ki sə pasə ɑ̃n- ø.
isi eɡaləmɑ̃, la sɑ̃sasjɔn « dεtʁə lə səl a sufʁiʁ də sə ʒɑ̃ʁə də maladi absyʁdə » εst fʁekɑ̃tə. dəvɑ̃ la ɔ̃tə ʁəsɑ̃ti, okynə deʃaʁʒə ʁeεllə də lɔpsesjɔ̃ nε pɔsiblə dɑ̃ la vi kuʁɑ̃tə…
kɔ̃n- imaʒinə dajœʁz- ynə pεʁsɔnə dɔ̃ lɔpsesjɔ̃ sə deklɑ̃ʃə o byʁo, ɑ̃ famijə εtseteʁa. kɔ̃n- imaʒinə sε lytə, sεz- ɑ̃ɡwasə, e la fɔʁsə kεllə dwa ɑ̃plwaje puʁ lε kaʃe…
də nɔ̃bʁøz- ɔpsede deklaʁe dajœʁ : « ʒε o mwɛ̃ la ʒwa də savwaʁ kə pεʁsɔnə nə sε ʁjɛ̃ də sεt eta epuvɑ̃tablə. mε ʒə dɔnəʁε tu puʁ kɔ̃ pɥisə lə kɔnεtʁə sɑ̃ sə mɔke də mwa… pø tεtʁə səla mεdəʁε til. »
lɔpsede ʃεʁʃə ynə sεʁtitydə

il ʃεʁʃə ynə sεʁtitydə ʁasjɔnεllə ki aneɑ̃tiʁa lide ɔpsedɑ̃tə. mε plysz- il ʃεʁʃə e diskytə, plys lɔpsesjɔ̃ oɡmɑ̃tə. la mwɛ̃dʁə kεstjɔ̃ kil pozə deklɑ̃ʃə dotʁə- kεstjɔ̃, tut- osi lɑ̃sinɑ̃tə. sεt- œ̃ sεʁklə visjøz- ɛ̃fεʁnal, kə dεz- efɔʁz- epɥizɑ̃ nə fɔ̃ kə ʁɑ̃fɔʁse…
εɡzɑ̃plə : madamə iks. εt- ɔpsede paʁ lide kə lymanite fɔʁmə ynə ʃεnə, e kə tut- aktə pεʁsɔnεl ɑ̃tʁεnə dε ʁepεʁkysjɔ̃, nɔ̃ sələmɑ̃ dɑ̃ sɔ̃n- ɑ̃tuʁaʒə, mεz- osi dɑ̃ lε kɔ̃tʁe lε plys ʁəkyle. sεtə fasɔ̃ də vwaʁ lε ʃozə na ʁjɛ̃ danɔʁmal, bjɛ̃ o kɔ̃tʁεʁə. mε, ʃe madamə iks. ynə ide də ʁεspɔ̃sabilite absɔlɥ sεt- ɛ̃plɑ̃te. « ʒə sɥi ʁεspɔ̃sablə də tut » fɔʁmə lə nwajo də sɔ̃n- ide ɔpsedɑ̃tə. « la mwɛ̃dʁə aksjɔ̃ kə ʒə kɔmε mə ʁɑ̃ ʁεspɔ̃sablə də tutə ʁepεʁkysjɔ̃ ki sɥivʁεt ».
sεtə ɔpsesjɔ̃ sεt- ɑ̃sɥitə diʁiʒeə (a la sɥitə də plyzjœʁ siʁkɔ̃stɑ̃səs) ve lεz- alkɔlik. sə fyʁe dabɔʁ lεz- alkɔlik kɔnys dεllə. lɔpsesjɔ̃ kɔmɑ̃ka kɑ̃t- œ̃ də sεz- ami muʁy dalkɔlismə. « si, il i a œ̃n- ɑ̃, ʒavε fε səsi u səla, il nə səʁε pa mɔʁ… » εllə kuʁy alɔʁ lε medəsɛ̃z- afɛ̃ də veʁifje si œ̃ tʁεtəmɑ̃ oʁε ete aksεpte paʁ lalkɔlikə, e oʁε sεʁvi a kεlkə ʃozə. εllə kɔ̃sylta ɛ̃si suliɲe avεk lɑ̃ɡwasə kə lɔ̃ dəvinə suliɲe tʁɑ̃tə medəsɛ̃. εllə diskyta, palabʁa, sufʁi. la ʁepɔ̃sə etε paʁtu : « nɔ̃, il etε tʁo taʁ puʁ ɑ̃tʁəpʁɑ̃dʁə kεlkə ʃozə ».
malɡʁe sεtə sεʁtitydə, lɔpsesjɔ̃ kɔ̃tinɥa : « mε si, il i a kεlkz- ane, kɑ̃ ʒə lε vy kɔmɑ̃se a bwaʁə, ʒetεz- ɛ̃tεʁvəny, il nə səʁε pa mɔʁ. ʒə sɥi ʁεspɔ̃sablə də sa mɔʁ, ɑ̃tjεʁəmɑ̃ e absɔlymɑ̃. »
εllə kuʁy a nuvo lε medəsɛ̃, lε psiʃjatʁə, sepɥiza a etydje dε livʁə- syʁ lalkɔlismə, syʁ lə libʁə aʁbitʁə, syʁ lə detεʁminismə…
e plys sa ʁεspɔ̃sabilite sɑ̃blε diminɥe, plysz- εllə sə pozε də kεstjɔ̃. sεtə ʁεspɔ̃sabilite setɑ̃di ɑ̃sɥitə a tus lεz- alkɔlik. εllə eʁε dɑ̃ la ʁy, ʁəɡaʁdε a tʁavεʁ lε vitʁə- dε kafe. εllə atɑ̃dε a la sɔʁti lε ʒənə ʒɑ̃ kεllə avε vy bwaʁə… εllə sepɥizε a ekʁiʁə e a telefɔne a tus sø kεllə sypozε bwaʁə, εtseteʁa. sε nɥi ? εllə lε pasε a lyte kɔ̃tʁə sə sɑ̃timɑ̃ də ʁεspɔ̃sabilite tɔtalə, e a sə ʁepete avεk kɔlεʁə : « mε ʒə nə sɥi pa djø, tu də mεmə, puʁ εtʁə ʁεspɔ̃sablə də la teʁə ɑ̃tjεʁə… ! » pɥiz- ynə otʁə ide fiksə e tut- osi ɑ̃ɡwasɑ̃tə : « εt si djø nεɡzistε pa ? ki ε ʁεspɔ̃sablə alɔʁ ? … tu lə mɔ̃də, e mwa puʁ kɔmɑ̃se, pɥiskə ʒə sε kə ʒə sɥi ʁεspɔ̃sablə… »
setε dɔ̃k lə sεʁklə sɑ̃ fɛ̃. tutə sεʁtitydə ʁεzɔnablə deklɑ̃ʃε ynə seʁi dɔpsesjɔ̃. lə sɥisidə sə pʁezɑ̃tε a madamə iks. kɔmə la sələ sɔlysjɔ̃ pɔsiblə : fɥiʁ, puʁ nə plys pɑ̃se, puʁ nə plys sufʁiʁ. mε la osi (əʁøzəmɑ̃ dajəʁs) ynə nuvεllə ɔpsesjɔ̃ apaʁy : « ʒə sɥi ʁεspɔ̃sablə… kaʁ pø tεtʁə ynə sələ paʁɔlə ditə paʁ mwa dɑ̃ ma vi ɑ̃pεʃəʁa tεllə kεlkœ̃ də bwaʁə… ʒə dwa vivʁə puʁ səla ». sε dɑ̃ sεt eta kεllə ala tʁuve lə psikɔlɔɡ.
lɔmə nɔʁmal simaʒinə evidamɑ̃ tʁε mal lε sufʁɑ̃sə kə pʁɔvɔkə ynə ɔpsesjɔ̃. kaʁ lɔpsesjɔ̃ εllə mεmə, tʁε suvɑ̃, ε lə sɛ̃ptomə dynə pʁɔfɔ̃də maladi psikɔlɔʒikə.
kə fε œ̃n- ɔpsede puʁ ʃase sɔ̃ mal ?

il tɑ̃tə evidamɑ̃ də sə ʁasyʁe, də nɛ̃pɔʁtə kεllə fasɔ̃. mε ʒə vudʁε paʁle isi dœ̃ mwajɛ̃ fʁekamɑ̃ ɑ̃plwaje paʁ lεz- ɔpsede : il saʒi dy « ʁiʁə kɔ̃ʒyʁatwaʁə ».
εɡzɑ̃plə : pe. εt- ɔ̃sede paʁ la pœʁ dy kɑ̃se. pœʁ tɔʁtyʁɑ̃tə, ɑ̃ɡwasɑ̃tə də ʃakə ɛ̃stɑ̃. il tɑ̃tə də sə ʁasyʁe ɑ̃ maʁmɔnɑ̃ : « kɑ̃se, pəti kɑ̃se də mɔ̃ kœʁ, ty ε la, mε ʒə mə fiʃə də twa e ɔ̃ veʁa bjɛ̃. kɑ̃se, pəti kɑ̃se, ʒə mə fiʃə də twa, ty a kɔ̃pʁi pəti kɑ̃se ? … »
pe. εt- œ̃n- ɔmə εksesivəmɑ̃ ɛ̃tεlliʒe e dynə vɔlɔ̃te sypeʁjəʁə a la mwajεnə. malɡʁe səla… il ʁepεtə sεtə fʁazə kɔ̃ʒyʁatwaʁə sɑ̃ fwa paʁ ʒuʁ, ɑ̃tʁə lε dɑ̃. paʁfwaz- a-otə vwa sil ε səl, mɑ̃taləmɑ̃ sil εt- akɔ̃paɲe. il aʁtikylə avεk ɡʁɑ̃ swɛ̃, il esεj də pʁonɔ̃se la fʁazə a la pεʁfεksjɔ̃, afɛ̃ də sə kɔ̃vɛ̃kʁə. kɑ̃t- il i a dy mɔ̃də ʃe lɥi, il desɑ̃t- a la kavə suz- œ̃ kεlkɔ̃kə pʁetεkstə. e la, dɑ̃ la sɔlitydə, il pʁonɔ̃sə lε mo kil εspεʁə sovœʁ… pɥiz- il ʁəmɔ̃tə. ynə œʁ plys taʁ, il ʁədesɑ̃, u sə ʁɑ̃t- o twalεtə, u dɑ̃ lə ʒaʁdɛ̃. e a nuvo, il aʁtikylə la mεmə fʁazə… e səla, tus lε ʒuʁ dəpɥi dεz- ane… nɔtɔ̃ kə pe. εt- absɔlymɑ̃ kɔ̃sjɑ̃ də sa sitɥasjɔ̃, ki lə plɔ̃ʒə dɑ̃ dεz- ɑ̃ɡwasə nə sesɑ̃ ʒamε.
dotʁə- ʁitə kɔ̃ʒyʁatwaʁə

lεz- ɔpsede fɔ̃ dε ʒεstə də la mɛ̃, swa εksteʁjœʁ, swa dɑ̃ lø poʃə : ʒεstə ki tʁɑ̃ʃe, siɲə də kʁwa, ʒεstə dε dwa ʁəpʁezɑ̃tɑ̃ œ̃ ku də sizo, εtseteʁa.
sε ʒεstə sɛ̃bɔlize dɔ̃k : « ʒə kupə mɔ̃n- ɔpsesjɔn ». u bjɛ̃ il pʁonɔ̃se sεʁtεnə paʁɔləz- avεk kɔlεʁə, sadʁesɑ̃ a lɔpsesjɔ̃ :
suliɲe fiʃə lə kɑ̃, salə bεtə…
suliɲe ka i ε… ɑ̃kɔʁə sεllə la ! …
suliɲe modi bazaʁ, kə ʒə məʁə e kɔ̃ nɑ̃ paʁlə plys…
suliɲe ty kʁwa mavwaʁ, mε sε mwa ki oʁε ta po, salə ide ! …
il nε pa difisilə dimaʒine, utʁə sa sufʁɑ̃sə, lεɡzaspeʁasjɔ̃ dœ̃n- ɔpsede. il lytə avεk tutə sɔ̃n- ɛ̃tεlliʒɑ̃sə e tutə sa vɔlɔ̃te, il lytə də tutə sε fɔʁsə. e sεz- aʁmə- sə bʁize kɔmə dy veʁə kɔ̃tʁə lide ki ʁəvjɛ̃ kɔmə ynə ɛ̃vɛ̃siblə pɥisɑ̃sə…
leta ʒeneʁal də lɔpsede

tʁε suvɑ̃ la maladi də lɔpsede pasə inapεʁsɥ. də ɡʁɑ̃z- ɔpsede, mεmə, nə sɔ̃ ʒamε supsɔne tεl. lœʁ ɛ̃tεlliʒɑ̃sə nε pʁatikəmɑ̃ pa atɛ̃tə, e ɡaʁdə sɔ̃n- ekla. lœʁ memwaʁə ε suvɑ̃ dynə fidεlite a tutə epʁəvə. lœʁ kɔ̃sjɑ̃sə ʁεstə viʒilɑ̃tə (tʁɔp, dajəʁs) . nəf fwa syʁ dis, lipnɔtismə na okynə pʁizə syʁ ø, pa plys kə la syɡʒεstjɔ̃. (dy mwɛ̃ la syɡʒεstjɔ̃ ɑ̃ syʁfasə, paʁ kɔ̃tʁə la psikanalizə e lə ʁεvə evεje kɔ̃sεʁve lœʁ pɥisɑ̃sə teʁapøtikə. )
u sə tʁuve dɔ̃k lε fɔ̃dəmɑ̃ də lɔpsesjɔ̃ ? kɔmɑ̃ sə fε til kə dε pʁɔfesœʁ, dεz- ɑ̃plwaje, dεz- ekʁivɛ̃ swae paʁfwaz- atɛ̃ dynə ɔpsesjɔ̃ ɛ̃pitwajablə ? e kil kɔ̃tinɥe malɡʁe səla, a akɔ̃pliʁ lœʁ taʃə avεk la plys ɡʁɑ̃də kɔʁεksjɔ̃ pɔsiblə, e sɑ̃ kə pεʁsɔnə nə sə dutə də kwa kə sə swa ? …
lεz- ɔpsedez- ɔkazjɔnεl

sə sɔ̃ dε pεʁsɔnə ʃe ki lɔpsesjɔ̃ sə deklɑ̃ʃə a la sɥitə də siʁkɔ̃stɑ̃səz- ɔkazjɔnεllə. lεz- ɔpsesjɔ̃ pəve εtʁə pʁɔdɥitə paʁ tu fleʃisəmɑ̃ də leta ʒeneʁal : ɛ̃fεksjɔ̃, ɛ̃tɔksikasjɔ̃, peʁjɔdə mɑ̃stʁyεllə, menɔpozə, maladi fizikə epɥizɑ̃tə, nəʁasteni, εtseteʁa.
la kozə ε dɔ̃k aksidɑ̃tεllə, e dɑ̃ sεʁtɛ̃ ka, œ̃ tʁεtəmɑ̃ pyʁəmɑ̃ medikal a tutə sε ʃɑ̃sə də syksε.
dotʁə paʁ, sεʁtεnəz- adaptasjɔ̃z- a dε tʁavo nuvo, dε nɔminasjɔ̃z- a dε pɔstəz- ɛ̃pɔʁtɑ̃, pəve kʁee dεz- ɔpsesjɔ̃. mεz- isi, εllə sɔ̃ ljez- o ʒɑ̃ʁə də tʁavaj akɔ̃pli (ɔpsesjɔ̃ dεz- ɛ̃pεʁfεksjɔ̃, də nə pa ʁeysiʁ) , u deklɑ̃ʃe paʁ lepɥizəmɑ̃ dy o tʁavaj εksesif.
də tʁε nɔ̃bʁøzə kʁizəz- ɔpsesjɔnεlləz- apaʁεse e dispaʁεse ɛ̃si.
lεz- ɔpsede pʁedispoze

lɔpsesjɔ̃ pø ʁezylte də pʁedispozisjɔ̃ fizikz- u mɑ̃talə. la nevʁozə εt- evidamɑ̃ œ̃ teʁɛ̃ də ʃwa. ynə « tɑ̃sjɔn » psikɔlɔʒikə afεbli pεʁmεtʁa plys vitə lɛ̃stalasjɔ̃ dynə ide paʁazitə. (kɔmə səla sə vwa dɑ̃ sεʁtεnə psikasteni. ) də mεmə, lε kɔ̃plεksə staɲɑ̃ o fɔ̃ də lɛ̃kɔ̃sjɑ̃ amεne fʁekamɑ̃ dεz- ɔpsesjɔ̃ də tus ʒɑ̃ʁə. lɛ̃tɔksikasjɔ̃ də lɔʁɡanismə pʁedispozə eɡaləmɑ̃ a sεtə nevʁozə. e ɑ̃kɔʁə : la debilite, lə ʁaʃitismə, leʁedite, lə movε fɔ̃ksjɔnəmɑ̃ diʒεstif, lə syʁmənaʒə də sεʁtɛ̃z- ɔʁɡanə deliminasjɔ̃ tɔksikə : ʁɛ̃, fwa, εtseteʁa.
ɑ̃ ʁezyme, (kɔmə dɑ̃ tutə nevʁozə) ynə kozə debilizɑ̃ lə sistεmə nεʁvø pʁepaʁə lə teʁɛ̃. il syfi alɔʁ də kεlk siʁkɔ̃stɑ̃sə puʁ kə lɔpsesjɔ̃ apaʁεsə e sepanuisə.
la ɡeʁizɔ̃ də lɔpsesjɔ̃

la ɡeʁizɔ̃, paʁfwa difisilə, ε pɔsiblə. lide də lɔpsede ε sɑ̃blablə a ynə sεllylə vivɑ̃tə : εllə tɑ̃t- a vivʁə o depɑ̃ də sɔ̃ miljø. εllə ɡʁɑ̃di, e tɑ̃t- a tut- ɑ̃vaiʁ. εllə fε veʁitabləmεnt « lə sjεʒə » də la pεʁsɔnə atɛ̃tə.
tu dwa εtʁə miz- ɑ̃n- œvʁə puʁ la ɡeʁizɔ̃ də lɔpsede. sɔ̃ ʃapəlε də sufʁɑ̃səz- ε tʁo ɡʁɑ̃. ʁjɛ̃ nə dwa εtʁə neɡliʒe : ni dɑ̃ lə dɔmεnə medikal, ni dɑ̃ lə dɔmεnə psikɔlɔʒikə.
lipnɔtismə εt- il efikasə ?
nɔ̃, ʒə lə ʁepεtə. la syɡʒεstjɔ̃ ipnɔtikə na okynə pʁizə syʁ lɔpsede. kɔ̃tʁεʁəmɑ̃ a listeʁikə, sɔ̃ ʃɑ̃ də kɔ̃sjɑ̃sə nε nylmɑ̃ ʁetʁesi. la kɔ̃sjɑ̃sə də lɔpsede nε pa ʁɔ̃pɥ.
də plys, e sε valablə puʁ boku də tʁεtəmɑ̃z- ipnɔtik, la syɡʒεstjɔ̃ suz- ipnozə nə fəʁε kə satake o sɛ̃ptoməz- εksteʁjœʁ. la ʁasinə də lɔpsesjɔ̃ ʁεstəʁε vivɑ̃tə, e pʁɔdɥiʁε ʁapidəmɑ̃ dotʁə- sɛ̃ptomə, swa fizik, swa mɑ̃to.
lɔpsede ε, ɑ̃ ʒeneʁal, ɛ̃tεlliʒe

mε pø tɔ̃n- ytilize sɔ̃n- ɛ̃tεlliʒɑ̃sə puʁ lə pεʁsɥade ? sə səʁε inytilə. lɔpsede lɥi mεmə lytə deʒa avεk tutə sa ʁεzɔ̃, sɑ̃ lə mwɛ̃dʁə efε… avεk lɥi, la pεʁsɥazjɔ̃ abuti a leʃεk.
il di alɔʁ : «… ʒə sε tu səla… mε ʒə nə paʁvjɛ̃ pa a lə kʁwaʁə. mɔ̃n- ide ε plys fɔʁtə kə tutə lε ʁεzɔ̃ dy mɔ̃də… »
u bjɛ̃ : «… ʒə sɥi paʁfεtəmɑ̃ kɔ̃vɛ̃ky də nεtʁə pa ʁεspɔ̃sablə vis a vis dy mɔ̃də ɑ̃tje… ʒə pasə mε ʒuʁz- e mε nɥiz- a mə lə ʁepete… mε mɔ̃n- ide ɔpsedɑ̃tə nə sεdə pa dœ̃ pusə… »
kεl εt- alɔʁ lə tʁεtəmɑ̃ ?

ɡʁɔso mɔdo, lə tʁεtəmɑ̃ səʁa səlɥi də tutə nevʁozə. sələ, ynə psikɔlɔʒi pʁɔfɔ̃də pεʁmε də tuʃe lε ʁasinə ki pʁɔdɥize sə pwazɔ̃ mɑ̃tal. la psikanalizə (u lə ʁεvə evεje) sɔ̃ ɛ̃dike. tutə la vi də lɔpsede dwa εtʁə « dekɔʁtikeə ». ʁjɛ̃ nə səʁa lεse dɑ̃ lɔ̃bʁə, otɑ̃ kə pɔsiblə. il fo, avɑ̃ tu, kə lə maladə nε pa lə səl a sufʁiʁ dɔpsesjɔ̃ teʁifjɑ̃tə. il fo lə kɔ̃vɛ̃kʁə də sεtə veʁite. il fo lə kɔ̃vɛ̃kʁə kil ε diɲə dɛ̃teʁε. ɑ̃n- efε, na til pa ɔ̃tə də sɔ̃n- eta ? il fo kil saʃə kə sa sufʁɑ̃sə ε pʁizə o seʁjø, tʁεz- o seʁjø mεmə ! ɑ̃n- efε, la ɔ̃tə e la pœʁ dy mepʁi sɔ̃ kaʁakteʁistik dɑ̃ lɔpsesjɔ̃.
kɑ̃ o tʁεtəmɑ̃ ɑ̃ pʁɔfɔ̃dœʁ, il analizəʁa a fɔ̃ tutə lε sitɥasjɔ̃ də lɔpsede : sɔsjalə, familjalə, sεksɥεllə, ʁəliʒjøzə, eʁeditεʁə.
tʁε suvɑ̃, la pʁizə də kɔ̃sjɑ̃sə dy mekanismə pʁɔfɔ̃t- εjɑ̃ deklɑ̃ʃe la nevʁozə, pʁɔdɥi la ɡeʁizɔ̃ teɔʁikə. la ʁəkɔ̃stʁyksjɔ̃ də la pεʁsɔnalite dwa εtʁə ɑ̃tʁəpʁizə alɔʁ, si sε nesesεʁə.
sεt- œ̃ tʁavaj dyʁ, mεz- œ̃ bo tʁavaj, dotɑ̃ plys kil εɡziʒə la kɔlabɔʁasjɔ̃ tɔtalə, e dy maladə, e dy psikɔlɔɡ.
lε fɔbjəs (dœ̃ mo ɡʁεk eɡal kʁɛ̃tə)

la fɔbi εt- ynə vaʁjete dɔpsesjɔ̃. εllə ε kaʁakteʁize paʁ la kʁɛ̃tə dynə ide, dœ̃n- ɔbʒε u dynə sitɥasjɔ̃ detεʁmine.
paʁmi lε plys « selεbʁəs », ɔ̃ pø site :
suliɲe laɡɔʁafɔbi e la pœʁ dε sɛ̃kɔpə
suliɲe la klostʁɔfɔbi
suliɲe ləʁøtɔfɔbi
suliɲe la nozɔfɔbi e lipɔkɔ̃dʁi
ynə fɔbjə « diɲə də sə nɔm » ɑ̃vai tɔtaləmɑ̃ la vi dy syʒε. εllə dəvjɛ̃ alɔʁz- ynə ɔpsesjɔ̃ spesjalə, ki ɑ̃pεʃə paʁfwa tutə aktivite nɔʁmalə.
laɡɔʁafɔbi

sε la pœʁ mɔʁbidə də tʁavεʁse œ̃n- ɑ̃dʁwa uvεʁ : ynə plasə, ynə ʁy, œ̃ teʁɛ̃. ynə veʁitablə panikə apaʁε, akɔ̃paɲe də sɥœʁ, də tʁɑ̃bləmɑ̃z- e dɑ̃ɡwasə. u bjɛ̃ lə maladə ʁεstə ʁive syʁ plasə, sɑ̃z- oze buʒe dœ̃ pusə. u bjɛ̃ il ʁazə lε myʁ. u la panikə ε sɥivi də teʁœʁ, avεk fɥitə epεʁdɥ vεʁz- œ̃n- ɑ̃dʁwa fεʁme (kɔʁidɔʁ, kafe, mεzɔ̃, sinema) .
laɡɔʁafɔbjə (kɔmə tutə lεz- ɔpsesjɔ̃s) εst œ̃ sɛ̃ptomə peniblə e epɥizɑ̃. sε maladə, øz- osi, fɔ̃ dεz- efɔʁ teʁiblə puʁ syʁmɔ̃te lœʁ fɔbi e lœʁ panikə. suvɑ̃, il dwave deplwaje œ̃ kuʁaʒə eʁɔikə dɑ̃ lε sitɥasjɔ̃ lε plys sɛ̃plə, kɔmə tʁavεʁse ynə ʁy, paʁ εɡzɑ̃plə… i sɔ̃ʒə tɔ̃ syfizamɑ̃ kɑ̃t- ɔ̃ lœʁ paʁlə də vɔlɔ̃te e defɔʁ, kil sɔ̃ lε pʁəmjez- a esεje daplike ?
la pœʁ davwaʁ ynə sɛ̃kɔpə

εllə ε fʁekamɑ̃ lje a laɡɔʁafɔbi. ɔʁ, lemɔtivite dɥ a laɡɔʁafɔbi pʁɔdɥi dε tʁublə vizɥεlz- e dε sɑ̃sasjɔ̃ detuʁdisəmɑ̃. sə sɔ̃ sε tʁublə kə lə syʒε ɛ̃tεʁpʁεtə, il kʁwa kə sə sɔ̃ lε siɲə dynə sɛ̃kɔpə iminɑ̃tə.
səsi dwa εtʁə nɔte : ʒamε la sɛ̃kɔpə ʁədute nə sə pʁɔdɥi, kεllə kə swa lɑ̃plœʁ də la panikə.
la pœʁ də la sɛ̃kɔpə dispaʁε paʁfwas (pas tuʒuʁs) si la pεʁsɔnə εt- akɔ̃paɲe.
laɡɔʁafɔbi, (ɛ̃si kə sε fenɔmεnə səɡɔ̃dεʁəs) εst œ̃ sɛ̃ptomə pø ɡʁavə, e aksidɑ̃tεl. il ε fʁekamɑ̃ pʁɔdɥi paʁ lepɥizəmɑ̃ nεʁvø. dəvʁɔ̃ dɔ̃k εtʁə ʁəʃεʁʃez- e tʁεte, lε kozə də sεt epɥizəmɑ̃. lə movε fɔ̃ksjɔnəmɑ̃ diʒεstif u epatikə εt- œ̃ døzjεmə kupablə fʁeke.
ɑ̃ plys də səla, dotʁə- kozə ʁεste evidamɑ̃ pɔsiblə. plysz- ɑ̃ pʁɔfɔ̃dœʁ, laɡɔʁafɔbi pø εtʁə lə sɛ̃ptomə dœ̃ kɔ̃fli ɛ̃teʁjœʁ, kə sələ la psikanalizə εt- a mεmə də tʁuvəʁ (kɔ̃fli familjo, ʁəliʒjø, sεksɥεlz- εtseteʁa. ) .
la klostʁɔfɔbi

sε la pœʁ dεz- εspasə fεʁme : sinema, teatʁə, asɑ̃sœʁ, vwatyʁə fεʁme, tʁɛ̃z- εtseteʁa.
dɑ̃ lə sinema u dɑ̃z- ynə pjεsə kεlkɔ̃kə, lə syʒε sə plasəʁa a pʁɔksimite imedjatə də la sɔʁti. səsi, afɛ̃ də puvwaʁ fɥiʁ imedjatəmɑ̃, dε kə la panikə apaʁε.
εɡzɑ̃plə : madamə iks. , sufʁɑ̃ də klostʁɔfɔbi, a ynə teʁœʁ panikə də lasɑ̃sœʁ. ʒə pʁesizə : teʁœʁ panikə dεtʁə ɑ̃fεʁme dɑ̃z- œ̃n- asɑ̃sœʁ.
ɔʁ, sɔ̃ fisz- e sε pətiz- ɑ̃fɑ̃-abite o ɥitjεmə etaʒə dœ̃ bɥildiŋ. madamə iks. ɑ̃pʁœ̃tε dɔ̃k lεskalje e ɡʁavisε penibləmɑ̃ sεz- ɥit etaʒə. mεs (εt səla ʃakə fwas) apʁεz- avwaʁ apəle lasɑ̃sœʁ, e lyte dəvɑ̃ la kaʒə uvεʁtə puʁ esεje də dɔ̃pte sa panikə.
utʁə sɔ̃n- ɑ̃ɡwasə peniblə e sa ʁaʒə kɔ̃tʁə εllə mεmə, ɔ̃ vwa osi letɔnəmɑ̃ dε lɔkatεʁə dekuvʁɑ̃ la bizaʁəʁi də sɔ̃ kɔ̃pɔʁtəmɑ̃.
œ̃ pø plys taʁ, madamə iks. kɔ̃tʁakta ynə maladi də kœʁ, e lə medəsɛ̃ lɥi ɛ̃tεʁdi fɔʁmεllmɑ̃ də mɔ̃te plyzjœʁz- etaʒə. madamə iks. adɔʁε sεz- ɑ̃fɑ̃z- e sε pətiz- ɑ̃fɑ̃. mε la fɔbi fy la plys fɔʁtə, e ʒamε madamə iks. noza pʁɑ̃dʁə lasɑ̃sœʁ ki la kɔ̃dɥizε ʃe sɔ̃ fis. səlɥi si, œʁøzəmɑ̃, kɔ̃pʁi la sitɥasjɔ̃, e lɑ̃vwaja ʃez- œ̃ psikɔlɔɡ.
sεt εɡzɑ̃plə mɔ̃tʁə la pɥisɑ̃sə dynə fɔbi. ʁjɛ̃ nə pø laʁεte. e esεje də la syʁmɔ̃te ε suvɑ̃ dynə difikylte inui.
isi eɡaləmɑ̃, lə syʒε ʁəkɔnε lə kaʁaktεʁə « absyʁdə » də sə sɛ̃ptomə. il tɑ̃tə suvɑ̃ də lεksplike paʁ lə suvəniʁ dœ̃n- aksidɑ̃, dœ̃ malεzə. puʁ la psikanalizə, la klostʁɔfɔbi εt- ɑ̃ ʁəlasjɔ̃ fʁekɑ̃tə avεk œ̃ sɑ̃timɑ̃ də kylpabilite u dɛ̃feʁjɔʁite.
leʁøtɔfɔbi

sε la kʁɛ̃tə də ʁuʒiʁ. i sɔ̃ syʒε lε timidəz- e lεz- ipəʁemɔtif, ʃe lekεl lemɔsjɔ̃ pʁɔdɥi sə fenɔmεnə. leʁøtɔfɔbi ε paʁfwaz- ɑ̃ ʁapɔʁ avεk dε sɑ̃timɑ̃ sybkɔ̃sjɑ̃ də kylpabilite.

la nozɔfɔbi

sεt- ynə ɔpsesjɔ̃ sɑ̃tʁe syʁ la kʁɛ̃tə də la maladi. lε plys kuʁɑ̃tə sɔ̃ : la fɔbi də la tybεʁkylozə, dy kɑ̃se, də la sifili, dε maladi kɔ̃taʒjøzə. la nozɔfɔbi ʁəʒwɛ̃ :
lipɔkɔ̃dʁi

… ki ε kɔ̃stitye paʁ dεz- ɑ̃ɡwasə pεʁmanɑ̃təz- o syʒε də la sɑ̃te. tutə latɑ̃sjɔ̃ dy maladə sə kɔ̃sɑ̃tʁə syʁ lə fɔ̃ksjɔnəmɑ̃ də sεz- ɔʁɡanə, u dœ̃n- ɔʁɡanə paʁtikylje. lipɔkɔ̃dʁi pø dəvəniʁ ynə veʁitablə ɔpsesjɔ̃, ɑ̃vaisɑ̃ tutə la vi dy maladə. dɑ̃ boku də ka, ɔ̃n- ɔpsεʁvə dajœʁ dε tʁubləz- ɛ̃pɔʁtɑ̃ tεl kə : kɔ̃stipasjɔ̃, movε fɔ̃ksjɔnəmɑ̃ dy fwa, tʁublə ʒenito, ɑ̃dɔkʁinjɛ̃. lymœʁ ʃɑ̃ʒɑ̃tə, eɡɔistə e mɔʁozə də lipɔkɔ̃dʁjakə, ε bjɛ̃ kɔnɥ.
dɑ̃ sεʁtɛ̃ ka, lipɔkɔ̃dʁi va ʒyska la psikozə. εllə εt- alɔʁz- akɔ̃paɲe dalysinasjɔ̃, u dynə sεʁtitydə absɔlɥ də lezjɔ̃z- imaʒinεʁə.
lipɔkɔ̃dʁi dwa fεʁə lɔbʒε dœ̃n- εɡzamɛ̃ medikal tʁε kɔ̃plε, sɥivi dynə veʁitablə ʁeedykasjɔ̃ psikɔlɔʒikə.
a sɥivʁə…

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Poesie sans commentaire

Commentaire poème
20/04/2024Poeme-France
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Prose - Sans Thème -
Du 31/07/2012 09:11

L'écrit contient 8824 mots qui sont répartis dans 38 strophes.